La numérisation change le visage de l’agriculture
Jesse Hirsh est un stratège numérique et futurologue établi dans l’est de l’Ontario. Il a comme objectif de vulgariser et de démystifier la technologie afin d’habiliter les gens, et se concentre sur le domaine de l’agriculture depuis les dernières années. Au cours d’une présentation faite à l’occasion d’un événement de FAC offert en anglais, M. Hirsh a abordé plusieurs aspects de la technologie à la ferme et la numérisation d’une exploitation agricole.
Voici ce que vous devez savoir :
Les données sont comme une culture commerciale
M. Hirsh incite les agriculteurs à avoir une ferme numérique.
« Vous avez une étable pour vos animaux. Vous avez un hangar pour votre équipement. Mais qu’en est-il de votre infrastructure numérique? Avez-vous réfléchi à votre manière d’organiser et de sécuriser vos données? ».
Considérez les données comme une culture commerciale et sachez qu’il y a une valeur qui s’y rattache, particulièrement lorsqu’elles sont organisées et conservées. Envisagez d’investir dans une bonne infrastructure informatique pour organiser les données et en conserver la propriété.
« Songez à votre infrastructure informatique comme à une ferme numérique. »
« Songez à votre infrastructure informatique comme à une ferme numérique, afin que vous puissiez conserver la propriété et le contrôle des données. De plus, dans un contexte où l’agriculture devient de plus en plus numérisée — alors que de nouveaux équipements, services et marchés voient le jour — vous disposerez non seulement des données pour en profiter de façon rentable, mais serez aux premières pour pleinement en tirer profit. » Il suffit qu’à penser, par exemple, au traçage au sein d’une chaîne d’approvisionnement ou aux registres sur la santé des animaux.
Tirer le meilleur parti de la collecte de données
Qu’il s’agisse d’une surveillance vidéo dans l’étable ou dans la cour ou de sondes numériques dans la cellule à grains ou les entrepôts de pommes de terre — le contrôle des données peut s’avérer un outil utile à la ferme.
« Ce n’est pas seulement une question de données, mais aussi comment ces données peuvent contribuer à établir des modèles de prévision », fait valoir M. Hirsh.
Selon des données déjà recueillies dans une cellule à grains, par exemple, des données provenant d’une sonde numérique peuvent prévoir les conditions dans lesquelles la pourriture pourrait commencer à se manifester, un ventilateur pourrait briser ou une vis à grain pourrait ne pas fonctionner. Cela permet aux agriculteurs de mieux s’adapter et même d’anticiper les problèmes avant qu’ils surviennent — simplement grâce à la collecte de données.
« L’idée d’exercer un niveau de surveillance de base est de vous permettre de vous concentrer sur les problèmes réels, puisqu’il y a beaucoup d’aspects de l’agriculture qui sont vraiment monotones. Si la technologie pouvait faire cela pour vous, cela pourrait faciliter un peu les choses », déclare M. Hirsh.
Tracer la voie
Puisque les consommateurs s’intéressent de plus en plus à la provenance des aliments, on constate aussi une demande accrue de transparence de la part du public. Selon M. Hirsh, la collecte de données peut apporter des preuves tangibles et faciliter la tenue de registres pour les agriculteurs.
« De plus en plus, les processus — c’est‑à‑dire la façon dont vous produisez vos cultures et élevez votre bétail — seront importants pour les consommateurs, et ils vont vouloir obtenir des preuves. S’il existe une technologie numérique et une technologie de tenue de registres numériques qui permettent de faire cela, vous serez appelé à les utiliser », mentionne M. Hirsh.
L’utilisation de la technologie permet de fournir un registre numérique des étapes suivies tout au long du processus de production et peut faciliter le processus de consignation des données pour les agriculteurs, tout en ouvrant les portes de la ferme aux consommateurs.
Le monde numérique dans le domaine de l’agriculture se développe rapidement, note M. Hirsh. Les nouveaux outils numériques rendent les données sur l’agriculture plus accessibles, établissent un historique de données, contrôlent les informations détaillées de la ferme et favorisent la transparence.
Dans ce nouvel épisode de La terre et la table, l’animatrice Darlene McBain rencontre Giacomo Zoia, jeune producteur de bœuf et de cultures commerciales, originaire d’Italie, qui parle de l’importance de se diversifier, d’essayer de nouvelles choses et de répondre à la demande des consommateurs, notamment l’intérêt grandissant pour l’achat local.