Une planification judicieuse aide les jeunes à racheter la ferme le moment venu
D’après des experts financiers spécialisés en agriculture, l’adoption de stratégies créatives en matière d’épargne, de placement et de gestion de prêt permet d’aborder les questions relatives à l’achat de la ferme.
Racheter la ferme, parcelle par parcelle
L’achat d’une ferme est moins intimidant lorsqu’on procède par étapes, selon Coralee Foster, comptable et associée de BDO Canada, dans le Sud-Ouest de l’Ontario. Elle croit que des transactions de moindre ampleur – avec ou sans prêt – permettent à la nouvelle génération d’investir progressivement dans les actifs de la ferme tout en assurant la tranquillité d’esprit pour la génération sortante.
« La relève a peut-être les moyens d’acheter le prochain équipement […], mais pas nécessairement la parcelle entière », souligne Mme Foster. Un gel successoral (qui consiste à geler la valeur d’actifs susceptibles de prendre de la valeur ainsi que leur fardeau fiscal, habituellement dans le but de transférer la plus value future à quelqu’un d’autre) est une option qui permet de retirer des capitaux propres au fil du temps.
Colin Sabourin, spécialiste en planification de la retraite et du transfert d'entreprises agricoles de la société Harbourfront Wealth Management de Winnipeg, partage cet avis. « Toute croissance future revient à la relève. Par ailleurs, elle pourra payer aussi lentement ou aussi rapidement qu’elle le souhaite. »
Stratégies de gestion de la dette
L’actif le plus important dont jouissent de nombreux producteurs pour rembourser leur dette est le temps.
Selon M. Sabourin, l’endettement est presque inévitable pour les personnes qui achètent une ferme. L’actif le plus important dont jouissent de nombreux producteurs pour rembourser leur dette est le temps, qui peut effectivement être mis à profit.
L’actif le plus important dont jouissent de nombreux producteurs pour rembourser leur dette est le temps.
« Vous pourriez emprunter de l’argent de vos parents […] et rembourser ce prêt en consacrant des heures de travail à la ferme », illustre-t-il.
Mme Foster indique que la génération sortante fournit souvent du financement, ce qui peut procurer des avantages fiscaux si le remboursement est échelonné dans le temps.
Vous aurez peut-être besoin de fonds pour autre chose qu’assurer le service de la dette, ajoute-t-elle. « Prévoyez une marge de manœuvre en cas de mauvaise récolte ou pour acheter de l’équipement qui doit être remplacé de façon inattendue. Il s’agit de trouver l’équilibre. »
Investir dans un CELI
Si vous avez de l’argent à investir, M. Sabourin indique qu’un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) est une option qui va de soi. Les actifs détenus dans un CELI peuvent comprendre des formes de placements autres qu’un compte d’épargne – comme des actions et des fonds communs de placement – pour des stratégies d’épargne plus ambitieuses.
« Si vous désirez épargner […], vous devriez le faire à l’aide d’un CELI », dit M. Sabourin. Il recommande généralement aux épargnants qui envisagent d’acheter une terre de diversifier leurs placements. « Privilégiez les placements prudents dans votre CELI si vous envisagez d’acheter dans moins de cinq ans. Si votre horizon est de plus de cinq ans, vous pouvez opter pour des placements un peu plus risqués. »
Selon Mme Foster, les producteurs qui possèdent des placements en dehors de la ferme ont plus de marge de manœuvre lorsqu’arrive le moment du transfert.
Connaître les chiffres et clarifier les attentes
Mme Foster et M. Sabourin rappellent qu’il est crucial de connaître la situation financière de la ferme. La génération sortante doit être transparente, et la nouvelle génération doit se donner la peine de consulter l’information disponible.
« Le plus important, à mon avis, est de clarifier dès le départ les attentes de tout le monde », conclut Mme Foster.
D’après un article de l’AgriSuccès par Matt McIntosh.
Une équipe puissante et un plan de transfert réussi pour votre ferme reposent sur trois éléments : des valeurs, une vision et des objectifs.