Des capteurs intelligents à la ferme, c’est pour bientôt
Toutes les technologies utilisées dans une ferme doivent avoir une utilité, produire des gains d’efficience, automatiser un processus, valider certaines conditions ou fournir des données utiles. Les capteurs récoltent des données en détectant les propriétés physiques, chimiques ou biologiques d’un élément et en les convertissant en un signal qui peut être lu et enregistré.
L’initiative Smart Farm du Olds College, en Alberta, est un laboratoire vivant de 2 800 acres où la recherche en agriculture et les technologies intelligentes sont testées sur le terrain. Il s’agit d’un lieu de développement et d’expérimentation de la recherche appliquée à l’échelle commerciale, qui a pour but d’aider les exploitants agricoles à prendre des décisions éclairées quant à l’adoption de technologies numériques ou intelligentes.
La santé animale sous surveillance
Jason Bradley, gestionnaire des partenariats stratégiques, mentionne un projet qui est en cours dans le cadre de l’initiative Smart Farm. Chaque animal faisant partie d’un troupeau est identifié par ses traits faciaux au moyen de l’intelligence artificielle, d’images et de vidéos. Si le résultat est concluant, cette technologie aidera à cerner certains problèmes présymptomatiques comme la boiterie ou un trouble respiratoire.
De plus, « des algorithmes sont en développement afin de déterminer les différents stades de vêlage et d’informer l’éleveur chaque fois que la vache entre dans un nouveau stade. Cela permettrait au gestionnaire agricole de surveiller le bétail à distance et d’intervenir au besoin seulement. C’est un facteur qui change la donne », explique M. Bradley.
Améliorer la biosécurité
L’amélioration de la biosécurité à la ferme représente un autre emploi potentiel des capteurs. Adam Black, coordonnateur du service à la clientèle de Farm Health Guardian, indique que l’entreprise teste plusieurs types de capteurs sur des véhicules qui se rendent régulièrement sur des exploitations agricoles. « Les appareils détectent les véhicules qui entrent et sortent du périmètre numérique des exploitations qui en possèdent, créant ainsi un registre des véhicules qui se rendent à la ferme. »
De cette façon, il est possible de récolter des données en temps réel sur les allées et venues des véhicules, données qui sont utiles et permettent une traçabilité lorsqu’une maladie est soupçonnée, précise M. Black. Les critères testés comprennent notamment le rendement dans des températures extrêmes, la durabilité et l’autonomie de la pile. L’évaluation et l’analyse des résultats se termineront cet été. Par la suite, les parties intéressées de l’industrie et les instances gouvernementales recevront un sommaire et des recommandations.
Analyser les cultures
Ces progrès mèneront peu à peu la technologie des capteurs vers un emploi fréquent à la ferme.
Chuck Baresich, propriétaire de l’entreprise Haggerty AgRobotics de Bothwell, en Ontario, collabore avec le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario ainsi qu’avec des chercheurs et des organisations de l’industrie pour encourager l’adoption de technologies intelligentes dans la province. Un projet vise à importer le Dino, un robot fabriqué en France, pour le mettre à l’essai en Ontario. Tandis que le Dino procède au désherbage des cultures, un capteur peut détecter simultanément certains problèmes comme la présence d’une maladie ou une carence en nutriments. Le robot marque ensuite la zone où se trouve le problème grâce au GPS, afin que l’endroit puisse être facilement localisé.
M. Baresich précise que si plusieurs de ces technologies sont testées sur des cultures horticoles et mises au point pour ce secteur, elles pourront aussi être utilisées dans les grandes cultures. « Bon nombre d’entre elles seront commercialisées très prochainement. Nous cherchons à susciter un enthousiasme, mais nous voulons aussi que les utilisateurs éventuels aient des attentes raisonnables. Nous sommes à la case départ en ce moment et l’industrie doit continuer de progresser. »
Ces progrès mèneront peu à peu la technologie des capteurs vers un emploi fréquent à la ferme et vers une amélioration de l’efficience, de la rentabilité, de la compétitivité et de l’efficacité opérationnelle globale.
D’après un article de l’AgriSuccès par Lorraine Stevenson-Hall.
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