Pour comprendre les états financiers de votre ferme, commencez par le revenu d'exploitation
Quel est le bilan financier de votre exploitation pour la dernière année? Vous en avez sans doute une idée, selon ce que vous savez de votre production, des prix et de vos dépenses pour cette période de douze mois.
Toutefois, ce n’est qu’en examinant les états financiers que vous recevrez de votre comptable que vous le saurez avec certitude. Une fois que vous avez ces documents en main, par où commencer? Quel chiffre devriez-vous regarder en premier lieu?
Le bénéfice d’exploitation désigne la capacité d’une exploitation de générer des liquidités supérieures à ses dépenses.
Selon Lisa Kemp, associée de BDO Canada à Lindsay, en Ontario, la première chose à regarder est le bénéfice d’exploitation qui figure dans l’état des résultats. Le bénéfice d’exploitation désigne la capacité d’une exploitation de générer des liquidités supérieures à ses charges. Communément appelé BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements), il s’agit du revenu dont dispose une entreprise pour s’acquitter de ses obligations de capital et faire de nouveaux investissements.
« Beaucoup de gens pensent que le résultat net est la clé, et c’est ce qu’ils regardent en premier, ajoute Mme Kemp. Or, le résultat net traduit souvent certains ajustements au cours d’un exercice donné, alors que le bénéfice d’exploitation est plus normalisé. »
Le bénéfice d’exploitation est très révélateur. Il l’est encore plus lorsqu’on comprend les facteurs qui l’ont fait fluctuer au cours des cinq dernières années. Mme Kent insiste sur ce point lorsqu’elle discute avec ses clients.
« Dans la région, au cours des cinq dernières années par exemple, certains producteurs ont atteint des sommets vertigineux, et d’autres, des niveaux assez bas, illustre-t-elle. Il est important d’examiner comment le bénéfice d’exploitation évolue sur cinq ans, et non pas seulement au cours de la dernière année. »
Il s’agit ensuite de comparer le revenu à la dette en calculant le ratio du service de la dette de l’exploitation. Même si le montant de la dette semble élevé, il doit être considéré en regard de la capacité de remboursement de l’exploitation.
« Le niveau d’endettement ne pose problème que si l’exploitation n’a pas les liquidités suffisantes pour assurer le service de la dette », explique Mme Kemp.
Mme Kemp conseille vivement à ses clients, qui œuvrent dans tous les secteurs de l’agriculture d’un bout à l’autre du pays, d’aller encore plus loin dans leur analyse. Comparez vos résultats à ceux d’exploitations semblables dans votre secteur et dans votre région. N’hésitez pas à en parler avec votre comptable ou votre directeur des relations d’affaires de FAC. Les résultats pourraient vous étonner.
« Les gens ont souvent l’impression qu’ils ne gèrent pas assez bien leurs finances. Ce genre d’analyse comparative peut aider les producteurs à constater qu’en fin de compte, ils sont de bons gestionnaires. Et c’est quelque chose qu’il faut célébrer », conclut Mme Kemp.
Vous envisagez de contracter un nouvel emprunt? Si votre ratio du service de la dette est de 1,25:1 ou plus, allez-y sans hésiter. Pour apprendre davantage sur les ratios.
Si vous avez l’impression que vous gérez mal vos finances, le guide en ligne de FAC sur la planification des flux de trésorerie peut vous aider à parfaire vos compétences en la matière.
D’après un article de l’AgriSuccès par Kieran Brett.
Apprenez pourquoi l’une des choses les plus judicieuses qu’un agriculteur puisse faire est de se verser un revenu personnel régulier et de séparer les finances agricoles des finances familiales.