La formation et le perfectionnement comme piliers de votre entreprise agricole
Que ce soit dans le cadre de la planification du transfert ou de l’exécution des tâches quotidiennes, l’acquisition de nouvelles compétences permet de maintenir la rentabilité de l’exploitation et la mobilisation des membres de l’équipe.
Compte tenu de l’importante quantité d’information nécessaire au fonctionnement d’une exploitation agricole, il peut être ardu de savoir où orienter son apprentissage. Selon certains experts en gestion des affaires, c’est pour cette raison qu’il est crucial de prioriser et d’adopter une approche créative en matière d’apprentissage.
Dresser une liste des apprentissages requis et procéder par étape
« Assez souvent, les gens ne voient que la quantité ahurissante d’information à transmettre. Un associé principal ne réalise peut-être pas l’étendue de ses connaissances, et que, sans lui, les autres associés seraient pris au dépourvu », explique Patti Durand, spécialiste en transfert d’entreprise. « Il suffit donc de procéder étape par étape plutôt que de s’astreindre à tout apprendre en même temps. L’apprentissage continu représente généralement une bonne approche. »
Étant donné le caractère saisonnier de nombreuses entreprises agricoles, Mme Durand suggère aux dirigeants de commencer par établir un calendrier ou une liste des tâches générales et du temps requis pour les accomplir. Ainsi, les partenaires sont en mesure de cibler les besoins prioritaires sur le plan des connaissances. Des outils simples comme la feuille d’évaluation Lacunes en matière de connaissances et besoins en formation de FAC peuvent se révéler utiles.
Ensuite, les tâches peuvent être classées selon leur ampleur; il s’agit de distinguer celles qui peuvent s’apprendre rapidement (réparer un appareil, par exemple) de celles qui requièrent une approche à long terme (comme la gestion des finances). En prenant en considération l’ampleur ainsi que l’importance ou l ’urgence générale des tâches, il est plus facile d’établir des priorités et de cibler les formations ayant le plus grand impact.
« Autrement, on se trouve à essayer de tout apprendre, mais sans faire de réel progrès, et cela peut devenir décourageant », souligne Mme Durand. Elle ajoute que passer en revue la liste même après avoir accompli des tâches anodines permet de maintenir la motivation.
Apprendre en dehors de l’école ou de l’atelier
L’apprentissage n’a pas lieu seulement à l’école ou sur le terrain. Il est possible de perfectionner vos compétences en participant de façon stratégique à des rencontres et des webinaires, en lisant des revues, en échangeant avec des collègues par l’entremise d’organismes de l’industrie ou même en regardant des vidéos sur YouTube. Les propriétaires d’exploitations agricoles, les employés et les membres de la famille peuvent tous chercher de telles ressources et les partager avec le reste de l’équipe.
« Vous pouvez tirer parti des connaissances d’experts-conseils. Ainsi, vous n’avez pas besoin d’avoir toutes les réponses; il suffit de savoir où les trouver, dit l’experte de FAC. Veillez à étendre constamment votre réseau. C’est l’un des meilleurs moyens de progresser et de ne pas vous sentir isolés. »
Mme Durand souligne l’importance de bien se préparer avant de prendre part à une formation ou à un événement d’apprentissage, de façon à en tirer le maximum.
« Il est avantageux de porter un regard rétrospectif sur l’apprentissage. Certaines occasions d’apprentissage vous seront plus profitables que d’autres. Même si vous avez eu l’impression de perdre votre temps ou que vos attentes ont été déçues, vous avez quand même fait un pas dans la bonne direction. »
Inclure la formation dans le budget
En prenant en compte la formation continue dans votre budget, vous montrez que vous reconnaissez le rapport direct entre le développement de l’équipe et la réussite en affaires. D’ailleurs, des outils comme AgExpert Comptabilité de FAC peuvent faciliter la formation.
Dawn Hillrud, agricultrice et consultante en ressources humaines chez Kn/a HR, un cabinet-conseil en ressources humaines de la Saskatchewan, travaille régulièrement avec des clients afin de développer des « programmes de planification du rendement ». Ceux-ci sont conçus de façon à intégrer quatre objectifs distincts, dont la sécurité et la formation, aux activités quotidiennes de l’entreprise. Au fil du temps, les efforts supplémentaires consacrés à l’apprentissage deviennent chose courante.
Si la formation est parfois coûteuse en temps, elle ne représente pas toujours une dépense.
« Il n’y a pas de formule pour déterminer la part du budget qui doit y être consacrée. Si votre culture d’entreprise mise sur l’apprentissage, il est normal que l’investissement soit plus important. Cette décision doit s’harmoniser avec votre stratégie d’affaires », souligne Mme Hillrud.
Si la formation est parfois coûteuse en temps, elle ne représente pas toujours une dépense. Par exemple, demander à un travailleur qualifié d’accompagner un agronome de passage lors de son inspection n’engendre pas de coûts supplémentaires, mais cela peut aider l’employé à se sentir plus engagé. En retour, l’entreprise pourra bénéficier des compétences qu’il développe.
On ne doit pas sous-estimer l’importance pour les gestionnaires d’exploitations agricoles de développer des compétences en leadership, ajoute Mme Hillrud.
« L’industrie agricole fait de gros efforts pour être plus proactive dans le monde des ressources humaines. À terme, le perfectionnement des compétences en leadership et en gestion finit par être rentable. »
Fidéliser les employés
Quand la formation représente un investissement considérable de temps et d’argent, il est judicieux de s’assurer que les employés restent dans l’entreprise.
Mme Hillrud croit que la mobilisation des employés est l’une des meilleures façons de les fidéliser. Toutefois, d’autres stratégies peuvent être utiles. Par exemple, un employeur peut demander à un employé de s’engager pour une période donnée après que l’entreprise a payé sa formation. Le remboursement des coûts de la formation après un laps de temps déterminé serait une autre option.
Somme toute, il n’y a pas de solution miracle pour fidéliser les employés. Patti Durand et Dawn Hillrud affirment qu’il est avantageux d’être honnête quant aux raisons pour lesquelles le perfectionnement des compétences est si important, voire de demander à l’employé s’il compte rester au service de l’entreprise.
« Je crois qu’il est irréaliste de souhaiter que les employés fassent vœu de fidélité éternelle à leur employeur, dit Mme Durand. Toutefois, je crois que c’est quand l’entreprise et les individus y trouvent leur compte que se bâtit la loyauté. »
D’après un article de l’AgriSuccès par Matt McIntosh.
Une bonne communication entre les gestionnaires d’exploitations agricoles et le personnel peut contribuer à prévenir les conflits.