Une jeune entreprise de technologies agricoles innove sous la houlette de Carrot Ventures
Transformer une idée de technologie agricole innovante en une entreprise agricole fructueuse demande beaucoup de travail, une bonne stratégie, une équipe de gestion compétente et, bien entendu, des fonds. L’entreprise Susterre Technologies [en anglais seulement] a entrepris ce parcours commercial avec succès depuis qu’elle s’est alliée à Carrot Ventures, un fonds de partenariat entre AVAC Group [en anglais seulement] et Financement agricole Canada.
La technologie de jet à très haute pression que développe Susterre est le fruit du travail de deux inventeurs qui savaient qu’ils étaient sur la bonne voie pour résoudre un problème rencontré dans l’industrie agricole. Cependant, ils avaient un défi à relever : aucun des deux n’avait l’expérience en équipement agricole nécessaire pour permettre sa mise en marché.
Il est parfois difficile pour de très jeunes entreprises canadiennes de trouver les capitaux et les conseils nécessaires à leur croissance et à la commercialisation de leurs innovations. FAC a donc saisi l’occasion de former un partenariat avec AVAC, une entreprise qui, grâce à Carrot Ventures, a créé une nouvelle approche pour soutenir Susterre.
Pour commercialiser cette technologie, Carrot Ventures a recruté Michael Cully, un cadre dirigeant chevronné, à titre de fondateur et PDG de Susterre Technologies, une jeune entreprise spécialisée dans les technologies agricoles créée par Carrot. Puis, cette dernière a dirigé le premier volet du financement, investissant plus de 1,5 million de dollars de capitaux réunis par M. Cully. Le tout suit le modèle de création d’entreprise unique de Carrot.
« L’un des domaines prioritaires de FAC est de promouvoir l’innovation dans l’industrie agricole canadienne. AVAC a de l’expérience en la matière, en plus d’être investie d’un mandat similaire à celui de FAC : faire progresser l’agriculture canadienne », explique Darann Sauer, directeur du capital de risque à FAC. « Carrot augmente les chances de réussite de ces sociétés en éliminant des problèmes fréquents auxquels sont confrontées de nombreuses entreprises en démarrage. Elle confie les propriétés intellectuelles à des dirigeants expérimentés dotés du savoir, de la mentalité et des compétences nécessaires pour faciliter la mise en marché de technologies prometteuses. Il en résulte une entreprise bien financée, axée sur une technologie solide, qui résout un problème épineux auquel est confronté le secteur agricole canadien. »
De plus, l’occasion offerte à M. Cully lui convenait parfaitement, étant donné sa grande expérience dans le secteur des équipements agricoles. Après avoir fait ses propres recherches sur la proposition de Susterre, il a constaté le problème d’accumulation de résidus auquel les agriculteurs sont confrontés, et il savait que cette technologie pourrait le résoudre.
« L’accumulation des résidus constitue un problème sérieux pour les agriculteurs. Même les producteurs qui pratiquent la culture sans labour et emploient des cultures-abris finissent par devoir labourer leurs terres toutes les trois ou quatre saisons. Compte tenu des technologies actuelles, le traitement des résidus accumulés les forcera à tout recommencer tôt ou tard », précise M. Cully.
L’usage d’un jet d’eau à très haute pression pour couper du métal dans un environnement manufacturier est bien établi. Or, lorsqu’on applique cette technologie éprouvée à l’agriculture sans labour, l’eau est injectée à une pression de 60 000 livres par pouce carré, ce qui permet aux producteurs de trancher facilement les résidus de culture et de continuer à pratiquer la culture sans labour aussi longtemps qu’ils le souhaitent.
L’objectif du travail de conservation du sol est de prévenir l’érosion de la couche arable, de réduire les besoins en fertilisants, de diminuer les écoulements de produits chimiques et de restaurer la structure du sol. On estime que les méthodes sans labour permettent de stocker en moyenne 0,3 tonne métrique de carbone par acre, ce qui aide à réduire l’empreinte carbone de la production de cultures agricoles. Ces avantages, lorsque combinés, permettent d’améliorer la santé des sols, ce qui se traduit par un rendement et une rentabilité accrus pour l’agriculteur.
