Quatre raisons pour lesquelles votre élevage de bovins doit disposer d’un état des flux de trésorerie
Du vêlage à la commercialisation, la production de bœuf est une activité exigeante dont les marges sont toujours très serrées. Pour tirer le meilleur parti de votre activité d’un point de vue financier et assurer votre réussite, un état des flux de trésorerie est essentiel, car il illustre le rendement de votre exploitation.
Comme il n’y a pas deux élevages de bovins identiques, l’état des flux de trésorerie vous indiquera les points sur lesquels vous devez axer votre gestion. Il s’agit d’un bon point de départ pour cerner les domaines à améliorer et prendre les décisions importantes : de la participation à des programmes de gestion des risques aux investissements majeurs.
L’état des flux de trésorerie peut être particulièrement utile lorsque vous discutez d’affaires avec vos conseillers et vos partenaires, comme votre comptable.
Selon Aaron Backman, analyste principal de prêts à FAC, et Nathan Janzen, directeur principal des relations d’affaires, les quatre facteurs suivants sont les raisons pour lesquelles tout producteur de bœuf devrait disposer d’états des flux de trésorerie.
1. Un paiement important par année
Ce n’est pas le cas de tous les producteurs de bœuf, mais si vous vendez vos animaux à l’automne, il vous faut souvent faire durer le paiement reçu sur les 12 prochains mois.
M. Backman recommande de travailler de concert avec votre prêteur pour faire en sorte que les remboursements les plus importants soient effectués le plus près possible des dates de vente prévues, afin de réduire au minimum les paiements d’intérêts. Soyez également au courant du montant approximatif de vos dépenses annuelles afin de mieux gérer vos dépenses.
Si vous manquez de liquidités, communiquez rapidement avec votre prêteur. Il s’agit notamment de disposer de la bonne ligne de crédit ou d’adapter les dates de remboursement en fonction des flux de trésorerie.
Que prévoyez-vous faire pour gérer efficacement cet argent?
Comprendre l’état de vos finances pour savoir si les achats et les dépenses sont raisonnables
Revoir votre plan financier annuel tous les trois à six mois pour vous assurer d’être toujours sur la bonne voie et en mesure d’effectuer tous les achats et de payer toutes les factures
Essayer de réduire au minimum, jusqu’à un certain point, l’utilisation du fonds de roulement emprunté ou de la trésorerie d’exploitation
Si vous vendez à l’automne, mais que vos remboursements sont prévus au printemps, vous devrez gérer vos fonds de manière efficace.
2. Évaluations de l’investissement en capital
Ce n ’est pas parce que les prix sont en hausse aujourd’hui que le mois suivant se présentera aussi bien. De nombreux producteurs ont subi de longs chocs de prix pendant la pandémie, ce qui a constitué un dur rappel de la nécessité de surveiller les entrées et les sorties d’argent à la ferme et d’adopter une planification financière prudente.
Au moment de prendre une décision en matière d’investissement en capital, comme l’augmentation de la taille du troupeau, la modernisation de l’équipement ou l’achat de terres, demandez-vous si l’achat demeurerait justifié si les prix du bétail chutaient, explique M. Janzen. Cette réflexion aide à comprendre les risques que l’on prend, tout comme les éventuels manques à gagner. M. Janzen encourage les producteurs à consacrer quelques jours par année à analyser leurs états financiers, à partir de projections réalistes pour une exploitation d’élevage-naissage, en vue de planifier leur flux de trésorerie.
3. Décisions en matière de gestion des risques
Un tracteur vendu aux enchères peut être une bonne affaire, mais combien de veaux devez-vous vendre pour justifier cet achat?
Si les projections de flux de trésorerie annoncent une année difficile, les outils d’assurance des prix pourraient s’avérer plus intéressants, ou il pourrait être judicieux de se procurer les aliments pour animaux plus tôt pendant la saison de croissance.
À l’inverse, il existe peut-être d’autres options en matière de prise de risques si votre situation de trésorerie est solide.
Toutes les décisions que vous prenez ont tôt ou tard des répercussions sur les flux de trésorerie. Pouvez-vous faire face à ces répercussions? Seul un état des flux de trésorerie peut vous le dire, explique M. Backman.
Par exemple, un tracteur de 50 000 $ vendu aux enchères peut représenter une bonne affaire, mais avez-vous fait le calcul? Si vous répartissez le coût sur le nombre de têtes de votre troupeau, combien de veaux devez-vous vendre pour justifier cet achat?
Établissez les chiffres avant de prendre une décision importante.
4. Trouvez et comparez les possibilités
Les projections de flux de trésorerie ne se limitent pas à fournir un aperçu des dépenses. Bien qu’il soit plus facile de suivre les dépenses, n’oubliez pas les recettes, par exemple la façon dont la réduction des pertes dues aux décès ou l’augmentation du poids des veaux permettra d’améliorer les flux de trésorerie. M. Janzen affirme que les états des flux de trésorerie permettent de repérer des possibilités, tout en soulignant qu’il est important d’évaluer leurs répercussions sur les recettes et les dépenses.
Les projections de flux de trésorerie ou de revenus peuvent s’avérer un outil puissant pour votre exploitation, mais pour être efficaces, elles doivent être aussi réalistes que possible. Envisagez différents scénarios pour détecter les défis plus tôt lorsque plusieurs options s’offrent à vous, puis étayez vos décisions afin de pouvoir les prendre en toute confiance.
Article par : Trevor Bacque