Quatre raisons pour lesquelles les producteurs de fruits et de légumes ont besoin d’un état des flux de trésorerie
Il peut être tentant de créer un état des flux de trésorerie pour votre exploitation maraîchère ou fruitière. Par contre, à force de projections et d’estimations, l’incertitude liée à certaines variables de la planification des flux de trésorerie peut devenir un prétexte pour remettre les choses à plus tard.
Paul Bateman, directeur principal des relations d’affaires à FAC, met au défi les producteurs maraîchers et fruitiers de changer leur façon de penser.
Considérez l’état de trésorerie comme un outil, et non comme une tâche.
« Voyez l’état des flux de trésorerie comme une base ou un scénario de référence, dit-il. Une fois préparé, vous pouvez l’utiliser pour tester un nombre infini de scénarios. Considérez-le comme un outil, et non comme une tâche. »
Voici quatre raisons pour lesquelles un état des flux de trésorerie est nécessaire à une exploitation agricole maraîchère ou fruitière.
1. Écarts entre les entrées et les sorties de fonds
Les récoltes maraîchères et fruitières exigent une main-d’œuvre importante, ce qui entraîne des coûts élevés pendant la saison de croissance et de récolte.
« Les cultures horticoles ont tendance à nécessiter davantage d’entretien pendant la période de croissance, ainsi que davantage d’applications d’engrais et de pesticides », explique John Molenhuis, spécialiste de l’analyse des activités commerciales et des coûts de production au ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario. Par conséquent, il y a peu d’entrées pour les sorties d’argent, ce qui nécessite une attention particulière.
2. Courte durée de conservation
Vous ne pouvez pas entreposer vos récoltes de fruits et de légumes en attendant de meilleurs prix. La plupart des cultures sont périssables et leur durée de conservation est limitée.
« Les produits sont mis en vente peu après la récolte, donc la plupart des entrées de fonds se produisent peu de temps après la récolte, explique M. Molenhuis. Le moment où ces ventes sont effectuées peut aider à organiser d’autres aspects comme le calendrier de remboursement des prêts. »
3. Périodes d’établissement des cultures
De nombreuses cultures horticoles ont de longues périodes d’établissement avant d’atteindre leur pleine production. Cela crée une situation unique en ce qui concerne les flux de trésorerie, car les producteurs pourraient avoir cinq à dix ans de sorties de fonds, mais très peu d’entrées en contrepartie, avant que leurs cultures ne soient pleinement productives, souligne M. Molenhuis.
« Il est important de savoir à quel moment une culture offrira des rendements au moins partiels et à quel moment elle sera en pleine production pour planifier les flux de trésorerie », explique-t-il.
Du point de vue des flux de trésorerie, il est important de savoir quelle part de l’exploitation se trouve dans cette période d’établissement.
« Certains producteurs gèrent leur trésorerie en échelonnant l’établissement des nouvelles cultures dans le temps, par exemple en ne replantant que cinq ou dix pour cent de leur superficie chaque année, de sorte que la superficie en production contribue à financer celle qui se trouve dans ses années d’établissement », précise M. Molenhuis.
Certains producteurs prévoient également des cultures qui seront récoltées en début, au milieu et en fin de saison pour créer des entrées de trésorerie encore plus régulières tout au long de la saison.
4. Plans de changement
Qu’il s’agisse d’acheter plus de terres, d’augmenter la production ou d’entreprendre un projet d’expansion ou de construction important, il y a souvent un décalage entre l’augmentation des revenus et les coûts associés à la réalisation de ces objectifs.
« Il est facile de se retrouver à court de liquidités pendant la période de transition », affirme M. Bateman, ajoutant qu’un état des flux de trésorerie peut aider à la planification durant cette période.
Dans l’ensemble, un état des flux de trésorerie peut aider à déterminer le moment et la gravité des périodes creuses d’une entreprise agricole ainsi qu’à gérer la baisse des revenus pendant les périodes d’inactivité.
Article par : Richard Kamchen