Comment la chaîne de blocs peut améliorer la salubrité des aliments
Le repérage des produits agricoles tout au long de la chaîne d’approvisionnement à l’aide de la chaîne de blocs est passé de la théorie à la pratique l’automne dernier, selon Walmart. Le géant du commerce de détail a annoncé dans un communiqué que les fournisseurs de légumes‑feuilles frais devront assurer la traçabilité de leurs produits avec la technique de la chaîne de blocs.
La salubrité des aliments en est la raison principale. Et un moyen rapide de retracer l’origine des problèmes s’impose.
Au début de 2018, de nombreux consommateurs et épiciers des États‑Unis ont été forcés de jeter d’importantes quantités de laitues romaines contaminées par la bactérie E. coli. Les consommateurs ont été avisés d’éviter de manger la laitue cultivée à Yuma, en Arizona.
« Or, les consommateurs avaient du mal à déterminer où la laitue avait été cultivée », explique Frank Yiannas, vice‑président de la division responsable de la salubrité des aliments à Walmart, dans le communiqué de presse.
« Aucun des emballages ne portait la mention “Yuma, Arizona”, dit‑il. Éventuellement, un client pourra lire le code à barres d’un sac de laitue et connaître avec certitude sa provenance grâce à la technologie que nous mettons au point. »
Fin 2018, un autre cas de contamination de laitue romaine a mené à l’élimination d’une grande quantité de laitues aux États‑Unis et au Canada.
Un système d’enregistrement rapide et transparent
Qu’est-ce que la technologie de la chaîne de blocs? En bref, il s’agit d’un système transparent d’enregistrement. Quand une information ou un bloc authentifié est ajouté à la chaîne, il est enregistré dans tous les autres ordinateurs. La falsification des données est très difficile, car tout changement apporté à l’information peut être consulté par l’ensemble des utilisateurs.
Walmart a collaboré avec IBM à la numérisation d’un système dans lequel toute l’information, des fermes aux derniers maillons de la chaîne d’approvisionnement, est enregistrée à l’aide d’un système portatif. De cette façon, il est possible de remonter à la source d’un problème en quelques secondes plutôt qu’en une semaine.
Plusieurs autres gros acteurs de l’industrie alimentaire — comme Nestlé, Unilever ou Tyson Foods — travaillent aussi sur ce projet avec IBM.
Si le terme « chaîne de blocs » évoque souvent le célèbre (ou tristement célèbre) Bitcoin, il ne nécessite pas l’emploi d’une cryptomonnaie.
Réduire la fraude alimentaire
Outre la salubrité des aliments, la chaîne de blocs pourrait contribuer à réduire la fraude alimentaire. S’agit‑il réellement d’un produit de l’agriculture biologique? Ce hamburger contient‑il vraiment du bœuf pur à 100 %? Grâce à la chaîne de blocs, l’authenticité des aliments est garantie de la ferme à l’assiette.
Les nouvelles technologies évoluent rapidement, et l’univers des mégadonnées demeure en changement constant. Il est donc difficile d’évaluer la portée et l’ampleur des applications de la chaîne de blocs dans les années à venir. Les entreprises ayant réalisé une intégration verticale de la ferme au commerce de détail pourront facilement faire la transition. Celle‑ci sera plus difficile pour les entreprises ayant conclu de multiples contrats avec des producteurs indépendants.
Par contre, pour répondre à la nécessité immédiate d’assurer la traçabilité des aliments et pour satisfaire le désir des consommateurs d’en savoir plus à propos des aliments qu’ils consomment, les plateformes numériques restent une solution évidente.
D’après un article de l’AgriSuccès par Kevin Hursh.
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