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Tendances économiques 2023 : produits de viande

5,5 min de lecture

Ces renseignements proviennent du Rapport 2023 sur le secteur des aliments et des boissons de FAC qui présente les possibilités et les défis des secteurs de la transformation alimentaire au Canada. Pour en savoir plus, consultez l’intégralité du rapport.

La forte demande d’exportation et la croissance de la population nationale feront augmenter les ventes

L’équipe de Services économiques FAC prévoit une hausse de 2,5 % des ventes des transformateurs canadiens de produits de viande en 2023 (figure E.1).

Figure E.1 : Les ventes de produits de viande devraient augmenter de 2,5 % en 2023

Graphique montrant les ventes de produits de viande devraient augmenter de 2,5 % en 2023

Sources : Services économiques FAC, Statistique Canada, Barchart, Moody’s Analytics

En dépit des risques d’affaiblissement de la demande, la croissance des exportations de produits de viande devrait rebondir en 2023 après une année 2022 plus faible. Les exportations de porcs vers la Chine devraient être limitées, en raison de la reconstitution de son cheptel, et la faiblesse de l’économie mondiale pourrait assombrir les perspectives de croissance des exportations.

Les perspectives pour la consommation intérieure de viande sont également incertaines. L’inflation encouragera vraisemblablement les consommateurs à choisir des coupes de viande moins chère ou d’autres sources de protéines. Selon les perspectives de 2022 publiées par l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), la consommation de bœuf par habitant au Canada devrait diminuer de 1 % en 2023 comparativement à la consommation mondiale qui, elle, devrait demeurer stable. La consommation de porcs par habitant devrait rester stable au Canada et progresser de 2 % en glissement annuel à l’échelle mondiale. La consommation de poulet par habitant devrait augmenter de 1 % au Canada et demeurer inchangée à l’échelle mondiale. L’augmentation des volumes de ventes dans le secteur canadien de la viande découlera de la croissance démographique. Nous nous attendons à ce que le taux d’inflation des prix dans le secteur de la transformation en 2023 soit pratiquement identique à celui de 2022.

Les marges devraient diminuer en 2023, poursuivant la tendance baissière enregistrée au quatrième trimestre de 2022 (figure E.2). Les prix plus élevés des animaux vivants sont le principal facteur à l’origine de l’érosion prévue des marges. La consommation de coupes de viande moins chères a aussi une incidence négative sur les marges, car les coupes plus nobles se vendent généralement à des marges plus élevées.

Figure E.2 : En 2022, les marges ont augmenté pour une deuxième année consécutive grâce aux ventes de bœuf

Graphique montrant en 2022, les marges ont augmenté pour une deuxième année consécutive grâce aux ventes de bœuf

Sources : Services économiques FAC, Statistique Canada

Facteur déterminant : Le rebond des ventes des restaurants

Les ventes du secteur de la fabrication de produits de viande ont augmenté de plus de 9 % en 2022 par rapport à l’année précédente (tableau E.1), ce qui est en grande partie attribuable à une augmentation des ventes sur le marché intérieur (hausse de 12 %), stimulée par la croissance enregistrée dans le secteur des services alimentaires. Les prix sont demeurés stables par rapport à bon nombre d’autres secteurs, avec une hausse de 1,8 % sur douze mois. Les prix des détaillants canadiens ont augmenté de 8,1 % en 2022. Cette différence résulte en grande partie d’un report de l’augmentation des prix après que les coûts de transformation ont grimpé de 12 % en 2021. Néanmoins, la hausse des prix de la viande pour les consommateurs au Canada est moins importante qu’aux États-Unis ou que dans d’autres pays. Selon l’ONU, en 2022, le prix de la viande sur le marché mondial a augmenté de 10,4 % en glissement annuel.

Tableau E.1 : Les ventes ont progressé grâce à l’augmentation de la consommation nationale

Tableau indiquant les ventes ont progressé grâce à l’augmentation de la consommation nationale

Source : Statistique Canada

Les ventes intérieures ont augmenté tandis que la croissance des exportations a ralenti. La Chine, qui a reçu 5 % des exportations totales de bœuf du Canada en 2021, a interdit l’importation de bœuf canadien à la fin de 2021, à la suite de quoi ces exportations ont reculé à un niveau presque nul en 2022. La valeur globale des exportations de porcs a diminué de 6 % en glissement annuel en 2022, encore une fois principalement à cause de la Chine, destination vers laquelle les exportations canadiennes ont chuté de 48 % en glissement annuel. Toutefois, l’augmentation des exportations vers les États-Unis et le Mexique ont permis de compenser cette baisse.

Dans le cas des volumes de ventes en épicerie au Canada, la situation est mitigée. D’après des données publiées par Nielsen IQ, il y a du positif du côté du porc, puisque les volumes de ventes ont progressé de plus de 1 % en glissement annuel. Par contre, les volumes de ventes de produits de viande en épicerie ont reculé de 3 % en 2022, ce qui comprend une diminution de plus de 4 % des volumes de bœuf et de veau. L’inflation plus élevée des prix de détail du poulet (attribuable aux répercussions de la grippe aviaire sur l’offre) fait baisser les volumes de ventes de poulet, mais moins que ceux du bœuf.

La rentabilité du secteur de la transformation de la viande a été mitigée en 2022. Les marges ont été solides pour les trois principales protéines, mais elles ont beaucoup faibli à la fin de l’année. Les prix du poulet cru ont augmenté de 11 % en glissement annuel en 2022 après une augmentation de 13 % en 2021 par rapport à l’année précédente. Les prix des bovins ont grimpé de 16 % en glissement annuel après une hausse de 9 % en 2021 par rapport à l’année précédente, tandis que les prix des porcs se sont appréciés de 7 % en glissement annuel après un bond de 29 % en 2021 par rapport à l’année précédente. Les transformateurs canadiens ont géré des coûts plus élevés et empêché les prix de vente au détail d’augmenter encore plus que ce qui a été observé chez les détaillants.

En résumé

  • Il a été nécessaire pour les transformateurs de produits de viande de trouver un équilibre au cours des dernières années. Les Canadiens ont toujours une forte préférence pour la viande, même s’ils cherchent à diversifier leur panier d’épicerie et que des substituts ont fait leur apparition.

  • Les problèmes de main-d’œuvre dans ce secteur ont entraîné une hausse des salaires et une bonification des avantages sociaux dans le but d’attirer de nouveaux travailleurs; le salaire des employés du secteur a ainsi progressé de 7 % sur douze mois.

  • Le nombre d’entreprises de transformation de produits de viande a diminué de 14, baisse qui touche les petites entreprises et les transformateurs indépendants.

  • La prochaine année s’annonce prometteuse si l’on évite un ralentissement important des économies canadienne et mondiale : l’inflation devrait se résorber, et les ventes de viande s’annoncent robustes grâce au secteur des services alimentaires, aux viandes prêtes-à-manger et aux exportations.

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