Comment les générations peuvent-elles se rapprocher en vue de préparer le transfert
Spécialiste du transfert intergénérationnel de patrimoine,
Hockley Valley, Ontario
L’absence de communication peut mettre une entreprise agricole familiale en péril.
Il doit être déconcertant d’être septuagénaire ou octogénaire et de ne pas avoir un plan établi de transfert d’entreprise agricole. Toutefois, les conversations et les réunions de famille vous aideront à déterminer la meilleure voie à suivre, en particulier avec la génération montante.
Beaucoup d’agriculteurs ont du mal à céder les commandes. Certains pensent qu’après le transfert de pouvoir, il ne leur restera plus qu’à passer leurs après-midi assis devant la télévision. Ce n’est pas du tout le cas. L’idée selon laquelle il faut cesser de pratiquer l’agriculture après la retraite est erronée.
Les exploitants agricoles composent souvent avec un risque financier énorme pendant des décennies. Il peut être libérateur pour eux de réaliser pleinement qu’ils peuvent continuer à percevoir un revenu d’emploi après avoir cédé leur part de l’entreprise.
Les cédants peuvent lâcher les rênes et commencer véritablement à faire participer la relève et l’encourager à risquer son capital pour acheter l’exploitation familiale. Il n’est pas nécessaire, ni même souhaitable, que cela se fasse du jour au lendemain. Les agriculteurs qui réussissent partagent l’information financière avec leur relève, lui enseignent tôt les aspects financiers et discutent fréquemment de ces questions. Le meilleur moment pour jeter les bases du transfert est vers la fin de l’adolescence des successeurs.
L’idéal, c’est de combler le fossé progressivement. Il est peu judicieux de tenter un transfert du jour au lendemain, et cela donne rarement de bons résultats. Commencez par le plus évident : le travail physique. À partir de là, si vos successeurs réussissent, ajoutez graduellement des responsabilités à leur description de tâches. Même si vous deviez ajuster votre plan au fil du temps, le fait est que la préparation du transfert peut être satisfaisante. En effet, cela allège considérablement le poids qui pèse sur les épaules des cédants, qui a souvent supporté le stress de subvenir aux besoins de la famille pendant des décennies.
Enseignant à la Werklund School of Agriculture and Technology
du Olds College, Olds, Alberta
Il serait irréaliste pour les cédants de s’attendre à ce que la relève continue à diriger l’entreprise de la même manière qu’eux. Ce n’est tout simplement pas possible. La première chose que les deux générations doivent faire est de discuter des similitudes et des différences. Les jeunes agriculteurs éprouvent souvent de la peur, de la frustration et de la confusion au sujet du transfert de l’entreprise.
Beaucoup de jeunes que je connais aimeraient reprendre l’exploitation familiale, mais leurs grands-parents pratiquent toujours l’agriculture, et ils ne savent pas si l’entreprise ira à une tante, à un oncle ou à leurs parents. Ils vivent dans l’incertitude. Dans cette situation, je les encourage à agir.
Trop souvent, le transfert a lieu quand un des parents perd la capacité physique de pratiquer l’agriculture. Ce n’est pas une approche proactive. Pour surmonter la désillusion d’être un enfant adulte qui n’a pas son mot à dire dans l’exploitation familiale, vous devez entreprendre vos propres projets, que ce soit au sein de l’entreprise familiale ou des activités à l’extérieur, à valeur ajoutée ou autres.
Créez votre propre expérience et prenez les commandes de votre vie, car prendre la relève d’une exploitation agricole ne fonctionne pas toujours. Les terres agricoles sont chères et les marges de profit plus serrées. Parfois, le seul choix est de se lancer dans une carrière parallèle, en plus de l’agriculture. Si les choses ne se passent pas comme prévu, vous aurez moins de pression sur les épaules et vous pourrez emprunter d’autres voies.
Il n’est pas mauvais pour la relève d’envisager d’autres options plus attrayantes, surtout si une situation devient malsaine et commence à compromettre l’unité de la famille.
Je dirais qu’à l’âge de 30 ans, la relève devrait disposer d’un plan de transfert de l’exploitation par les cédants. Cela ne signifie pas que ces derniers ne participeront plus aux activités de la ferme, mais simplement qu’ils n’en seront plus propriétaires.
Conseils pour faciliter le processus de transfert
Conseils pour la génération sortante
Continuez de vous impliquer
Les agriculteurs d’expérience peuvent toujours jouer un rôle précieux auprès de la jeune génération. Considérez-vous comme un consultant interne qui dispose des connaissances et de l’expérience nécessaires pour aider ceux qui gèrent l’exploitation.
Soyez proactif
C’est la seule façon d’aller de l’avant. Créez la vie que vous désirez pour vous-même et pour la génération montante en élaborant et en mettant en œuvre des plans dès maintenant. Le moment venu, les deux familles seront prêtes.
Conseils pour la génération montante
Bâtissez votre carrière
N’attendez pas que la ferme soit à vous. C’est peut-être le rêve de toute votre vie de la diriger, mais combien de temps pouvez-vous attendre? Êtes-vous prêt à patienter jusqu’à 40, 50 ou 55 ans? Démarrez un projet à valeur ajoutée ou trouvez un emploi connexe à l’extérieur. De cette manière, vous serez responsable d’une activité qui s’intègre à l’entreprise familiale, que vous reprendrez peut-être un jour.
Soyez proactif
Il est correct de chercher à obtenir des réponses. Après tout, si vous aspirez à diriger l’entreprise un jour, vous devez faire preuve d’initiative. Soyez proactif si vos parents ne le sont pas, et demandez-leur de tenir régulièrement des réunions de famille. Ne vous attendez pas à ce que toutes vos questions trouvent une réponse du jour au lendemain, mais sachez qu’il s’agit d’un point de départ logique.
D’après un article de l’AgriSuccès par Trevor Bacque.
Le plan de transfert est un document dynamique qui se doit d’évoluer avec le temps pour s’assurer que celui-ci réponde toujours aux besoins et attentes de chacun.