Comment les programmes de leadership mettent les jeunes agriculteurs sur la voie du succès
Les programmes de mentorat et de formation au leadership continuent de gagner en popularité auprès des jeunes qui font leurs débuts dans l’industrie agricole canadienne.
L’agriculture canadienne est en train de changer. Chaque année, un nombre croissant de jeunes intègrent des postes de direction dans des exploitations agricoles, des agroentreprises ou les deux.
Puisqu’il y a tant à apprendre dans les deux milieux, comment les jeunes agriculteurs peuvent-ils accroître leurs compétences en leadership qui sont essentielles à leur réussite? La réponse est simple : à bien des égards.
De plus en plus de programmes de leadership agricole voient le jour un peu partout au pays, et l’éventail d’options offertes aux jeunes dans la vingtaine n’a jamais été aussi riche.
Leadership et relations
Travaillant à l’origine dans une exploitation bovine de Lorne Valley, à l’Île du Prince Édouard, Ellen Crane s’est inscrite et a été acceptée au programme de leadership de la Canadian Cattlemen’s Association, appelé Cattlemen’s Young Leaders Mentorship Program [en anglais seulement] à . À 26 ans, elle en savait beaucoup au sujet des protocoles et des procédures de production bovine dans les Maritimes, mais elle voulait en apprendre encore plus sur l’industrie d’un point de vue national.
Lors de l’une des réunions initiales, on lui a dit que le programme « ouvrirait des portes dont on ne soupçonnait même pas l’existence ».
« Ce fut effectivement le cas pour moi », confirme Mme Crane, maintenant âgée de 30 ans.
Mme Crane a été jumelée avec John Baker qui œuvrait au sein du programme Ontario Corn Fed Beef. Pendant un an, soit la durée du programme, Mme Crane a glané autant d’information qu’elle le pouvait auprès de M. Baker et d’autres personnes qu’elle a rencontrées grâce à lui.
« Je me suis créé un réseau de personnes auxquelles j’ai pu faire appel, avec lesquelles j’ai tissé des liens et qui m’ont aidée avec mon premier emploi au Maritime Beef Council », raconte Mme Crane, qui travaille aujourd’hui à Truro, en Nouvelle-Écosse, à titre de coordonnatrice en vulgarisation agricole pour le Beef Cattle Research Council.
Mme Crane a aussi été étonnée de la quantité de connaissances qu’elle a acquise sur le commerce national et international du bœuf, grâce à M. Baker et à d’autres membres du programme.
« Ce que ce programme a changé surtout et en mieux, c’est ma perception de l’industrie, explique Mme Crane. Il m’a donné une meilleure idée du fonctionnement de notre industrie. Si l’on fait partie de la bonne organisation, on peut participer à la conversation. »
En plus du programme de la Canadian Cattlemen’s Association, Mme Crane a bénéficié d’une bourse Nuffield qui lui a permis de visiter 10 pays et de continuer à approfondir ses connaissances sur l’industrie bovine et les marchés internationaux.
Une expérience inestimable
Henry Vos, de Fairview, en Alberta, s’est investi dans des programmes de leadership agricole et de perfectionnement professionnel, dans des conseils d’administration et des associations pendant toute sa carrière d’agriculteur, dont les débuts remontent aux années 1980.
Animé d’un fort désir d’améliorer l’industrie agricole pour les générations à venir, il affirme qu’il ne faut pas négliger la valeur inestimable des programmes de leadership.
M. Vos soutient que les programmes et les groupes auxquels il a pris part facilitent la rencontre de nouvelles personnes et leur permettent d’apprendre comment ces dernières exploitent leur ferme et pourquoi elles le font ainsi. L’expérience a été à la fois instructive et plaisante.
« C’était une façon de se mettre en contact avec le monde, avec d’autres idées répandues dans l’ouest du Canada, sur lesquelles on ne tomberait pas nécessairement en lisant et en étudiant des magazines et des articles, explique M. Vos. C’était un moyen d’apprendre d’autres façons de faire les choses qui ajoutaient de la valeur à la ferme. »
M. Vos croit fermement en la valeur des mentors et en la façon dont ils peuvent jouer un rôle déterminant dans la vie d’un jeune.
« C’est longtemps après les faits que nous prenons conscience de l’influence qu’ils ont exercée sur notre vie et sur notre mentalité et de leur contribution à notre évolution et à notre perfectionnement, déclare M. Vos. C’est ce que je retiens lorsque je repense à tous ces organismes dont j’ai fait partie. »
Avoir une vue d’ensemble
Larry Martin est expert en gestion agricole et propriétaire d’Agri-food Management Excellence (en anglais seulement), un programme de leadership originaire de Guelph, en Ontario.
« Cette industrie devient de plus en plus complexe, au point où peu de gens arrivent à tout faire eux-mêmes, affirme M. Martin. Si vous voulez réussir, vous devez déterminer comment vous allez exercer votre leadership pour obtenir le meilleur rendement possible de vos employés. »
M. Martin suggère aux jeunes de prendre le temps d’évaluer leurs dispositions et d’analyser ce qu’ils espèrent tirer d’un programme de leadership.
« Fait intéressant, ce qui ressort des commentaires des gens qui ont suivi divers programmes de leadership, c’est que ceux qui prennent à cœur ce qu’ils ont appris sont extrêmement satisfaits de leur capacité à diriger et à gérer. »
Prendre les choses en main
Pour éprouver une telle satisfaction, il faut cesser d’hésiter et s’inscrire à un programme. Pour Mme Crane, s’inscrire à des programmes de leadership figure parmi les meilleures décisions qu’elle ait prises au début de sa carrière agricole.
« Foncez! Inscrivez-vous à un programme et voyez les possibilités qui s’offrent à vous, conseille‑t‑elle. J’ai été totalement étonnée de ce que j’étais capable d’accomplir. »
Henry Vos partage cet avis et encourage les jeunes agriculteurs à surmonter leurs inquiétudes. Les avantages sont souvent si formidables qu’ils sont difficiles à ignorer pour les personnes qui souhaitent sérieusement élargir leurs horizons grâce à des programmes de leadership et de perfectionnement professionnel.
« Bien qu’en théorie les avantages initiaux puissent sembler attrayants ou intéressants, si l’on s’investit pleinement dans les cours, on en sort enrichi et plus instruit, affirme M. Vos. Dans nombre de cas, on prend conscience de la compréhension limitée qu’on a d’un domaine en particulier et de ce qu’on peut apprendre. On ne s’en rend peut-être pas toujours compte dès le début. »
En conclusion
Les programmes de leadership et de perfectionnement professionnel permettent aux jeunes en agriculture d’établir des liens, d’apprendre à connaître l’industrie agricole dans son ensemble et leur secteur d’activité précis et de découvrir des avantages professionnels dont ils ne connaissaient pas l’existence auparavant.
Article par : Trevor Bacque
Étant donné que près de 80 % des agriculteurs canadiens ressentent un niveau de stress allant de modéré à élevé, il est important que vous élaboriez un plan de gestion du risque complet.