Offrir de l'aide et accepter d'en recevoir : apprendre à mieux se connaître
Les exploitants agricoles se sentent parfois submergés par le stress, mais comme beaucoup de gens, ils demandent rarement de l’aide lorsqu’ils en ont vraiment besoin.
Obstacles à la recherche d’aide
Le psychologue et officier de marine canadien à la retraite Dr Amir Georges Sabongui (aussi appelé docteur Georges) explique que les raisons pour lesquelles une personne évite de demander de l’aide varient. Par exemple :
elle ne croit pas pouvoir trouver de l’aide
elle pense qu’aucun professionnel ne peut comprendre ce qu’elle vit
elle croit que ses proches ne veulent pas vraiment savoir comment elle va
elle ignore que de l’aide lui ferait du bien. « Dans la vie, vous êtes votre pire angle mort. La seule chose qu’un œil ne peut voir, c’est lui-même », dit le docteur Georges.
Il ajoute que les hommes sont moins portés à demander de l’aide, surtout ceux qui se croient forts. « Quand on leur pose la question, les supposés hommes forts disent qu’ils vont bien. Croyez-en la parole d’un type qui va “bien”. Pourtant, ce n’est pas vrai. »
Entorse cérébrale
Le docteur Georges se rappelle une mission militaire qui fut un fiasco et mit son équipe en péril. Malgré tous ses efforts pour résoudre la situation, celle-ci n’a fait qu’empirer, et il s’est effondré.
Quelquefois, c’est une intervention de l’extérieur qui permet de reconnaître qu’une aide en santé mentale nous ferait du bien.
Les personnes qui comptaient le plus sur lui l’ont exhorté à consulter parce qu’elles ne l’avaient jamais vu dans cet état et que son comportement imprévisible, ses erreurs de jugement et ses mauvaises décisions mettaient leur sécurité en danger.
Ce fut un coup dur pour son ego. Son identité et son estime de soi reposaient sur l’idée qu’il était le pilier sur lequel tout le monde pouvait s’appuyer en cas de crise. Pourtant, il entendait que le plus grand danger pour la sécurité de son équipe n’était pas ceux qui lui tiraient dessus, mais plutôt lui et son manque de jugement.
« De graves erreurs ont été commises ce jour-là. Pourquoi ne l’avais-je pas vu? »
L’exemple du docteur Georges peut sembler extrême, mais cela peut arriver à quiconque éprouve un stress intense et doit prendre des décisions importantes. S’il ne se rendait pas compte qu’il était en difficulté — et d’ailleurs, quiconque éprouve un stress extrême aurait du mal à s’en rendre compte —, c’est à cause de ce qu’on pourrait appeler une « entorse cérébrale ».
« Si vous vous foulez la cheville, vous êtes le premier à savoir que vous êtes blessé. Mais une “entorse cérébrale” est plus difficile à détecter, car c’est l’outil permettant de diagnostiquer le problème qui est touché », explique-t-il.
Accepter l’aide offerte
Quelquefois, c’est une intervention de l’extérieur qui permet de reconnaître qu’une aide en santé mentale nous ferait du bien. Peu de gens demandent de l’aide, d’où l’importance d’être à l’écoute des autres, de vos proches, quand ils vous disent que quelque chose ne tourne peut-être pas rond. Une intervention de l’extérieur pourrait bien ouvrir la voie à l’introspection.
D’après un article de Nourrir sa résilience par Richard Kamchen.
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