Protégez votre rentabilité : des outils essentiels pour assurer la santé financière de votre exploitation agricole
Les états des résultats des exploitations agricoles sous pression
L’économie agricole du Canada s’est stabilisée en 2023, alors à quoi s’attendre du côté de l’état des résultats des exploitations agricoles?
Les recettes agricoles du Canada totalisaient 99,6 milliards de dollars canadiens en 2023. Il s’agit d’une augmentation de 4,4 % sur douze mois, qui s’explique en partie par une hausse d’environ 10,0 % des prix des produits du bétail et d’origine animale, jumelée à une baisse de 8,7 % des prix des cultures. Dans l’ensemble, les dépenses d’exploitation agricoles ont progressé en 2023 : l’indice des prix des entrées dans l’agriculture pour les cultures a reculé de 1,1 %, tandis que l’indice pour la production animale a grimpé de 8,0 %. Le revenu monétaire net (recettes moins dépenses d’exploitation) s’est apprécié en 2023, atteignant 24,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 11,3 % par rapport à 2022.
Les projections indiquent un recul de 3,2 % des recettes agricoles en 2024; cette première baisse depuis 2010 est attribuable au fait que les prix des cultures ont battu en retraite, s’établissant près de leurs moyennes à long terme. Pendant que les recettes des cultures déclinent, les prix et les recettes du bétail poursuivent leur ascension en 2024, particulièrement les prix des bovins, dont la vigueur découle de la petite taille du cheptel nord-américain. À l’échelle mondiale, les prix des produits de base agricoles se trouvent sous pression, car les marchés ont trouvé les approvisionnements mondiaux suffisants pour la plupart des cultures, alors que les coûts des intrants demeurent obstinément élevés, ce qui entraîne une pression sur la rentabilité de certains secteurs.
Sachant cela, vous pourriez toutefois être en mesure d’anticiper les changements susceptibles de se produire dans votre état des résultats et de déterminer les gains d’efficience nécessaires pour protéger votre rentabilité en 2024.
Analyse : hausse globale de la valeur des actifs et de l’endettement
La tendance ascendante de la valeur des terres agricoles canadiennes s’est poursuivie en 2023, comme en témoigne une hausse annuelle moyenne de 9,4 %. La forte demande de terres agricoles, conjuguée à la diminution du nombre d’inscriptions, a renforcé la valeur des terres agricoles tout au long de 2023. L’appréciation de la valeur des terres ralentira légèrement, en raison des taux d’intérêt élevés et de la baisse prévue des recettes monétaires agricoles. Nos projections indiquent une augmentation moyenne de 5,5 % de la valeur des terres agricoles au Canada en 2024.
La valeur des actifs du secteur agricole a crû de 7,2 % en 2023 et celle des passifs, de 5,5 %. La valeur des actifs agricoles canadiens dépasse celle des passifs depuis 2020; la croissance des actifs surpasse celle des passifs. Cela signifie que la valeur nette des secteurs agricoles (les capitaux propres, soit les actifs moins les passifs) a continué de progresser, pour se chiffrer à 784 millions de dollars canadiens en 2023 (gain de 7,6 % par rapport à 2022).
L’encours de la dette agricole a monté de 5,1 % en 2023. Nous nous attendons à ce qu’il atteigne 5,7 % en 2024, vu les coûts d’emprunt records des exploitations agricoles canadiennes, et ce, malgré l’adoucissement des taux d’intérêt. Les investissements dans les exploitations agricoles canadiennes ont ralenti sous l’effet des taux d’intérêt plus élevés. Malgré la réduction des investissements dans l’équipement et les bâtiments, la demande de terres agricoles demeure vigoureuse de la part des producteurs qui ont un bilan solide et qui voient des possibilités d’améliorer l’efficience de leurs activités.
Bien que l’industrie soit confrontée à davantage de défis cette année, elle se trouve en bonne position financière dans l’ensemble pour traverser une année de faible rentabilité.
Savez-vous bien utiliser les états financiers pour mieux gérer votre exploitation? Vous pourriez commencer par en parler avec votre comptable ou un directeur des relations d’affaires de FAC.
Article par : Amanda Norris, économiste principale