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Valeur des terres agricoles au Canada en 2024 : une croissance régulière s’est maintenue

18 mars 2025
5 min de lecture
Champ de canola en fleurs devant une chaîne de montagnes.

La valeur moyenne des terres agricoles a augmenté de 9,3 % à l’échelle nationale en 2024. Cela représente un rythme d’appréciation plus lent qu’en 2023, mais tout de même plus soutenu que la moyenne des cinq et dix dernières années (8,6 % et 9,1 %, dans l’ordre). Cette publication résume les variations de valeur des terres cultivées, des terres irriguées et des pâturages. Le rapport complet Valeur des terres agricoles présente en sus les tendances provinciales et régionales pour chacun de ces types de terrains.

Tendances provinciales

Notre analyse vise la période du 1er janvier au 31 décembre 2024. Les trois provinces ayant affiché la plus importante hausse de valeur moyenne de leurs terres agricoles sont la Saskatchewan (13,1 %), suivie de la Colombie-Britannique (11,3 %) et du Nouveau-Brunswick (9,0 %) (figure 1). Dans toutes les autres provinces, la croissance a été inférieure à la moyenne nationale. À noter que nous utilisons l’approche de la moyenne pondérée pour calculer la variation nationale en pourcentage de la valeur moyenne des terres agricoles. Possédant le plus grand nombre d’acres cultivés, la Saskatchewan contribue le plus à la moyenne nationale. L’Alberta et le Manitoba occupent respectivement les deuxième et troisième rangs.

Figure 1 : Variations moyennes de la valeur des terres cultivées en 2024

La figure 1 illustre l’évolution de la valeur moyenne des terres cultivées en 2024.

Source : calculs effectués par FAC

Des pressions sur la rentabilité s’ajoutent, mais ne suffisent pas à affaiblir la demande de terres agricoles

La rentabilité d’une exploitation agricole est, cela se comprend, inextricablement liée à la volonté et à la capacité de ses propriétaires d’acheter des terres agricoles. La figure 2 illustre cette corrélation. C’est pendant la période de 2018 à 2020 que les plus faibles appréciations de la valeur moyenne des terres agricoles ont été enregistrées au cours des dix dernières années. Cette période est également associée aux plus faibles marges nettes agricoles, que l’on définit comme la différence entre les recettes monétaires agricoles et les coûts (exprimés en pourcentage des recettes monétaires agricoles).

Bien que la figure 2 ne le montre pas nécessairement, le fait est qu’en agriculture, si l’on obtient une forte marge nette une année donnée, la probabilité d’une augmentation importante de la valeur moyenne des terres agricoles s’en trouve améliorée l’année suivante.

Figure 2 : Taux de croissance de la valeur des terres agricoles nationales par rapport aux marges nettes des exploitations agricoles canadiennes

Ce graphique illustre la relation entre le taux de croissance de la valeur des terres agricoles nationales selon FAC et les marges des producteurs agricoles canadiens au cours de la même période.

Sources : Statistique Canada, calculs par FAC

Il existe évidemment d’autres facteurs qui expliquent la valeur des terres agricoles. Les taux d’intérêt sont l’un des principaux facteurs qui influencent la demande de terres agricoles. Les coûts d’emprunt ont commencé à se replier en 2024, lorsque la Banque du Canada a démarré la réduction de son taux directeur en juin. Ils sont toutefois demeurés élevés, en moyenne, par rapport aux années précédentes. La quantité de terres agricoles disponibles reste limitée, ce qui a contribué, en conjugaison avec une demande robuste, à l’augmentation de la valeur des terres agricoles.

Valeur des terres irriguées et des pâturages au Canada

La valeur moyenne des terres irriguées dans l’Ouest canadien s’est accrue dans toutes les régions. Le Manitoba a enregistré le taux de croissance le plus important en 2023 (18,1 %), mais en 2024, il s’est classé au quatrième rang, avec un taux annuel de 3,5 %. La Saskatchewan a connu le taux de croissance le plus élevé, soit 25,8 %. L’Alberta a inscrit une hausse de 8,6 % de la valeur moyenne de ses terres irriguées et la Colombie-Britannique, de 4,4 %. Les terres irriguées continuent d’être en forte demande, en particulier dans les régions plus sèches des provinces des Prairies. Les projets de remise en état tels que le Westside Irrigation Rehabilitation Project (projet de réhabilitation de l’irrigation de Westside) [en anglais seulment] prennent une importance grandissante dans les endroits qui ont connu des conditions de sécheresse ces dernières années.

Dans les quatre provinces, la valeur moyenne des pâturages a progressé plus lentement en 2024 qu’en 2023. Cette année, il y a eu une légère augmentation de 1,1 % des valeurs moyennes en Colombie-Britannique et une variation de 4,6 % en Alberta. Au Manitoba, la hausse a été de 8,6 % et la Saskatchewan a de nouveau présenté le taux de croissance le plus important, de 8,9 %. Les revenus liés au bétail ont poursuivi leur ascension en 2024, inscrivant un gain de 11,4 % par rapport à 2023. Ils s’avèrent toutefois inférieurs au taux de croissance annuel des deux années précédentes. Ainsi, les pressions sur la rentabilité dans le secteur du bétail pourraient expliquer la hausse modérée de la valeur des pâturages.

En conclusion

La Saskatchewan a enregistré le plus fort taux de croissance de la valeur moyenne pour les trois types de terres agricoles visés dans notre rapport. À bien des égards, la province reflète bien la tendance observée dans l’ensemble du pays. Les exploitations agricoles continuent d’investir dans leurs activités afin de relever leur productivité. Elles mettent en œuvre de nouvelles technologies, réalisent des gains d’efficacité dans leurs processus de production et profitent en outre d’économies d'échelle lorsqu’elles achètent des terres et prennent de l’expansion. Tous ces facteurs constituent des catalyseurs importants de la croissance de la productivité.

On s’attend à ce que l’incertitude et la volatilité soient considérables en 2025 à cause des possibles perturbations des échanges commerciaux entre les États-Unis et le Canada. Les exploitations agricoles font donc preuve de prudence lors de l’achat de terres agricoles, sachant que ces biens immobiliers n’ont jamais été plus coûteux, par rapport aux revenus agricoles, qu’à la fin de 2024. Nous approfondirons le sujet de l’abordabilité des terres agricoles dans notre billet de blogue de la semaine prochaine.

Article par : Corbin Chau, analyste de données, Évaluation