« J’ai pensé que ce serait fantastique de faire partie de la solution. Les agriculteurs subissent de plus en plus de pressions pour mesurer et atténuer leur impact environnemental. Tout le monde tente de les convaincre d’adopter des pratiques qui réduisent l’usage de produits chimiques et la consommation d’eau, préviennent les ruissellements en provenance des champs et empêchent l’érosion des sols, explique-t-il. Nous avons une technologie qui peut faire cela, en plus d’améliorer les rendements et la rentabilité pour les producteurs. »
« Les agriculteurs subissent une pression financière monstre. Le coût des intrants a explosé, alors ils doivent se montrer économes dans leur utilisation des semences et des produits chimiques. Pourtant, ils en utilisent parfois à l’excès pour optimiser la germination et la récolte, même s’ils savent qu’ils perdront une certaine quantité de produits chimiques par ruissellement. »
« Susterre améliore la germination parce qu’on augmente le contact entre la semence et la terre d’un point de vue agronomique. En injectant le fluide dans le sol, nous évitons de provoquer des écoulements de produits chimiques dans les cours d’eau. »
Michael Cully et son équipe, conscients du potentiel de cette technologie, se sont immédiatement mis à l’ouvrage après avoir obtenu le financement de démarrage par l’entremise de Carrot. Ils ont ensuite perfectionné la technologie en recueillant des données scientifiques afin de prouver qu’elle fonctionne, et ils commenceront bientôt la distribution commerciale dans le but d’améliorer les pratiques de culture sans labour des exploitations agricoles en Amérique du Nord.
« Il y a d’énormes débouchés. Durant notre phase initiale, nous nous sommes concentrés sur les producteurs de soya et de maïs au Canada et aux États-Unis. Nous savons qu’il existe également un potentiel d’utilisation dans les cultures de blé et de canola, et nous croyons que nous pourrons développer un marché de 14 milliards de dollars dans le maïs et le soya en Amérique du Nord ainsi qu’un autre marché de 14 milliards de dollars dans le blé et le canola. »
Or, la réalisation de ce potentiel n’est possible que si la bonne équipe est en place, et que celle-ci comprend des investisseurs stratégiques comme Carrot Ventures.
M. Sauer explique que FAC est émerveillée par le progrès qu’a déjà réalisé Susterre. « Le projet semble satisfaisant. Susterre n’en est qu’à ses débuts, mais elle a une technologie extrêmement intéressante qui pourrait fortement inciter les producteurs agricoles à adopter des pratiques de culture sans labour. Le programme de capital-risque de FAC est conçu pour créer un environnement qui facilite le développement et l’adoption de solutions innovantes dans l’industrie agricole canadienne afin de répondre aux besoins alimentaires de la planète. Cet investissement n’est qu’une étape dans la réalisation de l’ultime raison d’être de FAC. »
M. Cully est reconnaissant de l’appui et de l’investissement offerts. « Grâce au coup de pouce de Carrot Ventures, nous avons pu mener rapidement des essais concrets du point de vue des agriculteurs, ce qui s’est révélé crucial pour nous. »
« Ils ont été d’une aide précieuse pour l’établissement de la structure juridique et organisationnelle de l’entreprise. D’ailleurs, nous sommes déjà constitués comme une entreprise beaucoup plus mature que la plupart des entreprises en démarrage. Nous avons une bonne gouvernance d’entreprise et notre structure favorise notre croissance à long terme. »
Le partenariat entre AVAC et FAC dans le cadre de Carrot Ventures permet à des innovations comme celles qui sont développées par Susterre d’être commercialisées et de régler certains problèmes de taille qui affligent l’industrie agricole. Ce sont ces collaborations qui nous aident à atteindre notre but, qui est de nourrir de manière durable une population mondiale croissante.