Redonner à l’agriculture autochtone la place qui lui revient
Plus tôt cette année, une donnée surprenante a été rendue publique : l’augmentation de la participation des Autochtones dans le secteur agricole canadien et la réduction de l’écart entre les revenus des exploitations autochtones et non autochtones pourraient faire croître le produit intérieur brut de l’agriculture de 1,5 milliard de dollars.
Le leadership autochtone
C’est là qu’entre en jeu le Cercle national pour l’agriculture et l’agroalimentaire autochtones (CNAAA) [en anglais seulement], un organisme sans but lucratif dirigé par des Autochtones qui travaille en étroite collaboration avec des entrepreneurs et des communautés autochtones qui démarrent, développent ou mettent à l’échelle des projets agricoles et agroalimentaires.
Alors que FAC, la Banque Royale du Canada (RBC), le ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan et MNP apportent un soutien financier et en nature au CNAAA, de nombreux autres intervenants discutent de la manière dont on pourrait mieux soutenir le secteur agricole et agroalimentaire autochtone.
Des services sur mesure
Agissant comme plaque tournante pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis en vue d’accélérer le développement des affaires et de l’agriculture, le CNAAA met en contact les entrepreneurs avec les acteurs de l’industrie. Kallie Wood, présidente-directrice générale du CNAAA, souligne que les services sur mesure qu’offre l’organisme, qui porte un regard autochtone sur l’agriculture, répondent aux besoins particuliers des communautés autochtones.
« Nous travaillons sur divers projets partout au Canada, tissant des liens entre les communautés en fonction de leurs capacités et de leurs besoins, explique Mme Wood. Les pratiques traditionnelles de récolte, de chasse, de pêche et de piégeage assurent la sécurité alimentaire et la souveraineté de nos communautés depuis la nuit des temps. Tout ce que la Terre mère nous fournit pour nourrir nos populations est issu de l’agriculture. »
Des pratiques durables
La lutte contre l’insécurité alimentaire est l’un des objectifs du CNAAA. Les jardins communautaires, les serres et les installations de transformation sont de plus en plus répandus, en raison d’un regain d’intérêt pour la durabilité à long terme et l’agriculture régénératrice.
Plus de la moitié des peuples et des communautés autochtones font face à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire, mais Mme Wood affirme que la situation tend à changer, en partie grâce à la mise en lumière de faits historiques.
Agir en faveur de la réconciliation
« La découverte de nos enfants [au pensionnat] de Kamloops a éveillé la conscience de la population canadienne. Quand on y pense, la réconciliation a complètement changé le discours. De plus en plus de personnes s’engagent et agissent en faveur de la réconciliation. »
« La réconciliation est l’un de nos principaux piliers, soutient Mme Wood. C’est la clé du succès pour établir des relations, mieux comprendre nos connaissances traditionnelles et la vie que nous menons sur ces terres, assurer une bonne gérance et arrimer le tout. »
Les réussites qui découlent des initiatives du CNAAA, notamment la création d’un jardin communautaire et d’un programme scolaire en Saskatchewan, témoignent de l’impact de cet organisme et mettent en évidence sa polyvalence et son approche centrée sur la communauté. En outre, le CNAAA a mis en place un cercle consultatif autochtone afin que les voix autochtones influencent son orientation future.
« Le CNAAA a été créé par des Autochtones pour les Autochtones, précise Mme Wood. Nous sommes un organisme à but non lucratif doté d’un conseil d’administration indépendant. Nous ne sommes pas là pour réaliser des profits. Notre mission consiste à créer un mouvement et à aider les populations autochtones à faire progresser l’agriculture en nourrissant les nations et en renforçant les capacités des générations à venir. »
D’après un article de l’AgriSuccès par Tim Parent.