<img height="1" width="1" src="https://www.facebook.com/tr?id=806477592798641&ev=PageView&noscript=1"/>

L’agriculture verticale est florissante

4,5 min de lecture

Qu’ils pratiquent une agriculture de type « de la ferme à la table » ou « nourrir la planète », les producteurs ont pour tâche de trouver des solutions. L’innovation demeure essentielle en agriculture, car elle permet aux agriculteurs de surmonter les défis liés à la main-d’œuvre, aux coûts énergétiques, à l’accès aux marchés et à de nombreux autres enjeux qui ont une incidence sur leur réussite.  

Lors de la production de fruits et de légumes, les conditions météorologiques et climatiques posent également des difficultés, puisqu’elles peuvent avoir des répercussions sur toute une saison de croissance ou une récolte. C’est pourquoi les agriculteurs qui cherchaient des moyens de produire des volumes plus importants dans un environnement contrôlé se sont tournés vers l’agriculture verticale.  

Qu’est-ce que l’agriculture verticale?

L’agriculture verticale consiste à employer diverses méthodes pour produire des cultures dans un environnement contrôlé en couches superposées à la verticale. Il s’agit de la production à haute densité de fruits et de légumes cultivés toute l’année de façon continue dans des conditions optimales sur une superficie minimale et sans sol.  

Il n’existe pas de méthode unique pour pratiquer l’agriculture verticale, car les innovateurs ont adopté différentes approches afin de maximiser la production en fonction des fruits et légumes cultivés. Les systèmes aquaponiques, l’hydroponie, les substrats de culture et l’aéroponie sont des systèmes couramment utilisés en agriculture verticale. Au Canada, l’hydroponie est la méthode la plus employée; toutefois, on constate une augmentation de l’utilisation des systèmes aéroponiques.    

À quoi ressemble l’agriculture verticale? 

Une photo d’une exploitation d’agriculture
Une photo d’une exploitation d’agriculture

L’agriculture verticale dans des bâtiments et des conteneurs présente des possibilités à différentes échelles, allant des exploitations agricoles individuelles et communautaires, qui sont de taille modeste, jusqu’aux grandes sociétés commerciales dont les produits sont distribués à l’international.   

On trouve des exploitations agricoles verticales dans diverses structures, notamment des serres, des entrepôts et d’autres bâtiments réaménagés, comme des immeubles de bureaux dont on convertit plusieurs étages dans le but d’y installer une ferme verticale intérieure en démarrage.  

Les fermes dans des conteneurs représentent 50 % du marché, grâce à des méthodes structurales offrant des environnements de culture encapsulés qui sont mobiles et compacts et qui peuvent être utilisés même dans les climats les plus froids. Les collectivités nordiques peuvent avoir recours aux fermes dans des conteneurs et produire suffisamment de légumes verts frais pour nourrir leurs habitants toute l’année.   

Une photo d’une ferme dans des conteneurs
Une photo d’une ferme dans des conteneurs

Les agriculteurs font preuve d’ingéniosité et ainsi, ils créent des possibilités de cultiver n’importe où, par exemple sur des toits dans les zones urbaines densément peuplées, dans les climats froids, dans les régions éloignées ou, à une échelle plus industrielle, dans des endroits stratégiques le long des voies de transport pour un meilleur accès aux marchés.  

Les conditions climatiques optimales et la classification des sols ne sont plus les facteurs déterminants de l’établissement d’une ferme dédiée à la production de fruits et de légumes.  

Au Canada, nous pouvons cultiver des légumes-feuilles sur la côte sud de la Colombie-Britannique et les distribuer dans le monde entier ou à Churchill, au Manitoba, pour la collectivité locale.  

Pourquoi pratiquer l’agriculture verticale? 

L’agriculture verticale a fait son apparition en 1999, mais nous n’en avons pas beaucoup entendu parler jusqu’à tout récemment, c’est-à-dire autour de 2017 à 2019. La demande accrue de produits alimentaires dans le monde entier, les tendances à l’urbanisation, la croissance démographique et le développement durable ont stimulé sa popularité.  

Les avantages de l’agriculture verticale pour l’environnement sont évidents : elle utilise de 90 % à 95 % moins d’eau et 98 % moins de superficies que l’agriculture traditionnelle pratiquée dans le sol pour produire un volume d’aliments équivalent, et elle ne cause pas la dégradation des sols, car elle n’a pas besoin de la couche arable pour faire pousser des cultures.  

En outre, elle offre d’autres avantages comme la production à l’année et des coûts de main-d’œuvre réduits au minimum, en plus d’éliminer la nécessité d’épandre des produits chimiques et des pesticides.    

Il ne faut toutefois pas oublier que l’agriculture verticale comporte également certains défis. Les fermes verticales sont très dépendantes de l’énergie, ce qui contribue aux coûts de démarrage et d’exploitation élevés reliés à la pratique de l’agriculture dans un environnement intérieur contrôlé.  

Marché de l’agriculture verticale  

En 2022, le marché mondial de l’agriculture verticale était évalué à 4,8 milliards de dollars américains, et sa valeur devrait atteindre 33 milliards de dollars américains d’ici 2030.  

Selon Bonafide Research [en anglais seulement], le marché canadien de l’agriculture verticale devrait croître de 20,93 % d’ici 2027. Les facteurs qui stimuleront cette croissance comprennent l’augmentation de la demande alimentaire, l’évolution des mentalités vers l’adoption d’une alimentation biologique et une production élevée tout au long de l’année.  

On prévoit pour le Canada un taux de croissance de 6,61 %; la valeur estimative de son marché devrait passer de 850 millions de dollars américains en 2021 à 1,3 milliard de dollars américains en 2028.  

À l’heure actuelle, certains défis peuvent limiter la rentabilité. Cependant, les possibilités engendrées par l’innovation et les nouvelles technologies sont emballantes, et elles devraient améliorer les perspectives économiques des producteurs désireux d’investir dans l’agriculture verticale.  

Article par :

Sandra Behm, P. App, AACI 
Évaluatrice principale