Trouver l’équilibre travail-famille en milieu agricole : l’histoire de Tiffany Martinka
Dans le nord-est de la Saskatchewan, Tiffany Martinka exploite un élevage de poulets à griller et une ferme céréalière dynamiques avec son mari Lane, ainsi que la tante et l’oncle de ce dernier. Leur quotidien est agrémenté d’une activité complémentaire : un charmant petit troupeau de moutons anglais Southdown Babydoll. Cette diversification récente incarne la détermination des Martinka à trouver la joie et l’équilibre dans leur vie.
« Nous adorons nos moutons. En plus de nous égayer, ils nous permettent d’apprendre à nos enfants à être responsables et à élever des animaux », dit Tiffany. Le troupeau offre à Tiffany une agréable distraction quotidienne pour oublier les rigueurs de la vie agricole.
Des exigences qui changent, des rôles qui évoluent
La vie d’agriculteur peut être exigeante, surtout avec des enfants en bas âge. Les Martinka ont trois enfants. Les journées sont longues, les trajets pour se rendre aux activités parascolaires le sont également et l’emploi du temps varie au gré des saisons. Pour Tiffany, la clé de l’épanouissement réside dans l’atteinte du juste équilibre entre les tâches agricoles, la poursuite de ses passions, la vie de famille et sa contribution à la collectivité.
« J’ai toujours su que je voulais travailler en agriculture », dit-elle. Lorsqu’elle était agronome au Conseil canadien du canola, puis directrice de territoire à Monsanto, Tiffany voyageait beaucoup pour le travail – et sa carrière était épanouissante sur le plan personnel.
À la naissance de son troisième enfant, atteint d’épilepsie, il est devenu évident que sa présence à la maison et à la ferme était requise à temps plein. « Honnêtement, c’est le travail le plus difficile que j’aie jamais eu », confie-t-elle.
Dans un endroit aussi éloigné, gérer une famille à la ferme est un travail à temps plein.
Comme son mari consacre tout son temps aux différents travaux agricoles, c’est à elle qu’incombent les tâches domestiques quotidiennes. « Nous devons faire une demi-heure de route pour aller à l’épicerie, et c’est la même chose pour tout le reste. Dans un endroit aussi éloigné, gérer une famille à la ferme est un travail à temps plein. »
Tiffany trouve l’équilibre en nourrissant sa passion pour l’industrie, en faisant la promotion de l’agriculture et en apportant sa contribution au milieu agricole.
Ses rôles de représentante de Chicken Farmers of Saskatchewan et de Farm and Food Care Saskatchewan lui procurent une immense satisfaction. « J’aime les gens, dit-elle. Cela me stimule d’établir des liens avec des personnes qui partagent mes intérêts et d’assister à des réunions où nous discutons de nos passions – ce genre de travail me remplit d’énergie. »
Faire de son mieux tout en reconnaissant ses limites
Dans sa quête d’équilibre, Tiffany a appris que l’on ne peut pas tout faire.
Elle a intégré des stratégies pratiques à sa routine quotidienne pour s’adapter aux exigences de la vie dans une ferme familiale. « Je me réserve des jours de bureau où je planifie nos horaires pour que nous puissions tout faire le mieux possible », explique-t-elle.
De plus, Tiffany entretient une vision positive des choses, tout en reconnaissant les défis uniques de la vie agricole. « Il y a des moments où nous pouvons accomplir beaucoup, et d’autres où nous peinons à atteindre le strict minimum, ce qui est tout à fait normal. Tout ce que nous pouvons faire, c’est donner le meilleur de nous-mêmes. »
Communiquer et coordonner
« Il y a une expression que je dis presque chaque jour : "Mettons ça au calendrier". Mon mari et moi avons des calendriers synchronisés sur nos téléphones. Chaque fois qu’il y a une activité parascolaire ou que j’ai une réunion, nous l’inscrivons au calendrier », dit Tiffany.
« Tout le monde dit que la communication est essentielle, mais que faire quand on n’a pas toujours le temps de se voir en personne? Si c’est inscrit au calendrier, nous pouvons en discuter lorsque nous en avons l’occasion et tout le monde sait ce qui se passe. »
Un village bienveillant
Tiffany réussit grâce à une version modernisée du vieil adage selon lequel il faut tout un village pour élever un enfant. Investir ses efforts dans la communauté comporte des avantages pratiques pour une famille active et prospère.
« Je discute souvent avec les voisins et je me renseigne sur les activités parascolaires de leurs enfants. Si nous pouvons faire du covoiturage, le temps de conduite se trouve réduit de moitié. Cela élimine beaucoup de stress. »
Éloge de la simplicité
Si elle est active sur les médias sociaux, où elle montre la réalité de la vie agricole et aide le public à comprendre la provenance des aliments, Tiffany s’efforce de ne pas se laisser piéger par les attentes élevées qui sont souvent véhiculées sur ces plateformes.
« J’ai l’impression que les mères de ma génération se nourrissent de toutes ces photos d’anniversaires et d’événements qui circulent sur Pinterest et Instagram, mais ces photos ne représentent pas ma réalité – et c’est correct, dit-elle. Nous devons nous rappeler que nos enfants ne voient pas tout cela – tout ce qui compte pour eux, c’est d’être acceptés et aimés. Je pense que nous nous imposons beaucoup de pression en tant que mères. Il est correct de dire non, de suivre notre propre voie et de faire ce qui fonctionne pour nous. Les enfants s’en portent très bien. »
Trouver l’équilibre quand les demandes abondent
Conseils pour favoriser l’épanouissement et l’équilibre :
Faites participer vos amis et voisins d’une manière avantageuse pour tous afin de bâtir votre réseau de soutien.
Communiquez les horaires de diverses façons : calendriers, clavardage, notes écrites ou applications afin de faciliter la coopération.
Prenez appui sur votre individualité. Apprenez des autres et faites ce qui vous convient le mieux.
Soyez présent. Peu importe ce que vous faites, efforcez-vous d’y concentrer toute votre attention.
Exprimez votre gratitude. Toutes les petites choses qu’on apprécie s’accumulent.
Faites de votre mieux, mais reconnaissez que le meilleur de vous-même changera de jour en jour. Et c’est parfaitement acceptable.
D’après un article de l’AgriSuccès par Emily Leeson.