L’optimisme contagieux de Boucar Diouf et Chris Hadfield
Lors du dernier Forum FAC, deux icônes canadiennes, l’humoriste et biologiste Boucar Diouf et le commandant et astronaute Chris Hadfield ont partagé leurs connaissances sur le bien-être et la résilience, des sujets qui sont importants pour tout le monde, en particulier pour les agriculteurs. Autant Diouf que Hadfield viennent de familles agricoles, l’un du Sénégal où il élevait des zébus et récoltait des arachides pour des pinottes, l’autre de l’Ontario, où ses parents cultivaient du maïs et collectionnaient des tracteurs anciens. Voici les principaux points à retenir de cet événement :
1. Savoir cultiver
Durant cette pandémie, la société a compris combien essentiels sont ceux qui nous nourrissent. Après s’être mis au jardinage et à la boulangerie avec un succès mitigé, les consommateurs ont constaté que l’autosuffisance n’est pas aisée. Pour Boucar Diouf, le temps est venu d’élaborer des politiques pour mieux s’abreuver et s’alimenter et pour changer notre rapport à la biodiversité en contexte de crise climatique. Il suggère d’enseigner aux jeunes à cultiver des aliments, les pieds dans un potager de cour d’école, pour leur montrer comment tout s’imbrique – chimie, géologie, botanique et même histoire de l’humanité sous l’angle de la migration des végétaux d’un continent à l’autre et de la domestication des animaux. Des compétences transversales sont requises pour reconnecter les mangeurs à la terre et les sensibiliser aux défis de ceux qui en sont les gardiens au quotidien.
2. Savoir s’adapter
Boucar rappelle que l’évolution est un processus de recherche de solutions, d’acclimatation et d’adaptation.
Selon l’animateur de « La nature selon Boucar » sur ICI Première de Radio-Canada, on retirera des points positifs de la pandémie. Le cerveau humain, qui compte pour 2 % du poids corporel, consomme 20 % de l’énergie. Depuis des millénaires, c’est quand ont surgi peurs et dangers que notre cerveau s’est activé, ajoutant au savoir cumulatif de l’humanité. La pandémie de COVID-19 n’est que la dernière calamité. Faisant siennes les lois de Darwin pour qui ce ne sont ni les espèces les plus fortes ni les plus intelligentes qui survivent, mais celles qui s’adaptent, Boucar nous rappelle que l’évolution est un processus multigénérationnel de recherche de solutions à court terme, d’acclimatation à moyen terme et, finalement, d’adaptation.
3. Savoir rêver
Pas un Canadien ou une Canadienne n’a autant voyagé que le commandant Chris Hadfield, qui a orbité autour de la Terre durant 166 jours à 8 km/s. Fier de ses racines, enfant, il rêve toutefois de voyages extraordinaires quand il voit les premiers hommes s’extraire de la gravité terrestre et marcher sur la Lune. Tout son être tend vers ce rêve. Comment y est-il parvenu? À force de gestes répétés et d’un lot d’erreurs, corrigées les unes après les autres. Effectuant la première sortie dans l’espace d’un Canadien, le commandant Hadfield a surfé sur les aurores boréales, constatant la petitesse de la planète et la grandeur des humains qui, depuis que John F. Kennedy a déclaré « Nous choisissons d’aller sur la Lune », ont choisi de faire le pont entre rêve et réalité.
4. Savoir évoluer
Dans une navette développant 80 millions de chevaux-vapeur, le commandant Hadfield a appris à cultiver des radis cosmiques, gérer la complexité, faire confiance aux autres, prévoir les pires catastrophes, et travailler en équipe dans des circonstances extrêmes et malgré les barrières linguistiques. Pendant tout ce temps, il a vécu le confinement, l’isolement et l’exiguïté qu’on connaît maintenant tous, mais a toujours réussi à s’évader, chantant et jouant à la guitare Space Oddity de David Bowie, un exploit réalisé en apesanteur.
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