Trois étapes pour fortifier votre santé financière
Qu’il s’agisse d’améliorer la rentabilité ou de changer de mode de vie, il faut à tout prix éviter l’inaction.
Le fait d’appliquer les principes du conditionnement physique à la santé de nos exploitations agricoles peut comporter de nombreux avantages parallèles, comme une flexibilité et une solidité accrues. Dans les deux cas, il faut toutefois y mettre des efforts, souligne Mark Verwey, associé et chef national des services au secteur de l’agriculture pour BDO.
Pour évaluer et renforcer la santé financière de nos entreprises agricoles il est nécessaire d’analyser et de comprendre le fonds de roulement, le ratio du service de la dette et le ratio de levier tout en étant prêt à agir pour concrétiser les priorités de l’entreprise au lieu de supposer que le statu quo est acceptable.
Voici les trois étapes proposées par M. Verwey pour une bonne santé financière :
1. Ne pas tenir pour acquis que tout est stable
Tout comme le corps, une entreprise peut soit croître, soit décliner. Partir du principe que tout est stable est une erreur fréquente, explique M. Verwey, et il peut être difficile de faire ressortir les aspects qui se dégradent.
« Ne présumez jamais de la stabilité. Considérez toujours que l’entreprise est en phase de décroissance ou de croissance et assurez-vous d’œuvrer en faveur de la croissance », explique M. Verwey.
Le meilleur moyen d’évaluer la croissance ou la décroissance d’une entreprise agricole est d’en examiner le résultat net. Examinez les bilans et les états financiers mis à jour selon la méthode de la comptabilité d’exercice.
« Les chiffres ne mentent pas. Il y a toujours une corrélation entre les chiffres et la réalité d'une exploitation agricole, indique M. Verwey. Ne vous fiez pas uniquement à la trésorerie pour déterminer si votre entreprise fonctionne bien. »
2. Connaître ses ratios
La flexibilité d’une entreprise provient d’un fonds de roulement sain (ou ratio du fonds de roulement) que l’on peut calculer en divisant l’actif à court terme par le passif à court terme. Il est essentiel de déterminer vos liquidités avec précision et de savoir si elles sont suffisantes pour financer la production de la prochaine année. Plus le ratio est élevé, plus vous avez de contrôle et moins il est nécessaire de vendre des actifs pour payer la production de l’année suivante.
Le ratio du service de la dette est au cœur de toute entreprise agricole. Selon M. Verwey, il s’agit du ratio le plus important à comprendre, car il détermine si vous pouvez assurer le service de la dette existante. Cette capacité est déterminée en divisant le revenu d’exploitation net par le service de la dette (capital et intérêts). Les exploitants agricoles qui arrivent à se maintenir au-dessus du seuil minimum de couverture du service de la dette pourraient contracter de nouveaux emprunts si des possibilités de croissance se présentent. À l’inverse, le fait d’être en dessous de ce seuil rend la croissance difficile.
La force d’une entreprise réside dans son ratio de levier, c’est-à-dire le montant total des dettes externes par rapport aux capitaux propres dans l’exploitation agricole. Cette comparaison peut être simple, mais lorsqu’il s’agit d’actifs susceptibles d’avoir pris de la valeur (comme les terres agricoles ou les biens immobiliers), M. Verwey met en garde contre l’utilisation des valeurs du marché actuelles. En maintenant la valeur de l’actif à son prix d’achat initial, les exploitants agricoles reconnaissent que ce sont des actifs fixes plutôt que des liquidités et ils évitent de masquer les problèmes avec des valeurs gonflées. Dans les situations où les exploitants ont du mal à faire correspondre les actifs à la dette, la prise en compte des valeurs du marché actuelles peut toutefois jouer un rôle.
3. Établir des priorités pour aller de l’avant
Une fois que l’on a un portrait précis de ses finances, l’étape suivante consiste à déterminer les mesures qui vous permettront d’atteindre vos objectifs opérationnels [en anglais seulement]. Il peut être plus facile de cerner les changements en classant l’incidence de différentes décisions. M. Verwey utilise une échelle de notation de 1 à 10 pour évaluer la facilité de mise en œuvre de chaque changement - une échelle de notation de 1 à 5 est recommandée. Additionnez les deux classements pour chacune des options et accordez la priorité à celle qui a la plus grande valeur.
Pour gagner en flexibilité ou en force, M. Verwey affirme qu’il faut à tout prix éviter l’inaction — ce sentiment trop confortable de stabilité — que ce soit au sein de l’exploitation agricole ou dans notre vie personnelle.
« De nombreux petits changements mènent à de grands résultats, affirme M. Verwey. Si vous ne planifiez pas, vous planifiez votre échec. Assurez-vous d’avoir un plan pour l’avenir. »
Article par : Matt McIntosh