Calculez vos dépenses d’exploitation avant de songer à votre prochain achat d’équipement
Il y a une règle fondamentale à suivre pour justifier l’acquisition d’une machine : vous devez l’UTILISER.
Ce conseil est tiré d’une fiche technique préparée par John Molenhuis, analyste des besoins d’affaires et spécialiste des coûts de production au ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO).
Avez-vous besoin, ou envie, de nouvel équipement?
Les coûts d’amortissement, le coût de l’argent et le coût de l’assurance demeurent à peu près inchangés que vous utilisiez beaucoup une machine ou que vous l’utilisiez peu.
Les chiffres présentés dans cette fiche technique sont en train d’être mis à jour, mais le conseil et l’analyse demeurent valides. Les coûts d’amortissement, le coût de l’argent et le coût de l’assurance demeurent à peu près inchangés que vous utilisiez beaucoup une machine ou que vous l’utilisiez peu. Par conséquent, le coût par heure ou le coût par acre est beaucoup plus élevé si une machine est peu utilisée, auquel cas il vaut sans doute mieux louer la machine pendant de courtes périodes ou confier le travail à un tiers.
« Il serait souhaitable que plus de producteurs fassent leurs calculs, affirme M. Molenhuis. Ils devraient évaluer si l’achat d’une machine est justifié au lieu de calculer non seulement s’ils ont les moyens de l’acheter. » Il souligne que l’achat de machines plus grosses que nécessaire peut s’avérer une stratégie raisonnable pour réduire le risque lié aux conditions météorologiques pour les activités dont le délai est critique, mais qu’il faut être prêt à payer le prix. Une autre importante question à se poser est la suivante : Acheter ou louer de l'équipement agricole : quelle option convient le mieux à votre situation?
La fiche technique contient un tableau intitulé « Valeurs de reprise exprimées en pourcentage de la valeur neuve », selon lequel une moissonneuse-batteuse de dix ans ne vaut que 25 % de sa valeur neuve, tandis qu’un tracteur de dix ans vaut de 32 à 37 % de sa valeur neuve, en fonction de sa taille. Il s’agit d’un des tableaux que M. Molenhuis est en train de mettre à jour.
Un autre tableau, intitulé « Coûts de réparation cumulatifs exprimés en pourcentage du prix d’achat », montre que pour un tracteur à deux roues motrices, les coûts de réparation pourraient représenter 6,2 % du prix d’achat au bout de 3 000 heures d’utilisation. À 6 000 heures, les coûts de réparation sont évalués à 25 % du prix d’achat, et à 9 000 heures, ils sont évalués à plus de 56 % du prix d’achat.
Il existe aussi des formules pour évaluer les coûts du carburant et des lubrifiants, ainsi que les frais de remisage et d’assurance.
Essayez les calculateurs de coûts en ligne
Le MAAARO offre un calculateur en ligne des coûts de l’équipement, tout comme le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et du Développement rural de l’Alberta.
Ted Nibourg, spécialiste en gestion opérationnelle de ce ministère, indique que les trois provinces des Prairies examinent des moyens de se concerter pour suivre les fluctuations des coûts de l’équipement.
« Pour de nombreux producteurs, l’exercice se résume à s’asseoir en face de leur représentant commercial et à négocier le prix d’achat, explique M. Nibourg. Ils ne cherchent pas à déterminer le coût d’une machine par acre ou par heure d’utilisation; pourtant, il s’agit d’une donnée précieuse du point de vue de la gestion. »
Les calculateurs des coûts des machines offerts par les ministères de l’Ontario et de l’Alberta représentent un bon point de départ, mais ils comportent plusieurs hypothèses générales en matière de coûts qui ne s’appliquent peut-être pas à votre exploitation.
Les registres détaillés valent leur pesant d'or
Les meilleurs chiffres que vous pouvez utiliser sont vos propres chiffres. Rod Edgar de la société R2D2 Farm à Wolseley, en Saskatchewan, gère ses renseignements sur les coûts avec une grande rigueur. Notamment, il surveille les coûts de réparation de chaque équipement. Une fiche d’entretien accompagne chaque appareil au moment de sa vente, et M. Edgar croit que cela augmente la valeur de récupération.
Au moment de conclure une vente, M. Edgar met à jour la valeur de récupération, et le coût total par acre s’ajuste en conséquence. Au fil du temps, la précision de ses estimations s’est nettement améliorée.
« La moissonneuse-batteuse que je possède a un coût fixe de 10 $ par acre lorsque j’utilise le bec cueilleur faucheur et un coût fixe de 8,50 $ par acre si j’utilise le bec cueilleur ramasseur », dit M. Edgar. Cela comprend le coût de l’argent, mais pas le coût du carburant ou de la main-d’œuvre, qu’il classe dans les coûts indirects.
« La hausse des prix affichés de l’équipement neuf ou même de l’équipement d’occasion en bon état est ahurissante, mais le coût par acre peut demeurer à peu près inchangé une fois que vous avez modernisé votre équipement », explique M. Edgar.
Il admet que son point fort est la gestion agricole et non la mécanique, raison pour laquelle il utilise une gamme d’équipement assez récente. L’utilisation de machines plus âgées pourrait réduire les coûts fixes, mais ce n’est pas garanti. Le coût d’amortissement serait moindre, mais en contrepartie, les frais de réparation risqueraient d’être plus élevés.
On ne peut gérer ce qu’on n’a pas calculé et les coûts de l’équipement agricole sont un bel exemple de calcul important.
D'après un article de l'AgriSuccès de Kevin Hursh.
Les propriétaires d’entreprises agricoles peuvent choisir parmi un grand nombre de méthodes d’évaluation afin de prendre les bonnes décisions concernant la valeur de leur exploitation.