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Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons 2024 : les marges devraient s’améliorer légèrement cette année

9 avr. 2024
5,5 min de lecture

Le Rapport FAC sur le secteur des aliments et des boissons examine le contexte économique de l’année dernière et met en lumière les risques qui guettent les transformateurs canadiens d’aliments et de boissons et les débouchés qui s’offrent à eux en 2024. Il comprend des prévisions des ventes annuelles de l’industrie et des prévisions pour l’indice des marges brutes par secteur.

Le rapport traite des secteurs suivants :

  • Mouture de céréales et d’oléagineux

  • Sucre et produits de confiserie

  • Mise en conserve de fruits et de légumes et fabrication de spécialités alimentaires

  • Fabrication de produits laitiers

  • Fabrication de produits de viande

  • Préparation de poissons et de fruits de mer

  • Produits de boulangerie et tortillas

  • Fabrication de boissons

Éléments clés à retenir

La forte inflation des deux dernières années, ainsi que les hausses correspondantes des taux d’intérêt visant à la combattre, resserre les budgets des ménages. À mesure que les prix des aliments augmentaient en 2022 et 2023, les consommateurs ont commencé à acheter plus d’articles en solde, à acheter des marques moins chères, à magasiner plus souvent chez des détaillants à faible coût et oui, à réduire la quantité d’aliments achetés. De nombreux consommateurs affirment que les taux d’intérêt élevés ne font que commencer à affecter leurs dépenses, il faut donc s’attendre à ce que cette tendance se poursuive en 2024.

L’évolution des habitudes d’achat ne signifie pas nécessairement que les possibilités qui s’offriront aux fabricants d’aliments et de boissons seront moins nombreuses. La population en croissance et de plus en plus diversifiée du Canada offre de nouvelles possibilités de desservir des segments de marché spécialisés, mais en pleine croissance tout en apportant un niveau de soutien aux ventes globales. La santé, la commodité et la durabilité sont des considérations de plus en plus importantes pour les consommateurs lorsqu’ils achètent des aliments. Innover pour répondre à ces exigences des consommateurs peut contribuer à stimuler les ventes en 2024.

Les ventes et les volumes devraient connaître une baisse modérée en 2024

Les Services économiques FAC prévoient que les ventes de la fabrication d’aliments et de boissons reculeront de 1,4 % en 2024, passant de 164,9 milliards de dollars à 162,6 milliards de dollars et que les volumes diminueront de 2,1 % (figure 1). La résilience de l’économie américaine constitue un facteur d’incertitude dans nos prévisions, puisqu’une grande partie de nos exportations d’aliments et de boissons ont les États-Unis pour destination. Si l’économie américaine continuait de surpasser les attentes, les exportations pourraient nous surprendre positivement et transformer la légère contraction des ventes prévue en croissance.

Figure 1 : Les marges devraient diminuer légèrement en 2024

Figure 1 : Les marges devraient diminuer légèrement en 2024.

Les ventes totales (en milliards de dollars) figurent sur l’axe des y. Le premier chiffre au-dessus de chaque barre représente la croissance sur 12 mois des ventes mesurées en dollars. Le deuxième chiffre au-dessus de chaque barre (entre parenthèses) représente la croissance sur 12 mois des volumes vendus. Les volumes correspondent aux ventes déclarées diminuées par un indice de prix (janvier 2020 = 100).

Sources : Statistique Canada, Services économiques FAC

Les prix de nombreuses matières premières sont aujourd’hui nettement inférieurs à ceux des deux dernières années. Nos prévisions de ventes sont donc légèrement inférieures à celles de l’année dernière. Par exemple, les Services économiques FAC prévoient que les ventes du secteur de la mouture de céréales et d’oléagineux diminueront de 11,3 % cette année en raison de la baisse des matières premières (blé, canola et soya), mais on prévoit que les volumes augmenteront de 1,1 %. En d’autres termes, les taux de croissance à deux chiffres de 2021 et de 2022 (13,0 % et 11,9 % respectivement) ont été stimulés par l’inflation; mais, avec l’inflation qui se rapproche de l’objectif de 2 % de la Banque du Canada, son effet sur les ventes nominales d’aliments et de boissons s’atténue.

