Tirer parti des outils numériques pour améliorer la planification des affaires
L’efficacité d’un plan d’affaires repose sur la qualité et la pertinence des données. Qu’il s’agisse de projections de rendement, de taux d’épandage des intrants ou de météo, le volume important de données disponibles peut compliquer les étapes de la planification.
Les logiciels de gestion et autres outils numériques aident à y voir plus clair. Les conseillers du cabinet MNP et de FAC affirment que le bon logiciel peut aider les agriculteurs à fixer de meilleurs objectifs stratégiques et à trouver de nouvelles façons d’améliorer leurs activités.
Des outils au rendement éprouvé
« J’ai beaucoup travaillé à l’amélioration du rendement dans l’industrie manufacturière, où l’on utilise les données pour prendre des décisions. En agriculture, c’est beaucoup plus difficile, car les données sont souvent incomplètes et les résultats dépendent de différentes sources, les conditions météorologiques étant les plus délicates », explique Andrew Van Os, spécialiste en technologie principal à MNP, en Saskatchewan.
Cet outil peut aider à déterminer le niveau optimal de couverture d’assurance récolte en fonction du coût de production.
Selon l’expérience de M. Van Os, beaucoup de producteurs utilisent déjà des outils numériques pour gérer les données, notamment financières. Toutefois, on pourrait ajouter de nouvelles catégories. MNP a mis au point un outil de projection des risques agricoles qui aide les producteurs à mieux comprendre les nombreux flux de données de leurs exploitations. Cet outil peut aider à déterminer le niveau optimal de couverture d’assurance récolte en fonction du coût de production, du type de culture prévue, de l’emplacement géographique et d’autres paramètres.
« Il est notamment utile pour envisager le rendement du capital investi en cas de pertes mineures ou de catastrophe, par exemple 90 % ou 100 % de dommages aux cultures », précise M. Van Os.
MNP offre également un programme d’optimisation des champs – un service qui aide à recueillir, à combiner et à analyser des données afin d’optimiser l’utilisation des intrants et d’établir des comparaisons avec des valeurs de référence. M. Van Os ajoute que ce processus est particulièrement utile, car il peut être difficile pour les agriculteurs d’obtenir de l’information sur ce que font leurs pairs et sur ce qui a fonctionné. Les flux de données recueillis par les producteurs peuvent être inclus dans l’analyse.
« L’ajout d’un analyste à votre réseau de partenaires agricoles peut être très gratifiant. Un analyste peut vous éviter de nombreux pièges dans lesquels il a vu d’autres agriculteurs tomber », souligne-t-il.
« De nombreux producteurs pensent qu’un système de gestion doit être parfait pour être utile. En fait, tout ce dont ils ont besoin, c’est de trouver les bons points de données. Peu importe l’information dont ils disposent, elle peut servir. »
L’importance d’une bonne tenue de registre
Il n’est pas toujours nécessaire de faire appel à un conseiller externe pour effectuer une analyse et formuler des recommandations. Pour certaines exploitations, comme celles dont le fonds de terre est restreint, avoir recours à un conseiller externe peut être moins justifié. Quoi qu’il en soit, M. Van Os estime que les agriculteurs peuvent améliorer la planification de leurs activités en prenant de petites mesures, par exemple en optimisant de manière cohérente les journaux de bord afin de saisir des flux de données spécifiques.
« Il peut s’agir de mesures toutes simples comme s’assurer de consigner vos données dans une feuille de calcul Excel. Si vous n’obtenez pas d’informations cette année ou même l’année suivante, mais que vous continuez à le faire, vous pourrez commencer à exploiter ces données quand le moment sera venu », affirme-t-il. Cela pourrait s’avérer utile pour présenter une demande d’indemnisation à votre assureur, et même dans le cadre d’un transfert d’entreprise, en aidant la relève à prendre des décisions éclairées.
« Vous pourriez faire pencher la balance en votre faveur en justifiant vos demandes d’indemnisation au titre d’une assurance récolte grâce à des données historiques sur les rendements. Dans le cadre d’un transfert, vous rendrez un grand service à la prochaine génération en lui fournissant des données historiques. »
Selon Darcy Herauf, directeur principal d’AgExpert, faciliter la collecte de données et la planification d’entreprise pour les agriculteurs était un objectif crucial de FAC lors de la création de la plateforme AgExpert. Tout comme M. Van Os et ses collègues de MNP, M. Herauf explique que l’idée était de créer un produit qui va au-delà de la panoplie d’applications destinées à la comptabilité, à la production agricole ou à d’autres domaines précis de la gestion d’entreprise.
« Tout ce dont un agriculteur a besoin pour maîtriser ses finances, qu’il s’agisse de la paie, de l’établissement d’un budget ou de la gestion des liquidités, nous l’aidons à le faire grâce à l’infonuagique, précise M. Herauf. Ainsi, vous avez les bases nécessaires pour développer votre entreprise et tenir compte des événements qui peuvent survenir. Cela vous permet de penser différemment et de manier les chiffres pour étudier divers scénarios. »
Comme pour d’autres technologies numériques, des obstacles à l’adoption persistent. D’après M. Herauf, les deux principaux problèmes sont la confiance dans le produit et la transparence des données. Toutefois, AgExpert est simple à utiliser, et les données ne sont jamais transmises à des tiers, sauf si le producteur en fait la demande.
M. Herauf insiste aussi sur l’importance de faire appel à des conseillers.
« Il est important d’avoir l’avis d’une deuxième, d’une troisième ou d’une quatrième personne qui examine les données et pose des questions, particulièrement dans le domaine agricole », souligne-t-il.
« Ce qui est intéressant, c’est de voir votre exploitation sous un angle différent comme d’effectuer une planification et d’en voir les résultats. On espère que les choses tournent bien, mais vous pouvez appliquer le plan d’une manière qui a peu de répercussions sur votre exploitation au cas où il ne fonctionnerait pas. »
D’après un article de l’AgriSuccès par Matt McIntosh.
Des partenariats stratégiques deviennent partie intégrante d’un plan d’affaires qui soutient une ferme familiale, tout en protégeant les terres qui l’entourent.