Comparer les marchés de location de terres agricoles à la propriété
L’analyse de FAC des taux de location des terres agricoles en 2020 a révélé que les taux de location monétaires correspondaient en moyenne à 2,7 % de la valeur des terres agricoles au Canada. Nous savons également que l’abordabilité des terres agricoles a diminué au fil du temps lorsqu’on la compare aux recettes agricoles.
Dans cet article, nous approfondissons notre analyse de l’abordabilité en examinant les taux de location par rapport aux revenus agricoles. Cette relation peut être utile pour déterminer s’il vaut mieux louer ou acheter des terres agricoles.
Comparaison des coûts entre la location et l’achat
La proportion moyenne canadienne des recettes agricoles affectées au loyer foncier pour une rotation normale de céréales et d’oléagineux est de 20 % (tableau 1). Cette valeur est plus faible que les coûts de propriété évalués à 32 % des recettes agricoles.
Tableau 1. Taux de location des terres agricoles exprimé en pourcentage des recettes agricoles moyennes
Province | Moyenne | Valeur inférieure | Valeur supérieure |
---|---|---|---|
Alberta | 16,8 % | 9,1 % | 29,3 % |
Saskatchewan | 14,6 % | 7,1 % | 25,8 % |
Manitoba | 14,1 % | 7,6 % | 27,2 % |
Ontario | 26,9 % | 14,3 % | 47,5 % |
Québec | 17,1 % | 9,0 % | 30,4 % |
Canada | 20,4 % |   |   |
Source : Calculs de FAC. Les valeurs inférieures et supérieures sont représentatives de 90 % des taux de location échantillonnés, car elles excluent les 5 % les plus élevés et les 5 % les plus bas. Les recettes sont établies en fonction d’une rotation canola-blé dans les Prairies et d’une rotation soya-maïs au Québec et en Ontario. Les provinces de l’Atlantique et la Colombie-Britannique sont exclues en raison de la diversité des cultures et des taux de location ainsi que de la variabilité des recettes qui en résulte.
La proportion des recettes affectées au loyer foncier varie considérablement d’une province à l’autre. Les cultures, la qualité des terres et les forces du marché comme l’offre et la demande de terres à l’échelle locale influent sur ce ratio.
La location facilite les investissements dans d’autres secteurs de l’entreprise
Bien que les coûts de location soient généralement moindres que les coûts de propriété annuels, d’autres facteurs entrent en ligne de compte dans la décision de louer ou d’acheter des terres. La propriété comporte un coût de renonciation correspondant à la différence entre le coût de propriété et le loyer, lequel peut être investi ailleurs.
La location de terres peut être une excellente occasion pour un jeune agriculteur de maximiser l’utilisation de son équipement, d’élargir la superficie qu’il cultive et de faire croître son exploitation. Les économies réalisées en louant plutôt qu’en achetant peuvent renforcer le fonds de roulement et faciliter les investissements dans l’équipement, l’entreposage, etc. L’achat de terres peut immobiliser les capitaux disponibles et réduire les liquidités, laissant moins d’argent pour l’équipement, les intrants ou d’autres occasions d’expansion.
L’offre de terres agricoles est relativement faible. Comme les agriculteurs préfèrent généralement acheter plutôt que de louer, la différence entre les coûts de propriété et les coûts de location représente parfois le supplément que les agriculteurs sont prêts à payer pour être propriétaire foncier.
La propriété présente elle aussi des avantages. Elle offre de la souplesse en matière d’investissements qui rendent les terres plus productives et qui accroissent la rentabilité comme le drainage par canalisation, l’entreposage et le défrichage. Un locataire peut également se retrouver dans une position difficile si le fonds de terre loué n’est soudainement plus disponible. Historiquement, l’achat de terres s’est avéré une stratégie gagnante pour constituer des capitaux propres dans les exploitations agricoles; toutefois, les rendements passés ne sont jamais une garantie de succès futur étant donné que la valeur des biens peut fluctuer.
Chaque exploitation doit composer avec des circonstances d’affaires qui lui sont particulières. La décision d’acheter ou de louer des terres doit répondre aux objectifs stratégiques de l’entreprise. Une combinaison judicieuse de terres louées et de terres détenues contribue à une bonne gestion du risque.
Économiste principal
Fort de son expérience dans les marchés agricoles et la gestion du risque, Leigh Anderson est économiste principal à FAC. Il est spécialisé dans la surveillance et l’examen du portefeuille de FAC et de la santé de l’industrie, et il livre des analyses sur les risques liés à l’industrie. En plus de faire des présentations sur l’agriculture et l’économie, Leigh participe régulièrement au blogue des Services économiques de FAC.
Leigh est entré en fonction à FAC en 2015 au sein de l’équipe des Services économiques. Il œuvrait auparavant auprès de la Direction des politiques du ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan. Il est titulaire d’une maîtrise en économie agricole de l’Université de la Saskatchewan.