Être en forme pour braver les rigueurs propres à l’agriculture
Les agriculteurs canadiens travaillent de longues heures dans des conditions stressantes.
Votre condition physique est‑elle à la hauteur de la tâche qui vous attend? Si la réponse est non, ne vous inquiétez pas. Gary Chambers, agriculteur de l’Alberta et passionné de conditionnement physique (en anglais seulement), a quelques conseils pour vous.
« Heureusement, l’un des grands avantages de la sédentarité est que les premiers changements sont les plus remarquables, précise M. Chambers. Si vous vous engagez à suivre un programme d’exercice trois fois par semaine pendant de quatre à six semaines, vous constaterez une nette amélioration de votre santé physique et mentale. »
Une passion de longue date
Pour M. Chambers, diplômé en éducation physique de l’Université de l’Alberta, l’exercice a toujours été une priorité. Ayant grandi dans une ferme céréalière familiale près de Drumheller, en Alberta, il a pratiqué le hockey, la course en ski de fond et le cyclisme de compétition. Puis, comme c’est souvent le cas chez les jeunes adultes, les responsabilités parentales et professionnelles ont pris le dessus.
« Au cours des six à huit années où mon fils était tout jeune, j’ai fondé une société immobilière tout en prenant la relève de la ferme, et ma santé s’est détériorée, explique M. Chambers. J’ai pris du poids et je n’avais pas tout à fait un esprit sain dans un corps sain, et ce, même si je réussissais bien dans la vie. »
M. Chambers a décidé de se remettre en forme et n’a plus dérogé à cette discipline. Une meilleure forme physique lui a permis de confronter les rigueurs propres à l’agriculture.
« Lorsque le stress est élevé et que les choses ne tournent pas rond, il est facile de se concentrer sur le négatif et de négliger l’aspect physique qui contribue au mieux‑être, souligne M. Chambers. Il est prouvé qu’une bonne santé et les endorphines sécrétées pendant l’exercice physique peuvent modifier nos perspectives et nous permettre d’accepter les aléas de la vie avec philosophie. »
S’entraîner à la ferme
Dans certaines régions rurales du Canada, l’accès limité à un centre de conditionnement physique est un obstacle à la mise en forme. Si c’est votre cas, pourquoi ne pas aménager votre propre espace d’entraînement à la ferme?
Inutile d’avoir un gymnase dernier cri : un espace aménagé sur mesure devrait comporter des appareils d’exercices cardiovasculaires comme un tapis roulant, un vélo ou un simulateur d’escalier, ainsi qu’un jeu de poids libres et un banc horizontal. M. Chambers conseille aussi d’y installer un système de bandes élastiques suspendues au plafond pour compléter l’entraînement.
Après un investissement initial dans des appareils de base, il n’en coûte pas un sou pour se mettre en forme à la ferme. Selon M. Chambers, en regard de l’investissement, les avantages vont de soi.
« Songez aux centaines de milliers, voire aux millions de dollars que nous investissons dans la machinerie agricole, dit M. Chambers. Par comparaison, le coût d’une salle d’entraînement maison est loin d’être exorbitant. De plus, l’exercice n’est pas une perte de temps parce que votre productivité s’en trouve accrue tout au long de la journée. »
M. Chambers recommande de faire 60 minutes d’exercice le matin. Si vous attendez à la fin de la journée, vous risquez de sauter votre séance parce que « la journée d’un agriculteur ne se termine jamais vraiment ».
Si une période de 60 minutes vous paraît trop longue, M. Chambers vous recommande de changer petit à petit vos habitudes : faites un peu de jogging avec votre animal de compagnie ou effectuez vos inspections au champ à pied plutôt qu’en tracteur. Pour lui, les détails techniques de l’entraînement sont moins importants que le fait d’acquérir de bonnes habitudes. Plus vous êtes assidu, plus les avantages se font sentir rapidement.
« Comme on dit dans le domaine de l’investissement, il faut d’abord se payer soi‑même, illustre M. Chambers. Il en va de même de l’exercice. Si l’on associe la forme physique à la force, on oublie qu’une bonne condition physique a aussi des répercussions sur la santé mentale. »
D’après un article de l’AgriSuccès par Kieran Brett.
Francine Proulx-Kenzle, formatrice de premiers soins en santé mentale, explique qu’en étant proactif et en prenant le devant sur les défis à résoudre, il est possible de gérer l’impact du changement constant dans notre vie.