Que devriez-vous considérer avant de renoncer à l’agriculture?
L’une des questions les plus difficiles pour les agriculteurs est de savoir quand prendre leur retraite.
Le bon moment varie d’un producteur à l’autre. Dean Lewko, spécialiste en transfert d’entreprise à FAC, a travaillé avec des agriculteurs qui ont pris leur retraite durant la cinquantaine et qui regrettaient de ne pas l’avoir fait encore plus tôt; il a aussi conseillé des producteurs qui ont pris leur retraite à 80 ans et plus et qui regrettaient de ne pas avoir continué.
Si le choix du moment est particulièrement difficile pour les producteurs agricoles, c’est que, pour la plupart, ils aiment leur travail, ce qui explique l’âge médian élevé des agriculteurs (55 ans selon le recensement de 2016).
De plus, les exploitations agricoles étant riches en actifs, à mesure que vous remboursez vos dettes et que la valeur de vos actifs augmente, votre situation s’améliore par rapport à l’année précédente.
« Pour cette raison, le moment du départ à la retraite est celui où vous y êtes prêt physiquement ou émotionnellement, explique M. Lewko. Pour une ferme moyenne qui est rentable, l’exploitant a intérêt, d’un point de vue financier, à pratiquer l’agriculture le plus longtemps possible. »
La terre
La prochaine grande question est celle de savoir comment vous gérerez votre terre.
En l’absence de candidat à la relève, le fait de garder la terre pour la louer peut être un investissement judicieux, dit M. Lewko.
« D’une part, la valeur des terres s’est appréciée et le revenu de location a augmenté; d’autre part, il y a plusieurs avantages fiscaux pour les terres agricoles admissibles, sans compter la possibilité de transférer la terre aux générations suivantes. »
Le spécialiste ajoute que lorsque la terre est détenue par une société par actions, il y a de fortes chances que le loyer soit imposé à un taux élevé si la société n’exerce plus d’activité agricole.
Plans
« Dans tous les cas, vous devriez mettre en place un plan détaillé avec votre comptable qui tient compte des répercussions de la location ou de la vente de votre terre », dit M. Lewko.
Tout propriétaire d’entreprise devrait avoir une stratégie de sortie.
Tout propriétaire d’entreprise devrait avoir une stratégie de sortie qui s’échelonne au moins sur les cinq prochaines années. Si certains sont capables de faire toute la planification requise en un an, la plupart ont besoin d’un plan stratégique élaboré tout au long de leur vie d’agriculteur.
« Un horizon de cinq ans est le strict minimum, mais il vaut toujours mieux avoir un plan évolutif qui peut être adapté. »
Préparation à la retraite
FAC offre une liste d’éléments à vérifier avant le départ à la retraite :
De trois à cinq ans avant la retraite (le plus tôt est le mieux) : commencez à réfléchir au mode de vie que vous souhaitez avoir à la retraite, établissez un budget et estimez la somme dont vous aurez besoin, et passez en revue vos sources de revenus potentielles.
Un an avant la retraite : réexaminez et précisez votre budget de retraite.
Six mois avant la retraite : demandez les prestations de retraite gouvernementales applicables (Régime de pensions du Canada, Régime des rentes du Québec, Sécurité de la vieillesse), rédigez ou actualisez votre testament, mettez à jour vos bénéficiaires et établissez une procuration.
Écoutez des balados sur les transferts d’entreprise pour des exemples de réussite.
D’après un article de l’AgriSuccès par Richard Kamchen.
Il existe des moyens de plus en plus sophistiqués pour passer le flambeau à la jeune génération, et il n’est pas rare d’entendre parler de la création d’une fiducie familiale en milieu agricole pour optimiser la fiscalité du producteur qui souhaite vendre ou se retirer de l’entreprise agricole. La fiducie reste un outil parmi d'autres, découvrez-en les avantages et les inconvénients.