Surmonter l’attachement émotionnel aux terres agricoles
Les exploitations agricoles et les entreprises agroalimentaires brassent de grosses affaires au Canada, mais cela ne veut pas dire que l’argent est l’unique facteur qui entre en ligne de compte dans les décisions des agriculteurs.
En ce qui concerne les terres agricoles, les facteurs économiques ne sont pas toujours la plus importante mesure de la valeur. Il y a également un attachement émotionnel à la terre, laquelle assure un gagne-pain et, dans bien des cas, appartient à la famille depuis plusieurs générations. Cet attachement peut être très personnel et est souvent lié au désir de ne pas décevoir ses ancêtres.
Un couple de la Saskatchewan, qui préfère demeurer anonyme, exploite une ferme de production de céréales et d'élevage de bovins qui appartient à la famille du mari depuis les années 1920. Le couple connaît trop bien la valeur émotionnelle de la terre.
La location d’une terre qui avait été achetée par l’arrière-grand-père du mari représente un lien fort au passé. Le couple veut utiliser cette terre pour produire du foin plutôt que des cultures commerciales, mais l’attachement émotionnel est profond. Ne voulant pas insulter le grand-oncle duquel il loue la terre, le couple continue de produire les mêmes cultures que le grand-oncle a toujours produites. Ils admettent qu’il s’agit d’une décision purement émotive.
« Il faut appeler les choses par leur nom », dit la femme. « C’est une décision émotionnelle; on reconnaît qu’il y a un prix à payer pour avoir cette terre et savoir qu’on fait le bon choix. »
Faites le calcul
Aussi difficile que cela puisse être, faites abstraction de vos émotions lorsque vous prenez des décisions concernant les terres agricoles.
Annessa Good-Hassard, conseillère en transfert d’entreprise, recommande aux agriculteurs de faire abstraction de leurs émotions en prenant des décisions relatives à la location, la vente ou l’utilisation de terres. Elle reconnaît toutefois que c’est plus facile à dire qu’à faire.
« Il faut voir la ferme comme une entreprise », dit Mme Good-Hassard. « Est-elle financièrement viable? Quels sont les objectifs? »
Elle sait pourtant que ce n’est pas la réalité. Quand elle travaille avec ses clients, elle se sert des calculs pour aider à atténuer les émotions.
Considérez la location ou l’acquisition de la terre, conseille-t-elle, puis décidez comment cette terre peut être utilisée pour atteindre les objectifs de la ferme.
« Génère-t-elle des revenus ou de la richesse? Répond-elle aux objectifs à court et à long terme d’avoir une exploitation financièrement viable ou fera-t-elle partie d’un processus de planification successorale? »
Elle encourage les agriculteurs qui achètent des terres à déterminer s’ils le font dans le but d’accroître la superficie ou la productivité de leur ferme.
« Les agriculteurs stratégiques achètent des terres puis, s’ils voient que leurs marges sont trop minces, ils vendent des terres afin d’en acheter d’autres plus productives », explique Mme Good-Hassard.
En conclusion
Il n’y a pas que les facteurs économiques qui déterminent la valeur des terres agricoles, car les agriculteurs peuvent aussi avoir un attachement émotionnel aux terres qu’ils cultivent. Il est important de reconnaître quand les émotions guident le processus décisionnel. Néanmoins, les experts encouragent les agriculteurs à exclure les émotions des décisions d’affaires dès qu’ils en sont capables et à se concentrer sur leurs objectifs d’affaires en prenant les décisions concernant l’utilisation des terres.
Article par : Trudy Kelly Forsythe
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