Les coûts de la machinerie doivent être pris en compte dans la planification du transfert
Pour de nombreuses familles d’agriculteurs en processus de transfert, il est important d’assurer le développement de l’entreprise. Cependant, la comptabilisation des coûts réels de la machinerie n’est pas toujours prise en considération.
Or, étant donné le prix élevé du matériel agricole, il est crucial de s’assurer que les achats contribuent à la rentabilité de la ferme.
Les machines agricoles coûteuses sont parfois négligées durant la planification du transfert, mais les jeunes agriculteurs doivent être conscients que celles-ci peuvent contribuer à financer la retraite des exploitants âgés.
Financement de la retraite
Selon Stuart Person, producteur de la Saskatchewan et vice-président principal, section Agriculture du cabinet MNP — un cabinet national de comptabilité, de fiscalité et de conseil établi à Edmonton — les jeunes producteurs en processus de transfert doivent être conscients du fait que la machinerie peut contribuer à financer la retraite des exploitants âgés.
Si les parents ont investi toutes leurs ressources financières dans la ferme, ils doivent pouvoir en retirer des liquidités. La jeune génération doit en tenir compte dans sa planification des flux de trésorerie.
« Un jeune agriculteur se dit que s’il commet une erreur, il a le temps de corriger le tir, ce qui n’est pas le cas des parents qui quittent l’entreprise, souligne M. Person. On est en présence d’objectifs concurrents : la génération âgée cherche à protéger son patrimoine tandis que la jeune génération est en mode expansion. »
Louer ou acheter?
M. Person ajoute que les coûts de la location et de l’achat sont mal compris.
Lorsque vous investissez 600 000 $ dans une machine, par exemple, votre acquisition va se déprécier plutôt que de prendre de la valeur. C’est un coût réel dont il faut tenir compte. Il en va de même du versement initial, lequel investit de façon permanente des capitaux propres dans la machine.
La location, en revanche, ne nécessite pas de versement initial. Cette option aide les producteurs à respecter davantage leurs limites de trésorerie, ce qui est particulièrement intéressant dans un contexte où les prix d’achat sont élevés.
L’inconvénient de la location d’équipement est qu’elle ne permet pas d’accumuler des capitaux propres.
« C’est l’apanage de la location, dit M. Person. Les producteurs doivent consacrer plus de temps et d’effort pour bien comprendre leurs coûts de production. »
John Molenhuis, responsable du programme de gestion d’entreprise au ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, mentionne que les producteurs n’accordent pas la même attention aux coûts fixes comme l’intérêt et l’amortissement qu’aux charges d’exploitation générales comme le carburant.
« Il est essentiel d’effectuer vos calculs pour vous assurer que l’acquisition répond vraiment à vos besoins », dit-il.
Paiements prévisibles
Selon Jeff McGavin, concessionnaire d’équipement de l’Ontario et ancien président de la Canada East Equipment Dealers’ Association, un nombre croissant de producteurs privilégient la location parce que les paiements sont prévisibles.
En général, ceux qui achètent l’équipement ne le gardent pas aussi longtemps que ceux qui le louent; ils profitent plutôt de la garantie intégrale, et lorsqu’elle est échue, ils revendent le matériel.
Calculs importants
MM. Person et Molenhuis réitèrent l’importance d’une planification rigoureuse. L’Alberta, le Manitoba et l’Ontario offrent de l’information et des outils de calcul en ligne pour aider les producteurs à déterminer précisément le coût du matériel.
« Effectuez soigneusement votre comptabilité d’exercice pour déterminer si votre activité est rentable... Tâchez de connaître vos coûts. Prenez le temps qu’il faut et n’hésitez pas à investir un peu d’argent pour présenter correctement votre information financière. C’est indispensable », résume M. Person.
En conclusion
La machinerie représente un investissement important, mais il arrive qu’elle soit négligée durant la planification du transfert. Si la génération âgée a investi toutes ses ressources financières dans la ferme, y compris dans la machinerie, elle doit pouvoir en retirer des liquidités, ce dont la jeune génération doit tenir compte dans sa planification des flux de trésorerie. Les conseillers financiers recommandent aux producteurs de tenir compte de tous les facteurs qui influent sur le coût de production avant de louer ou d’acheter du matériel neuf.
Article by: Matt McIntosh
Étude de cas de BDO explorant la manière dont une famille agricole a officialisé le régime de rémunération de leurs enfants.