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L’agriculture régénératrice convient-elle à votre exploitation?

3,5 min de lecture
Deux champs avec une arborescence en arrière-plan

L’agriculture régénératrice est un terme que nous entendons souvent, mais ce qu’il signifie exactement et comment il s’applique à notre ferme peut être subjectif. Il existe cependant des caractéristiques fondamentales qui recoupent les interprétations individuelles de l’agriculture régénératrice.

L’agriculteur ontarien Blake Vince cultive du maïs, du soya et du blé d’hiver sur des sols argileux lourds dans l’extrémité sud-ouest de l’Ontario. Pour lui, l’agriculture régénératrice consiste en l’emploi de pratiques de production qui revitalisent et améliorent la santé des sols – la biodiversité, la structure et la matière organique du sol.

Il a commencé à mettre en œuvre un régime actif de cultures de couverture, y compris des mélanges composés de plusieurs espèces et la plantation de ces mélanges dans la matière verte vivante, il y a plus d’une décennie et a constaté des améliorations importantes dans les années qui ont suivi.

Une meilleure infiltration d’eau a également été un avantage majeur, réduisant la dépendance de M. Vince à l’égard des réseaux de drainage souterrain coûteux et améliorant la qualité de l’eau s’écoulant de ses champs.

« Si nous ne parlons pas d’améliorer le sol et l’eau, la conversation s’arrête là », indique M. Vince, en soulignant l’importance du lien entre la santé des sols et la santé de nos ressources collectives en eau.

Plus récemment, M. Vince a converti une section de sa ferme en une prairie indigène et y a intégré un petit troupeau de bovins pour engraisser le pâturage et y paître. Ici aussi, l’infiltration d’eau et la structure du sol ont été améliorées. Un avantage secondaire a été le retour d’insectes bénéfiques et d’espèces aviaires qui ont besoin de prairies pour prospérer.

« Je ne m’attendais pas à faire ces observations sur une si courte période », confie M. Vince, ajoutant qu’il aime aussi parler aux ornithologues amateurs qui visitent maintenant son pâturage à la recherche d’espèces rares.

Faire fructifier son argent

L’approche de M. Vince en matière d’agriculture régénératrice suit un concept de base qui est commun à plusieurs définitions : il faut investir non seulement dans la production du rendement, mais aussi dans les ressources qui produisent ce rendement. David Burton est professeur au Département des sciences végétales, alimentaires et environnementales de l’Université Dalhousie. Il précise que ce concept consiste à prêter attention à l’état de la ressource, ou à mettre l’accent sur les systèmes qui tiennent compte de la préservation de la ressource comme étant l’un des principaux résultats visés du système de production. Ce concept se distingue des systèmes qui priorisent uniquement la productivité.

Les investissements initiaux dans le sol peuvent aider les agriculteurs à surmonter des conditions environnementales difficiles.

Un défi, selon M. Burton, est que les pratiques axées sur l’enrichissement des ressources (comme la santé des sols) coûtent souvent de l’argent. Des recherches quantifiant la valeur financière de certaines pratiques, comme la valeur des nutriments du sol fournis par les cultures de couverture, sont nécessaires pour montrer que de tels investissements génèrent des rendements. Des organisations telles que l’Association canadienne pour les plantes fourragères aident aussi à faire connaître les avantages des pratiques régénératrices. Certains projets en cours, notamment l’Initiative des laboratoires vivants, fournissent également des renseignements sur les avantages environnementaux et économiques de diverses pratiques régénératrices.

« Il doit y avoir une valeur ajoutée pour le producteur pour qu’il justifie la mise en place de telles pratiques », explique M. Burton. Il ajoute que des investissements initiaux dans les sols pourront aider les agriculteurs à surmonter des conditions environnementales difficiles à l’avenir.

Pour M. Vince, la mise en œuvre de pratiques régénératrices n’a certainement pas toujours été facile. Il dit que les membres de la communauté étaient sceptiques, ce qui est tout à fait normal, et qu’il a connu des échecs en cours de route. Toutefois, ses échanges enrichissants avec des personnes aux vues semblables et la formation d’une communauté de pairs ayant une vision similaire contribuent à favoriser sa réussite.

« Ce qui m’a le plus encouragé, c’est d’avoir des conversations avec d’autres personnes qui ont des objectifs semblables et d’apprendre ensemble de nos réussites et de nos échecs. L’apprentissage entre pairs s’est avéré ma meilleure ressource », raconte-t-il.

Article par : Matt McIntosh

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