Un rapport de FAC témoigne de l’évolution du marché canadien des boissons

Le secteur canadien des boissons a fait preuve de solidité malgré un marché changeant, caractérisé par l’augmentation des coûts et l’évolution du comportement des consommateurs, selon un nouveau rapport publié par FAC.

En 2021, les consommateurs ont progressivement renoué avec l’industrie des services pour leurs achats de boissons après avoir privilégié le secteur du détail au cours de l’année précédente, en raison de la pandémie.

« Le comportement des consommateurs joue un rôle important dans la façon dont les fabricants de boissons s’adaptent au nouvel environnement économique », explique Jean-Philippe Gervais, économiste en chef de FAC. « L’endroit où les Canadiennes et les Canadiens achètent leurs boissons et le type de produits qu’ils souhaitent se procurer revêtent une grande importance. En outre, la hausse des taux d’intérêt, l’inflation du prix des matières premières et l’augmentation du coût de la main-d’œuvre sont des facteurs à prendre en compte. Nous vivons donc une période charnière pour l’industrie des boissons. »

Les ventes de boissons ont augmenté de 11,3 % en 2021, par rapport à 2020. On prévoit toutefois une baisse de 1 % en 2022, car on s’attend à ce que les consommateurs achètent davantage dans les restaurants et les bars, lieux où ils ont tendance à consommer moins de boissons alcoolisées qu’à la maison.

« Si nous anticipons une baisse des ventes pour les grands fabricants de boissons alcoolisées destinées à la vente au détail, c’est tout le contraire pour les plus petites entreprises, qui bénéficieront de la vente directe aux consommateurs et de la réouverture des établissements de restauration, explique M. Gervais. Les entreprises de boissons diversifiées y verront une occasion de servir une grande variété de consommateurs, qu’ils soient amateurs de bière, d’eaux pétillantes alcoolisées ou de boissons non alcoolisées. »

Les ventes de bière restent vigoureuses au Canada, avec une part de marché des ventes d’alcool estimée à 36 %, ce qui représente une baisse de 2 % par rapport à l’année précédente. Les brasseries canadiennes ont ravi des parts de marché à leurs concurrents étrangers, tandis que les ventes de boissons distillées sont en hausse en raison de la demande croissante pour les eaux pétillantes alcoolisées, ce que plusieurs brasseries produisent maintenant afin de compenser les débouchés moins nombreux pour la bière. La part de marché des boissons distillées a crû de 2,7 %, pour s’établir à 30,2 %. La part de marché du vin a connu une légère baisse de 0,6 %, pour s’établir à 33,8 %.

« La faible inflation des prix de détail par rapport à la hausse du coût des intrants est une tendance à surveiller, déclare M. Gervais. Si les fabricants de boissons non alcoolisées ont pu refiler les hausses de coûts aux consommateurs, il en va autrement dans le secteur des boissons alcoolisées, où la vive concurrence rend cet exercice difficile pour les fabricants. Les entreprises ont également subi la hausse des coûts qui découle d’un marché du travail difficile. En 2021, malgré la croissance du chiffre d’affaires, les marges brutes ont peiné à atteindre les niveaux de 2019, mais elles devraient s’améliorer dans la prochaine année. Le marché des boissons est très concurrentiel, mais il offre des possibilités de croissance. Les entreprises devraient se tourner vers des solutions axées sur l’analyse des données afin d’accroître les marges et de gérer les stocks, la gamme de produits et les stratégies d’établissement des prix. »

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