Aperçu de la situation macroéconomique au quatrième trimestre : l’inflation des prix des aliments est plus persistante que prévu
La mise à jour de FAC sur l’économie et les marchés financiers examine la situation économique mondiale et canadienne pour éclairer les décisions d’affaires des entreprises. Les questions pertinentes pendant le quatrième trimestre comprennent le rythme de la reprise économique, les pressions inflationnistes et les problèmes qui continuent de nuire à la chaîne d’approvisionnement. Toutefois, l’un des facteurs les plus intéressants à surveiller demeure l’évolution de l’inflation des prix des aliments.
Pendant la seconde moitié de l’année, l’inflation des prix des aliments continue d’augmenter en réaction à la hausse des coûts des intrants et des problèmes de main-d’œuvre (figure 1).
Figure 1. L’inflation des prix des aliments augmente depuis quelques mois
Des conditions de croissance difficiles dans d’importantes régions productrices de cultures en Amérique du Nord et en Asie centrale ont concouru à l’amenuisement des stocks et à la hausse des prix des produits de base. Le faible niveau d’eau de la rivière Colorado a forcé les autorités à imposer des restrictions d’eau en 2022, ce qui a entraîné des conséquences pour la production de cultures et qui pourrait exercer des pressions additionnelles sur les prix des noix, des fruits et des légumes importés l’an prochain. Les prix des animaux d’élevage sont généralement plus élevés en 2021 que leurs moyennes sur cinq ans puisque la réouverture de l’économie a stimulé la demande de viande.
La main-d’œuvre est une préoccupation majeure dans tous les secteurs de l’économie au Canada et particulièrement dans le secteur de la transformation alimentaire. Les fabricants d’aliments comptent plus d’employés qu’avant la pandémie, mais ils ne parviennent toujours pas à suffire à la demande. Le taux de commandes non remplies est de 50 % plus élevé que l’an dernier. Selon la dernière enquête, le taux de postes vacants était de 5,2 % au deuxième trimestre, en hausse par rapport à la même période en 2019 (3,9 %) et en 2016 (2,8 %). Le salaire horaire moyen depuis le début de l’année a augmenté de 4,4 %. La production par employé est à un niveau record; toutefois, cette hausse de la productivité ne compense pas les coûts plus élevés auxquels font face les entreprises.
Pendant les trois premiers trimestres de 2021, les fabricants alimentaires ont répercuté une hausse de prix nette de 8,1 % par rapport à la même période l’an dernier. On estime que les marges du secteur manufacturier sont maintenant aux mêmes niveaux qu’elles étaient en 2019. Toutefois, elles demeurent sous leur moyenne sur cinq ans (figure 2). Les marges étant minces, les fabricants tenteront de répercuter tout coût additionnel.
Figure 2. Les marges dans le secteur manufacturier demeurent sous leurs niveaux historiques récents
Il y a toutefois quelques bonnes nouvelles. Les prix de référence pour certains oléagineux, céréales et animaux d’élevage ont reculé par rapport à leurs sommets d’été. La récente hausse du huard aide à freiner l’inflation des prix des aliments. Les Canadiens comptent sur l’importation d’aliments et un dollar vigoureux atténue l’impact des prix élevés de certains produits de base comme les fruits et légumes, les céréales à déjeuner, le sucre, les grignotines et le café.
Nous croyons que l’inflation des prix des aliments demeurera élevée dans un avenir prévisible. La résorption des perturbations affligeant la chaîne d’approvisionnement et des problèmes de main-d’œuvre ainsi que la reconstitution des stocks de produits de base devraient faire baisser l’inflation des prix des aliments. Ce qui reste difficile à prédire, c’est le moment exact où les tensions inflationnistes reviendront à la normale.
Pour une analyse plus approfondie des questions discutées ci-dessus et d’autres faits saillants sur l’économie, veuillez lire le rapport intégral.
Expert principal, science des données
Kyle Burak s’est joint à FAC en 2020 et occupe le poste d’expert principal, science des données. Il se spécialise dans la surveillance et l’analyse du portefeuille d’agroentreprise et agroalimentaire de FAC, la santé de l’industrie, et les risques inhérents au secteur. Avant de se joindre à FAC, Kyle a travaillé au service de l’approvisionnement et du marketing d’un détaillant alimentaire canadien. Il est titulaire d’une maîtrise en économie de l’Université de Victoria.