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Tendances économiques 2023 : boissons gazeuses et alcoolisées

5,5 min de lecture

Ces renseignements proviennent du Rapport 2023 sur le secteur des aliments et des boissons de FAC qui présente les possibilités et les défis des secteurs de la transformation alimentaire au Canada. Pour en savoir plus, consultez l’intégralité du rapport.

Malgré une année difficile, un rebond semble peu probable

L’équipe des Services économiques FAC prévoit une baisse de 2,3 % des ventes du secteur de la fabrication des boissons en 2023 (figure H.1).

Figure H.1 : Les ventes du secteur de la fabrication des boissons devraient diminuer de 2,3 % en 2023

Graphique montrant les ventes du secteur de la fabrication des boissons devraient diminuer de 2,3 % en 2023.

Sources : Services économiques FAC, Statistique Canada, Barchart, Moody’s Analytics

L’augmentation la plus marquée devrait être celle des boissons gazeuses, soit 8 % en glissement annuel. Les ventes des distilleries, des établissements vinicoles et des brasseries devraient diminuer respectivement de 6 %, de 5 % et de près de 12 % en glissement annuel. La hausse de la taxe d'accise fédérale qui entrera en vigueur en 2023 entraînera probablement une diminution des volumes de ventes. En plus de ces ajustements du gouvernement fédéral, les stocks des transformateurs et des grossistes demeurent historiquement élevés; le ratio des stocks aux ventes des grossistes de boissons étant de 10 % supérieur à celui enregistré à la fin de 2019.

Nous prévoyons une augmentation des marges en 2023 (figure H.2), grâce aux ventes de boissons gazeuses et de boissons non alcoolisées. Les marges des entreprises de fabrication de boissons alcoolisées devraient demeurer relativement stables en glissement annuel, car il est difficile de répercuter des hausses de coûts sur les consommateurs dans ce secteur hautement concurrentiel. Nous prévoyons une année 2023 difficile pour les brasseurs, ce qui pourrait donner lieu à une certaine consolidation. Des avantages concurrentiels sont à prévoir pour les établissements vinicoles, car le dollar canadien a perdu tous les gains qu’il avait réalisés par rapport à l’euro en 2022.

Figure H.2 : Les marges ont chuté en 2022, principalement en raison des boissons alcoolisées

Graphique montrant les marges ont chuté en 2022, principalement en raison des boissons alcoolisées

Sources : Services économiques FAC, Statistique Canada

Facteur déterminant : La hausse des coûts et la forte concurrence

Les ventes du secteur de la fabrication de boissons ont chuté de 1 % sur douze mois en 2022, pour s’établir à 14,4 milliards de dollars (tableau H.1). Les ventes de boissons gazeuses ont progressé de 13 % par rapport à l’année précédente, tandis que les ventes de boissons alcoolisées ont diminué. Une faible hausse de moins d’un pour cent sur douze mois des ventes de produits vinicoles a permis de compenser en partie la baisse de 12 % des ventes des distilleries et la baisse de 3 % des ventes des brasseries sur douze mois (14 % sur douze mois au quatrième trimestre). Depuis 2019, la consommation d’alcool en pourcentage de la consommation totale des ménages a chuté de 2 %, tandis que la consommation de cannabis a augmenté de 23 %. Cette tendance devrait être encore plus marquée chez les 15 à 24 ans.

Les volumes de ventes des eaux gazéifiées ont également diminué, car il y a eu peu d’activité promotionnelle dans cette catégorie et que certains consommateurs ont retranché ces produits de leur budget. En revanche, les versions à teneur réduite en alcool ou sans alcool de boissons alcoolisées traditionnelles gagnent en popularité, leurs ventes en épicerie ayant augmenté de 9 % en glissement annuel en 2022. Selon des données sur les épiceries publiées par Nielsen IQ, les ventes de boissons caféinées ont continué d’augmenter à un rythme effréné et les volumes de ventes des boissons énergisantes ont grimpé de 15 % en glissement annuel. Et même si les volumes de ventes des boissons gazeuses traditionnelles ont diminué, l’augmentation des volumes de ventes dans les établissements de restauration a compensé cette diminution.

Dans l’ensemble, la tendance à l’achat local a permis au secteur de survivre à la pandémie, et les consommateurs ont fortement appuyé les brasseries, les distilleries et les établissements vinicoles de leur région. La motivation à acheter localement s’est estompée, comme en témoignent les difficultés auxquelles font face les petits producteurs de boissons.

Tableau H.1 : Les ventes ont diminué de 1 % en 2022, en raison d’une plus faible demande de boissons alcoolisées

Tableau montrant les ventes ont diminué de 1 % en 2022, en raison d’une plus faible demande de boissons alcoolisées

Source : Statistique Canada

Les brasseurs font face à une concurrence féroce au pays

On estime que les brasseries dont le chiffre d’affaires est inférieur à 20 millions de dollars ont enregistré un bénéfice net négatif au cours des six dernières années, faisant de la gestion des flux de trésorerie l’un des principaux leviers de leur rendement. Au cours de ces six années, nous avons constaté d’importantes baisses des budgets publicitaires, tandis que les matières premières ont représenté un pourcentage accru des ventes. Les brasseries représentaient 44 % des entreprises de fabrication de boissons et leur nombre a augmenté de 3 % en 2022. Le nombre de brasseries canadiennes s’est accru de 155 % depuis 2015.

De petites distilleries canadiennes se mesurent à de grandes sociétés internationales

Les distilleries ont elles aussi connu une année difficile, et ce, même si le niveau de concurrence sur le marché intérieur n’est pas aussi intense que celui auquel sont confrontées les brasseries. Récemment, de grandes sociétés internationales ont accru leurs investissements dans ce secteur, ce qui a fait grimper les importations de 44 % depuis 2020. Les distilleries dont le chiffre d’affaires est inférieur à 20 millions de dollars ont affiché un bénéfice net négatif pendant huit années consécutives. Il en coûte deux fois plus cher de publicité aux distilleries qu’aux brasseries, ce qui peut représenter jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires. On dénombrait 351 distilleries au Canada en 2022, soit une augmentation de 8 % en glissement annuel et de plus de 270 % depuis 2015.

L’été n’a pas tenu ses promesses pour les établissements vinicoles

On estime que les marges brutes des établissements vinicoles ont augmenté en 2022, même si la croissance des volumes a été plus faible que prévu. Le premier été tant attendu après la pandémie est arrivé et reparti sans tenir ses promesses pour bon nombre d’établissements vinicoles de la Colombie-Britannique. On a dénombré 326 établissements vinicoles au Canada, ce qui représente une hausse de 4 % en glissement annuel et de 22 % depuis 2015.

En résumé

  • En 2022, le secteur des boissons alcoolisées a fait face à des problèmes qui perdureront en 2023.

  • Les jeunes Canadiens ne boivent pas autant que les générations antérieures. Il y a toutefois une possibilité de supplanter les fournisseurs internationaux avec des produits de haute qualité dans ce secteur de 10 milliards de dollars.

  • L’industrie brassicole est très consolidée, mais les bières artisanales font l’objet d’une forte demande.

  • Dans tous les secteurs, les produits nouveaux et innovants qui permettent aux entreprises de se démarquer peuvent favoriser la croissance.

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