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Connaître les marchés des produits de base pour prendre des décisions éclairées

4,5 min de lecture

Connaître la valeur d’un produit avant de le vendre est une condition évidente et nécessaire à une commercialisation réussie. Toutefois, une bonne connaissance des tendances du marché à moyen et à long terme peut aider les exploitants agricoles à élaborer des stratégies de commercialisation et de production plus rentables avant la mise en vente.

Le suivi des produits de base permet d’orienter votre stratégie de manière à éviter de faibles rendements à la ferme. Pour les spécialistes du marché des produits de base Jean-Philippe Gervais, vice-président exécutif et économiste en chef à FAC, et Philip Shaw, producteur de céréales et auteur des rapports sur les tendances du marché de l’association Grain Farmers of Ontario, il est important de savoir ce que le suivi des produits de base peut représenter, quoi surveiller et quels pièges éviter.

Élaborer une stratégie de prix

Pour M. Gervais, le suivi des produits de base pourrait consister à surveiller des facteurs fondamentaux comme l’offre, la demande et les volumes des stocks de réserve, ainsi que des aspects techniques et financiers comme les marchés à terme et ce que leurs fluctuations indiquent. De façon générale, il encourage les agriculteurs à comprendre quels événements provoquent des variations à long terme des prix des produits de base.

Déterminer quels types d’événements devraient m’amener à revoir ma stratégie.

« Il est nécessaire d’avoir une stratégie de prix et certaines règles générales de base. Bien sûr, il faut suivre les prix, mais la compréhension du marché des produits de base va plus loin que ça. La prochaine étape serait de déterminer quels types d’événements devraient m’amener à revoir ma stratégie », précise M. Gervais.

Les événements susceptibles de bouleverser les prix des produits de base ne manquent pas : l’éclatement d’une guerre de grande ampleur, les pandémies, les prix de l’énergie en dents de scie et les modifications importantes des politiques d’importation adoptées par des gouvernements étrangers en sont des exemples. La quantité d’informations dont disposent les personnes qui tentent de formuler des prévisions fiables peut sembler écrasante. M. Gervais souligne qu’il est crucial de « dissiper le brouillard » en déterminant quel type d’événement devrait vous pousser à passer à l’action.

« Par exemple, les marchés à terme indiquent-ils un fléchissement de la demande d’aliments pour animaux aux États-Unis en raison d’une diminution du cheptel? Si c’est le cas, cette baisse sera-t-elle assez importante pour justifier un changement à ma stratégie de marché? Il convient peut-être de vous demander si vous devriez faire preuve de plus de patience », ajoute M. Gervais.

« Ne modifiez pas votre stratégie à moins d’un changement fondamental. »

Connaître votre région géographique

Une multitude d’informations permettent de suivre les tendances sur les marchés à terme, selon M. Shaw. Il importe toutefois de tenir également compte des valeurs de la base canadienne. En attachant trop d’attention aux marchés à terme plutôt qu’à la base et vice versa, on risque de se faire une idée erronée de l’évolution des tendances des produits de base.

« Les fluctuations des valeurs de la base peuvent être plus importantes que la volatilité des prix à terme, parfois même sur une courte période », dit M. Shaw. Si le dollar canadien oscille autour d’un taux favorable aux prix des céréales canadiennes, mais qu’il augmente de dix cents, par exemple, la base au comptant diminuera indépendamment des prix à terme.

Il peut toutefois s’avérer difficile de se concentrer sur la base au comptant d’un produit donné, car les informations accessibles pour orienter sa stratégie de commercialisation sont souvent limitées. Selon M. Shaw, cela s’explique par la concurrence dans le domaine de la commercialisation des céréales, les négociants ayant tendance à dissimuler leurs informations, ainsi que par la nature régionale des valeurs de la base.

« Il est difficile de savoir quelles quantités de céréales sont expédiées, mais cette information est vitale. Parfois, le Québec reçoit des céréales de l’Ontario, ce qui favorise les valeurs de la base dans l’Est de l’Ontario. Mais parfois, le Québec importe du maïs des États-Unis même s’il a fait des offres pour du maïs de l’Est de l’Ontario, et peut-être aussi pour du maïs du Brésil. C’est la valeur qui détermine le moment où les céréales sont expédiées, achetées ou vendues. Si le prix est trop élevé, les acheteurs importeront d’ailleurs », explique M. Shaw.

« S’il est assez facile de suivre les prix à terme, il est beaucoup plus difficile de connaître les mouvements du marché au comptant des céréales. Les réalités du marché au comptant de Chatham, en Ontario, sont très différentes de celles qu’on observe à Toronto ou près de la frontière du Québec. Il est nécessaire de tenter de les comprendre. Peu importe l’endroit, il est possible d’essayer d’évaluer les tendances du marché au comptant, mais c’est très difficile d’en avoir une idée exacte. »

Apprendre tout au long de sa vie

L’acquisition de compétences en matière de suivi des produits de base nécessite de l’expérience, et MM. Gervais et Shaw indiquent qu’il existe des ressources qui peuvent aider les producteurs à y voir plus clair. M. Gervais souligne que les rapports de l’USDA sur les cultures agricoles, le bétail et les produits laitiers sont d’excellents exemples de sources fiables et dignes de confiance pour les exploitants agricoles canadiens.

« Trouvez des sources fiables, apprenez et évitez de réagir avec excès. Les marchés évoluent », dit M. Gervais.

« Faites preuve d’humilité. Modifiez vos perspectives ou vos projections si les marchés vous donnent tort. »

D’après un article de l’AgriSuccès par Matt McIntosh.

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