Stratégies financières incontournables pour les jeunes agriculteurs
Les jeunes agriculteurs doivent comprendre l’importance d’adopter de bonnes habitudes.
L’agriculture est une activité coûteuse, surtout pour les producteurs débutants. D’après des experts en planification financière, les jeunes agriculteurs qui aspirent à devenir propriétaires doivent comprendre l’importance d’adopter de bonnes habitudes de tenue de registres et trouver des moyens créatifs de rentabiliser leur entreprise.
Adopter de bonnes habitudes de tenue de registres
Aussi banal que cela puisse paraître, une tenue de registres rigoureuse est indispensable pour savoir si une entreprise est rentable, dit Terry Betker, président-directeur général de la société de conseil en gestion agricole Backswath Management, située dans les Prairies.
« Cela facilite la gestion d’une entreprise qui s’agrandit au fil du temps. En outre, la tenue des registres permet de constituer une base d’information et d’acquérir une compréhension qui oriente les décisions futures. »
« De façon générale, il s’agit de déterminer les moments où les besoins de trésorerie se feront sentir. C’est une chose d’être occupé à travailler et d’effectuer ses paiements régulièrement; c’en est une autre de prévoir et de préparer les paiements à venir. »
Le paiement trimestriel de la TPS est une tactique qui, selon Yan Lafond, céréaliculteur du Manitoba, aide grandement à tenir les registres à jour. Cela lui permet d’accorder une attention plus soutenue à ses finances et l’empêche de repousser des paiements. Ses conseillers en gestion d’entreprise agricole en tirent aussi parti.
« J’utilise AgExpert et je m’efforce de mettre mes registres à jour au moins une fois par trimestre, ou un peu plus souvent si c’est possible », dit-il.
« Le fait d’être un tout petit peu plus organisé facilite la tâche à [mon conseiller]. »
Mettre la créativité au service de la rentabilité
Selon Colin Sabourin, conseiller financier et conseiller en placements de Harbourfront Wealth Management, un cabinet de Winnipeg, la constitution de capitaux propres devrait être une priorité dès le premier jour. Ce n’est pas facile, mais, à long terme, cela multiplie les options sur le plan de la gestion des affaires.
« Essayez de mettre de côté 10 $ par acre. Ne vous contentez pas de récolter les profits et d’acheter un camion neuf. Si vous peinez à joindre les deux bouts, tâchez d’abord de faire prospérer la ferme. »
M. Betker partage cet avis, et ajoute que l’achat de terres – et le remboursement assidu de la dette – est l’une des options les plus efficaces.
Cependant, les terres sont inabordables dans certaines régions. La dette liée à l’achat de terres et d’équipement – une réalité pour beaucoup – doit être exploitée d’une manière qui favorise l’atteinte des objectifs opérationnels. Il s’agit par exemple de décider si un emprunt servira à soutenir les ventes à court terme, ou pour l’achat d’un actif à long terme.
À ce chapitre, M. Betker encourage les jeunes agriculteurs à faire preuve de créativité. L’achat de machinerie pour effectuer du travail à forfait, le partage d’actifs avec des pairs qui sont dans une situation semblable, l’intégration de quelques animaux dans une infrastructure agricole existante, et le simple fait d’économiser dans la mesure du possible sont des moyens créatifs de constituer des capitaux propres. Un revenu d’appoint peut aussi aider à payer les factures..
Dans tous les cas, la budgétisation et la gestion des flux de trésorerie sont cruciales.
« Ne dépensez pas tout votre argent. Il est toujours judicieux d’avoir des fonds propres, quel que soit le montant. Les capitaux propres engendrent des capitaux propres. »
D’après un article de l’AgriSuccès par Matt McIntosh.
Devant la multiplication des sources de données, il est primordial de trouver des moyens de réunir toutes ces données et d’en tirer parti.