Les marges brutes devraient s’améliorer légèrement en 2024

En 2023, les coûts des intrants ont commencé à se stabiliser et, dans certains cas (comme le prix des cultures), ont carrément diminué. Les coûts du carburant et du transport sont inférieurs à ceux des deux dernières années et la croissance des coûts d’emballage a ralenti. Nous nous attendons à ce que ces tendances se maintiennent en 2024. La croissance des salaires est demeurée élevée, bien que la baisse du taux d’emplois vacants laisse présager une modération dans le courant de l’année. Au total, la baisse du coût des marchandises vendues sera plus importante que celle des ventes, ce qui a pour effet de hausser légèrement notre indice de marge cette année, qui augmentera en moyenne de 1,5 point de pourcentage (figure 2).

Figure 2 : Les marges brutes s’amélioreront légèrement en 2024, mais resteront serrées

Figure 2 : Les marges brutes s’amélioreront légèrement en 2024, mais resteront serrées

Sources : Statistique Canada, Services économiques FAC

Les consommateurs connaîtront un certain répit à l’épicerie

Il y a de bonnes nouvelles pour les consommateurs. L’inflation des prix des produits alimentaires a déjà ralenti par rapport au pic atteint à la fin de 2022 et au début de 2023. L’indice des prix à la consommation de février indiquait en effet une hausse de 2,4 % des prix sur douze mois, ce qui représente la plus faible augmentation depuis juillet 2021. Les Services économiques FAC prévoient que le taux d’inflation des aliments achetés en épicerie glissera sous la barre des 2 % d’ici le printemps et restera dans une fourchette d’environ 1 % à 2 % pour le reste de l’année (figure 3). Au-delà de cette année, les hausses des prix des aliments devraient se stabiliser autour de leurs niveaux d’avant la pandémie. Cela ne signifie pas que les produits de consommation seront moins chers, cela veut dire que nous ne connaîtrons pas les augmentations importantes des trois dernières années.

Figure 3 : Le taux d’inflation des prix des aliments vendus en épicerie continuera à ralentir en 2024

Figure 3 : Le taux d’inflation des prix des aliments vendus en épicerie continuera à ralentir en 2024.

Sources : Statistique Canada, Services économiques FAC

En conclusion

L’évolution du comportement des consommateurs et la forte croissance démographique présenteront des défis et des occasions pour les fabricants d’aliments et de boissons en 2024. Malgré une potentielle baisse modeste des ventes en termes nominaux, les coûts de nombreux intrants se sont stabilisés et les baisses du taux d’intérêt prévues dans la deuxième moitié de l’année 2024 offriront un certain répit au titre du service de la dette; collectivement, cela devrait entraîner une légère amélioration des marges cette année. ‌Bien qu’encore faibles par rapport à la période de 2019 à 2021, nos prévisions de marges constituent certainement un pas dans la bonne direction. Si l’économie américaine (et, par conséquent, les exportations canadiennes d’aliments et de boissons) surpasse les attentes, les marges pourraient s’améliorer davantage et dépasser nos prévisions actuelles.

x.com/Graeme_Crosbie
Graeme Crosbie

Économiste principal

Graeme Crosbie est économiste principal à FAC. Ses domaines d’intérêt portent notamment sur l’analyse et les perspectives macroéconomiques et sur l’analyse et la surveillance de l’industrie agroalimentaire canadienne. Ayant grandi sur une ferme laitière dans le sud de la Saskatchewan, il formule à l’occasion des observations sur la santé de l’industrie laitière du Canada.

Graeme est employé à FAC depuis 2013 et a consacré la plus grande partie de ces années à la gestion du risque. Il détient une maîtrise en gestion avec spécialisation en économie financière de l’Université de Cardiff ainsi que le titre d’analyste financier agréé (CFA).