La prochaine génération est-elle prête?
Comment pouvez-vous savoir si la prochaine génération est prête à prendre la relève de la ferme? Selon Abe Toews, spécialiste de la relève du cabinet d’experts-conseils Beyond Wealth Management de Regina, en Saskatchewan, le meilleur moyen est de la mettre à l’épreuve.
Impliquez-les dès maintenant
« Un bon test décisif consiste à déterminer si les parents peuvent se retirer de la ferme pendant trois ou quatre mois sans que cela perturbe l’exploitation, expose M. Toews. Si vos successeurs ne se montrent pas à la hauteur, examinez ce qu’il faut faire pour qu’ils y arrivent. »
La communication est la clé d’un plan de relève réussi.
Il recommande d’entreprendre le perfectionnement des compétences en gestion en faisant participer vos successeurs aux réunions avec votre prêteur et votre comptable, ainsi qu’à la planification de la production. Les héritiers doivent impérativement comprendre les états financiers. Ensuite, il faut évaluer leurs qualités de leadership en les laissant assumer une tâche importante qui les intéresse.
Perfectionnement des compétences
« Il y a de nombreuses activités à la ferme que vous pouvez déléguer et qui conviennent beaucoup mieux à des jeunes, poursuit M. Toews. Par exemple, la jeune génération s’adapte généralement mieux à la technologie. Financement agricole Canada offre aux agriculteurs de bons logiciels de gestion agricole; confiez alors aux jeunes la mission de les utiliser. »
Il est important d’accepter que vos jeunes commettent certaines erreurs, ajoute M. Toews. Ils ne feront pas toujours tout correctement, mais vous ne devriez pas intervenir immédiatement afin de régler les problèmes. Tant qu’il ne s’agit pas d’une erreur catastrophique, laissez-leur l’occasion de trouver des solutions.
Apprenez à déléguer
Pour de nombreux producteurs, le fait d’abandonner les rênes de la ferme n’est pas une décision facile, mentionne Diane McKenzie, exploitante de ranch et spécialiste en relève agricole de Warner, en Alberta. Non seulement craignent-ils de manquer d’argent pour leur retraite, mais ils hésitent aussi à céder les commandes de l’œuvre de leur vie. C’est pourquoi la majorité des planificateurs peuvent relater l’histoire d’un producteur âgé de 65 ans qui espère que son père lui laisse enfin voir les livres comptables.
« Les aspects émotionnels de la planification de la relève semblent plus complexes pour certains que pour d’autres, ajoute Mme McKenzie. C’est une sorte de deuil. Le passage à la prochaine génération est le signe du temps qui avance et le rappel que toute chose a une fin. »
Mme McKenzie conseille aux producteurs dont les parents ne sont pas prêts à lâcher prise d’essayer de se mettre à leur place. Formulez une proposition étape par étape qui tient compte de leurs préoccupations à la fois émotionnelles et financières.
La communication est la clé de la réussite pour le transfert d'une ferme
Il n’est jamais facile de discuter de transfert et de sujets comme l’argent, la retraite et la mort. C’est pourquoi le manque de communication entre les deux générations est le problème principal dont M. Toews est témoin lorsqu’il aide une famille à élaborer son plan de relève.
« Les parents ont grandi dans un environnement où l’argent était un sujet de conversation à éviter, explique-t-il. Ils n’ont vu le plan successoral de leurs parents que le lendemain de leurs funérailles. Le secret d’un plan de relève harmonieux se résume à une chose : une communication ouverte. »
Parfois, il est plus facile de discuter de certaines questions en présence d’un tiers indépendant, comme un planificateur de relève, qui orientera le processus et servira d’intermédiaire, fait valoir Mme McKenzie.
M. Toews suggère de faire participer toute la famille à des réunions tenues régulièrement. C’est une occasion pour les parents d’exposer leurs attentes en matière de retraite, et pour les successeurs qui ne pratiquent pas l’agriculture d’exprimer leurs attentes en ce qui a trait à l’héritage.
« Mieux vaut commencer tôt, affirme M. Toews. Certains aspects de la planification demandent du temps, alors n’hésitez pas à commencer à faire participer vos héritiers, même si certains sont encore adolescents. À cette période de leur vie, les parents n’ont aucune idée si leurs jeunes envisagent ou non de prendre la relève de la ferme. Toutefois, il est indispensable de leur montrer que cette possibilité s’offre à eux, pour leur permettre de développer l’esprit d’entreprise dont ils ont besoin pour devenir agriculteurs. »
D’après un article de l’AgriSuccès par Lorne McClinton
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