Fabrication de produits de viande : Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2024
Les renseignements suivants proviennent du Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2024, qui met en lumière les défis et les occasions pour l’industrie agroalimentaire au Canada. Pour en savoir plus, consultez l’intégralité du rapport.
Trop et pas assez – les problèmes d’approvisionnement en bétail créent des difficultés
Après une croissance à deux chiffres des ventes en 2021 et en 2022, les ventes de produits de viande ont ralenti en 2023. Les Services économiques FAC prévoient une croissance des ventes de 2,7 % en 2024, ainsi qu’une légère hausse des volumes (0,7 %) d’une année à l’autre (figure 1).
Figure 1 : La croissance des ventes et des volumes de produits de viande devrait ralentir en 2024
Le secteur de la fabrication de produits de viande comprend les établissements dont l’activité principale est l’abattage de bovins de boucherie, de porcs et de volaille et la préparation de viandes transformées et des sous-produits de viande. Compte tenu de la diversité du secteur, il y a trop de facteurs à prendre en considération lorsqu’on examine les chiffres globaux.
Le secteur de la transformation du porc subit des pressions depuis trois ans. Le secteur porcin a augmenté sa production en 2018 pour répondre à la demande d’exportation de la Chine attribuable à l’épidémie de fièvre porcine africaine qui a éclaté dans ce pays; lorsque la production chinoise est revenue à la normale, cette source de revenus s’est tarie. De nombreuses usines de transformation du porc ont fermé leurs portes au cours des 18 derniers mois, et d’autres ont réduit leur capacité, en particulier dans l’Est du Canada. En 2023, le nombre de porcs abattus dans l’Est du Canada a diminué de 1,6 % (dans l’Ouest du Canada, l’abattage a augmenté de 3,7 %).
L’histoire est très différente pour les transformateurs de bœuf. Après plusieurs années de sécheresse, le cheptel bovin des États-Unis a terminé l’année 2023 à son niveau le plus bas en 60 ans et celui du Canada, à son plus faible niveau en 35 ans. En conséquence, les prix des bovins étaient 29 % plus élevés à la fin de l’année qu’au début. La demande et la consommation de bœuf sont demeurées solides malgré les prix élevés, bien qu’elles aient toutes deux diminué au deuxième semestre de 2023.
La volaille demeure le choix de protéine animale le plus populaire, mais le secteur de la transformation de la volaille fait face à des difficultés. Les augmentations récentes des prix à la ferme exerceront des pressions sur les coûts bruts des intrants utilisés par les fabricants. Parallèlement, les stocks de poulets surgelés se situent à un niveau record. La demande de poulet doit augmenter afin d’absorber la production accrue de 2023, la hausse des importations et les niveaux des stocks actuellement élevés.
Dans l’ensemble, les marges s’amélioreront en 2024 par rapport à 2023 (figure 2), mais les résultats varieront considérablement selon le type de viande et la région. Les marges du secteur de la transformation du porc s’amélioreront, mais au regard d’une année 2023 qui fut difficile. Les marges des transformateurs de bœuf seront positives, mais la concurrence pour les bovins vivants restera féroce dans un avenir prévisible, étant donné la petite taille du cheptel nord-américain. Les transformateurs de volaille doivent composer avec les niveaux élevés des stocks de poulets surgelés et la demande qui stagne.
Figure 2 : Les marges du secteur de la fabrication de produits de viande s’amélioreront en 2024
Les perspectives de vente de porc au pays sont positives, compte tenu de l’avantage relatif que constitue le prix du porc dans les supermarchés. Les exportations de porcs seront en difficulté en 2024, alors que l’industrie continuera de s’adapter à un surplus de porcs et à une capacité de transformation réduite, mais la faiblesse du dollar canadien l’aidera dans une certaine mesure. En raison des prix de détail élevés, la demande intérieure de bœuf fait face à des défis, mais elle demeure étonnamment résiliente jusqu’à présent. Les stocks de bovins étant peu nombreux, leur disponibilité restera limitée et leurs prix élevés. Les exportations de bœuf continueront de bénéficier de la vigueur de l’économie américaine et de la faiblesse du dollar canadien. À l’inverse, un dollar canadien faible rend les importations de poulet plus dispendieuses. En 2023, la quantité de poulets et de dindons importés a augmenté de 8,4 %, mais la valeur de ces importations a reculé de 3 %, ce qui indique que le Canada a importé plus de viande de volaille, mais à moindre coût, en 2023. Cette tendance sera surveillée en 2024 afin d’équilibrer la production intérieure avec la consommation.
Pleins feux – Services économiques FAC : Examen détaillé des marchés d’exportation de viande
Les exportations canadiennes de bœuf ont été solides l’année dernière, affichant une hausse de 9,4 %. Les exportations vers les États-Unis ont grimpé de 18,5 %, la faiblesse du huard permettant aux produits de bœuf canadiens de conserver un avantage concurrentiel. La demande de bœuf est restée soutenue dans le contexte d’une économie américaine vigoureuse, même face à des prix de détail élevés. Il convient aussi de noter qu’en 2023, les exportations vers le Mexique sont montées en flèche, mais que les exportations vers le Japon et la Corée se sont effondrées (tableau 1).
Tableau 1 : Les cinq principaux marchés d’exportation du bœuf en 2023
Les exportations de porc ont diminué de 7 % en 2023. Les États-Unis sont également le marché le plus important pour les exportations de porc, mais le marché est tout de même moins important que pour les exportations de bœuf. Les exportations ont diminué dans trois des cinq principaux marchés d’exportation de porc du Canada en 2023, ce qui témoigne des difficultés auxquelles font face les producteurs de porc canadiens et du surplus mondial de viande de porc.
Tableau 2 : Les cinq principaux marchés d’exportation du porc en 2023
Autres tendances à surveiller en 2024
Les coûts des animaux vivants augmenteront en 2024. L’augmentation des prix des porcs est minime (0,8 %), celle des prix des poulets est un peu plus prononcée (2,1 %), et la plus marquée est celle des prix des bovins (6,8 %).
Les consommateurs veulent des prix réduits et des promotions lorsqu’ils achètent de la viande. Selon Nielsen, 34 % des ventes de viande aux États-Unis l’an dernier ont été réalisées dans le cadre d’une promotion, soit une hausse de 4 % par rapport à l’année précédente.
Quel que soit le type de viande, les ventes d’aliments prêts à servir continueront de croître, car les consommateurs recherchent des repas « rapides ». Selon le Power of Meat Report de 2022, les deux tiers des acheteurs de viande disent qu’ils achètent « parfois » ou « fréquemment » des produits de viande et de volaille à valeur ajoutée, allant des kebabs préparés aux hamburgers préfabriqués en passant par les ailes de poulet marinées.