Nourrir sa résilience : comment les frères Hunter font-ils face aux défis
Se réunir au café local pour discuter des hauts et des bas de l’agriculture est une tradition de longue date dans l’industrie agricole canadienne. Certains y voient même une forme de thérapie.
Mais puisque la production moderne peut monopoliser chaque minute de la journée et parfois de la nuit, se réunir dans un café n’est-il pas une perte de temps?
Parler de nos difficultés paraît simple. Mais cela peut être une stratégie d’adaptation dynamique et accessible pour les agriculteurs.
Pas pour Dusty Hunter, agriculteur du sud de la Saskatchewan et batteur du populaire groupe de musique country The Hunter Brothers.
« J’ai entendu des gens dire que si l’on passe du temps à jaser, le travail n’avance pas, dit-il. Mais si on a la mort dans l’âme à cause du stress et de l’anxiété, le travail n’avancera pas non plus. »
Parler de nos difficultés paraît simple. Mais cela peut être une stratégie d’adaptation dynamique et accessible pour les agriculteurs, explique Dre Andria Jones-Bitton, professeure et experte en santé mentale à l’Université de Guelph. Elle approuve entièrement cette stratégie.
« Ce serait bien si un plus grand nombre d’agriculteurs, en particulier des hommes, parlaient entre eux de leurs problèmes et de leur façon de changer de perspective pour trouver des solutions, plutôt que de se blâmer et de s’isoler », dit-elle.
Trouver l’équilibre
Les frères Hunter — Dusty, Ty, J. J., Luke et Brock — savent ce qu’est le stress. Ils doivent concilier un calendrier très chargé de dizaines de spectacles par année et leur contribution à la ferme céréalière familiale qui s’étend sur 24 000 acres.
Ce n’est donc pas étonnant que même à la ferme, la musique les aide à gérer le stress. Pour se remonter le moral, Ty, le chanteur du groupe, écoute des artistes des années 1970, comme Alabama et Nitty Gritty Dirt Band, dont on peut d’ailleurs entendre l’influence dans le dernier titre du groupe : Peace, Love and Country Music.
Trouver de l’aide
Les frères admettent toutefois qu’une aide professionnelle est parfois nécessaire pour résoudre des problèmes de santé mentale. Par exemple, Ty est atteint d’un trouble de l’humeur cliniquement diagnostiqué qu’il gère grâce à des séances de thérapie régulières et des médicaments.
Il affirme que s’ouvrir sur ses difficultés lui a été bénéfique.
« Un jour, j’ai simplement dit à mes frères que j’avais besoin d’aide. J’ai dû franchir ce pas et trouver les ressources appropriées. Tout garder pour vous va vous mener au fond du gouffre. »
Pourtant, à un moment donné, travailler seul au champ est presque inévitable. Si Ty sent les cloisons se refermer sur lui, il s’arrête et se ressaisit – ce qu’il suggère d’essayer.
« Sortez de la cabine, conseille-t-il. Respirez profondément. Humez l’odeur de la terre. Baissez-vous et touchez le sol. Cela me ramène à la réalité. »
De plus, comme pour tous les frères Hunter, le principal mécanisme d’adaptation de Dusty réside dans la spiritualité.
« Peu d’agriculteurs sont assez naïfs pour croire qu’ils maîtrisent tout », soutient-il.
D’après un article de Nourrir sa résilience par Owen Roberts.
L’agriculture comporte son lot de stress et d’inconnu, mais certaines stratégies peuvent vous aider à les gérer.