Mouture de céréales et d’oléagineux : Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2024
Les renseignements suivants proviennent du Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2024, qui met en lumière les défis et les occasions pour l’industrie agroalimentaire au Canada. Pour en savoir plus, consultez l’intégralité du rapport.
La diminution des coûts des matières premières et l’accroissement de la demande augmenteront la rentabilité
Les effets de l’explosion des ventes alimentée par l’inflation en 2021 et 2022 ont été le plus visibles dans le secteur de la mouture de grains céréaliers et de graines oléagineuses. En 2021, les ventes ont augmenté de 38,9 %, mais mesurées en volume, elles n’ont progressé que de 5 % (figure 1). Un phénomène semblable s’est produit en 2022. L’année dernière, cette tendance s’est inversée, les volumes ayant augmenté plus rapidement (12,6 %) que les ventes (5,9 %).
À l’horizon en 2024, les Services économiques FAC prévoient une diminution des ventes (-11,3 %) en raison de la baisse des prix des produits de base qui se répercutera sur la chaîne d’approvisionnement, ce qui se traduira par un prix de vente beaucoup plus bas pour les fabricants. Nous prévoyons une légère augmentation des volumes (1,1 %).
Figure 1 : Les ventes du secteur de la mouture de céréales et d’oléagineux devraient diminuer en 2024, mais les volumes augmenteront légèrement
La mouture des céréales et des oléagineux a été très rentable au cours des dernières années, et 2024 s’annonce prometteuse, étant donné la baisse des prix des produits de base et la demande accrue de biocarburant et de diésel renouvelable en Amérique du Nord (figure 2). Malgré les prix de détail élevés, la demande de produits de consommation finale (principalement les farines et l’huile végétale) a été remarquablement forte au cours des deux dernières années. La baisse des coûts des matières premières en 2024 donnera un coup de pouce supplémentaire à la rentabilité.
Figure 2 : Les marges du secteur de la mouture des céréales et des oléagineux s’annoncent très positives en 2024
Pleins feux – Services économiques FAC : S’appuyer sur l’année record qu’a été 2023
En 2023, les volumes de minoterie ont atteint des niveaux records et ceux de trituration d’oléagineux se sont approchés des sommets historiques (figure 3).
Figure 3 : La production de farine a atteint un sommet en 2023, et la production d’huile végétale a frôlé un record
Chaque année, une quantité accrue d’huile végétale est affectée à un usage industriel, principalement pour servir de matière première aux biocarburants. Les exportations d’huile végétale vers les États-Unis ont été importantes et continueront de l’être, les transformateurs cherchant à tirer parti de l’essor des biocarburants et des incitatifs fiscaux en vigueur aux États-Unis. En 2022, l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis a approuvé l’huile de canola comme matière première pour produire des carburants renouvelables avancés. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour les entreprises canadiennes qui, au cours des prochaines années, mettront en service des usines de trituration, dont certaines sont déjà presque terminées.
Dans les épiceries, l’inflation du prix de l’huile végétale a ralenti vers la fin de 2023, passant à 12,8 % en glissement annuel, ce qui est inférieur à l’augmentation de 21,1 % enregistrée en 2022. L’inflation du prix de la margarine a aussi ralenti en 2023, descendant jusqu’à 6,7 % à la suite d’une énorme augmentation de 36,0 % en 2022. Une baisse des prix de vente des fabricants étant prévue en 2024 (plus de 12 % de moins), nous nous attendons à ce que l’inflation des produits de détail en aval continue de décélérer et peut-être même à ce que les prix diminuent au cours de l’année.
Malgré des préoccupations liées à la sécheresse, l’année 2023 a été meilleure que prévu pour la production des principales variétés de blé utilisées en minoterie. Les problèmes d’accès à du blé dur et à du blé de printemps de haute qualité ne sont pas aussi graves qu’ils l’étaient à l’automne 2021 et au premier semestre de 2022. Cela permettra d’assurer un approvisionnement suffisant pour la majeure partie de 2024, jusqu’à la nouvelle récolte.
Ce secteur comprend également l’usinage du riz, où nous voyons une occasion à saisir. Bon nombre de nouveaux immigrants au Canada proviennent de cultures pour lesquelles le riz est un aliment de base. À l’heure actuelle, les importations permettent de satisfaire à cette demande (tableau 1). Bien que la production de riz soit presque nulle au Canada, il existe une occasion d’importer du riz en vrac, de le raffiner, de le conditionner et de le vendre à un segment de marché qui connaît une croissance rapide.
Tableau 1 : Importations de riz et croissance, de 2020 à 2023
Même après une année exceptionnelle en 2023, la demande de farine, d’huile de graines oléagineuses et de riz ne fera que continuer de croître, ce qui stimulera la rentabilité du secteur.
Autres tendances à surveiller en 2024
Les perspectives de la demande d’huile de canola après 2024 sont également prometteuses; trois des cinq usines de trituration du canola prévues en Saskatchewan sont actuellement en construction. L’agrandissement d’une usine a déjà été mené à bien en 2023.
Statistique Canada a indiqué que trois nouvelles minoteries de taille moyenne (qui comptent de 50 à 99 employés) étaient entrées en activité en décembre 2023, comparativement à décembre 2022. Certaines minoteries existantes ont annoncé des projets d’agrandissement pour cette année, ce qui témoigne de la croissance et de la durabilité à long terme du secteur de la minoterie.
Nous surveillons la croissance des salaires des employés dans ce secteur. La rémunération hebdomadaire moyenne a augmenté de 18,5 % l’année dernière, ce qui représente la croissance la plus forte parmi les secteurs visés par le présent rapport.