Renforcer les compétences en RH pour contrer les pénuries de main-d’œuvre
Les pénuries de main‑d’œuvre portent un dur coup aux exploitations agricoles. Selon le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture (CCRHA), l’impact économique des postes non pourvus dans les fermes canadiennes a presque doublé en quatre ans; en effet, le montant des pertes commerciales est passé de 1,5 à 2,9 milliards de dollars entre 2014 et 2018.
Au moment de la publication de ses Prévisions du marché du travail jusqu’en 2029, l’année dernière, le CCRHA a indiqué que plus de 47 % des employeurs agricoles interrogés avaient déclaré être incapables de combler leurs besoins de main‑d’œuvre. Plus du tiers n’avaient reçu aucune candidature canadienne pour les postes à pouvoir dans leur exploitation. La situation a peu de chances de s’améliorer étant donné qu’environ 37 % de la population active devrait partir à la retraite au cours des dix prochaines années.
Amélioration de la gestion des ressources humaines
Debra Hauer, gestionnaire de l’information sur le marché du travail au CCRHA, indique qu’il existe des solutions à la pénurie de main‑d’œuvre, dont le perfectionnement de la gestion des RH à la ferme.
Il existe des solutions à la pénurie de main-d’œuvre agricole au Canada, dont le perfectionnement de la gestion des RH à la ferme.
« Les employés sont difficiles à trouver, alors quand on réussit à en trouver, on veut les garder. Les producteurs possèdent des compétences de plus en plus poussées en gestion des RH et apprennent à bien traiter leurs employés pour les garder. »
Des outils sont à la disposition des producteurs. Par exemple, le CCRHA a créé des outils de RH qui sont conçus précisément pour aider les exploitants agricoles d’aujourd’hui à gérer leurs effectifs. L’organisme offre aussi le programme AgriCompétences, des programmes de formation en ligne et en personne, ainsi que l’AgriBoîte à outils en RH, un guide de ressources en ligne et des modèles conçus pour répondre aux besoins en RH de n’importe quelle entreprise.
Autres solutions
Il convient aussi de miser sur le potentiel inexploité au Canada, notamment en encourageant des employés d’autres secteurs qui possèdent des compétences transférables à faire carrière en agriculture, ainsi que d’élargir le champ de recherche à l’extérieur de la population active canadienne. Le programme pilote sur l’immigration agroalimentaire du Canada, une initiative de trois ans lancée en juillet 2019, vise à remédier aux pénuries de main‑d’œuvre, en particulier dans les secteurs de la transformation de la viande et de la production de champignons.
L’approche du Nouveau-Brunswick
Au Nouveau‑Brunswick, presque trois producteurs sur cinq sont âgés de plus de 55 ans, et la plupart envisagent de prendre leur retraite au cours de la prochaine décennie. Devant cet état de fait, l’Alliance agricole du Nouveau‑Brunswick (AANB), le gouvernement provincial et d’autres partenaires sont en train de créer une stratégie de main-d’œuvre pour le secteur agricole de la province.
L’une des premières étapes consiste à sonder les producteurs agricoles afin d’évaluer les défis liés au recrutement et à la rétention de la main‑d’œuvre. Le président de l’AANB, Christian Michaud, indique que les réponses au sondage orienteront l’élaboration de la stratégie.
« Il ne s’agit pas d’un énième sondage d’opinion. Les résultats nous permettront de créer des stratégies qui aideront à contrer les pénuries de main‑d’œuvre aujourd’hui et dans l’avenir. »
En conclusion
L’industrie s’affaire à trouver des solutions aux pénuries de main‑d’œuvre agricole qui ne cessent de s’intensifier. Il existe des ressources adaptées aux besoins du secteur agricole, comme de l’information et des modèles en ligne, ainsi que des programmes de recrutement qui visent à attirer des travailleurs d’autres industries. À la ferme, des experts indiquent que le renforcement des compétences en gestion des RH contribue à retenir des employés en créant un environnement qui fidélise les travailleurs.
Article par : Trudy Kelly Forsythe
Les réunions de travail peuvent avoir une incidence déterminante sur l’efficacité de la communication et sur la réussite à long terme d’une exploitation agricole.