Les plans de gestion agricole doivent tenir compte de la dynamique familiale
« Ferme familiale ». Ce terme parle de lui-même. Bon nombre de travailleurs agricoles au pays appartiennent à une même famille. En plus de partager des histoires de longue date et parfois complexes, ils entretiennent des relations d’affaires. Ce type de rapport peut compliquer la gestion de l’exploitation, disent des experts.
« Le terme “dynamique familiale” désigne le schéma des relations ou des interactions entre les membres d’une famille, ainsi que l’image de la famille et de l ’exploitation agricole familiale qui en découle », explique Jim Soldan, agent de formation dans les entreprises familiales en Colombie-Britannique. « Chaque famille possède un système et une dynamique qui lui sont propres. »
Parmi les relations à prendre en considération, on compte celles avec l’employeur, entre employés, entre actionnaires, avec la belle-famille, avec les membres de la famille qui travaillent à l’extérieur de la ferme et avec les membres de la famille qui occupent une maison sur le même terrain ou qui vivent dans la même maison. Il faut aussi tenir compte des rôles qui ont une incidence sur la dynamique familiale, comme lorsque les parents sont aussi superviseurs, et des limites à partir desquelles les rôles des uns commencent à empiéter sur ceux des autres.
Le rôle du propriétaire
Les propriétaires de fermes peuvent intervenir dans la dynamique familiale en montrant la voie à suivre, dit Gordon Colledge, conseiller agricole établi en Alberta.
Il faut d’abord établir qui sont les propriétaires et les dirigeants, et combien il y en a.
« Quand on parle d’une famille d’agriculteurs et qu’il n’y a qu’un seul propriétaire ou un seul titre de poste, il est essentiel de déterminer qui prend les décisions et qui est le véritable chef », dit M. Soldan, qui souligne qu’une personne n’est pas nécessairement le chef d’une entreprise parce qu’elle en est propriétaire. « Dans une exploitation agricole familiale, les membres doivent confier les rênes aux personnes les plus aptes à remplir les fonctions propres à un domaine en particulier. »
Dans les fermes familiales, plus spécifiquement, dit M. Soldan, le rôle du propriétaire doit être de concilier des valeurs humaines fondamentales comme l’honnêteté, le respect des autres, l’équité, le respect de soi et la transparence.
« Ce rôle doit être considéré comme un rôle partagé, et tous les membres de la famille doivent y apporter leur contribution, selon une approche familiale, afin qu’il y ait un mécanisme de responsabilisation et de conséquences en place, dit M. Soldan. Cela permet d’éviter que les vœux pieux de l’un ou l’autre des membres n’entachent cette procédure et cette approche. »
Prendre les commandes
Les leaders doivent connaître leurs limites, ce qui suppose qu’ils doivent accepter d’être tenus responsables et de parfaire leurs compétences en résolution de conflits.
M. Colledge indique que les propriétaires-gestionnaires doivent aussi être encouragés à mobiliser davantage les membres de la famille, à miser sur leurs points forts et à reconnaître les contributions de chacun.
« Nous voulons tous que nos contributions soient soulignées, mais quelquefois, les familles n’y prêtent pas attention et ne se complètent pas mutuellement », dit M. Colledge.
En conclusion
La dynamique familiale a une incidence déterminante sur ce qui se passe dans les exploitations agricoles familiales. Des experts indiquent que les propriétaires-gestionnaires d’une ferme doivent montrer la voie à suivre et reconnaître les points forts et les contributions des membres de la famille et de leurs collègues pour éviter de compliquer la gestion des opérations.
Article par : Trudy Kelly Forsythe
De bonnes habiletés interpersonnelles sont très utiles lorsqu’il s’agit de déterminer les points forts et les points faibles de chacun et la place qui leur convient dans l’exploitation agricole.