Tendances économiques 2023 : mouture de céréales et d’oléagineux
Ces renseignements proviennent du Rapport 2023 sur le secteur des aliments et des boissons de FAC qui présente les possibilités et les défis des secteurs de la transformation alimentaire au Canada. Pour en savoir plus, consultez l’intégralité du rapport.
Les rendements accrus des cultures et la croissance démographique au pays sont des facteurs déterminants
L’équipe des Services économiques FAC prévoit une augmentation de 4,6 % des ventes du secteur de la mouture de céréales et d’oléagineux en 2023 (figure A.1).
Figure A.1 : Les ventes du secteur de la mouture de céréales et d’oléagineux devraient augmenter de 4,6 % en 2023
La croissance des ventes devrait être plus marquée pendant le premier semestre de l’année, à 15 %. À mesure que 2023 avancera, cette croissance diminuera probablement, jusqu’à glisser sous zéro au quatrième trimestre en raison de la baisse des prix. Puisque les prix du secteur sont liés aux prix des produits de base, l’augmentation des rendements des cultures en 2022 par rapport à l’année précédente a fait baisser le prix de certaines cultures, ce qui a entraîné une réduction des coûts pour le secteur. Nous nous attendons à ce qu’il en résulte finalement une diminution des prix de vente. Le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) prévoit pour sa part une augmentation des stocks mondiaux de blé et d’oléagineux en 2023.
Les volumes pourraient augmenter en fonction de la croissance soutenue des exportations vers les États-Unis et la Chine, mais ce n’est pas certain. Le taux de change moins élevé en 2022 a rendu les produits canadiens plus attrayants dans un environnement où les coûts sont élevés comme les États-Unis, ce qui a permis aux entreprises de majorer leurs prix plus facilement. Les importations chinoises de produits céréaliers et oléagineux canadiens ont fait un bon vertigineux de 117 % en glissement annuel depuis le mois d’août, après que la Chine a levé son interdiction sur les importations de canola canadien et commencé à assouplir ses politiques intérieures relatives à la COVID-19. Il est peu probable que le taux de croissance de ces produits qui représentent 15 % de toutes les ventes canadiennes continue d’augmenter. Une croissance économique affaiblie à l’échelle mondiale pourrait également réduire les possibilités d’exportation. Il est probable que l’augmentation des volumes soit plutôt liée à des facteurs canadiens comme la croissance démographique et les prix de vente au détail.
Les marges brutes devraient se renforcer en 2023 après avoir enregistré une certaine augmentation en 2022 (figure A.2). Tout comme celle des ventes, la croissance des marges devrait être plus marquée au cours du premier semestre de l’année. Les prix des cultures ont diminué davantage que les prix de vente du secteur de la transformation, ce qui s’est traduit par de solides marges qui devraient s’éroder dans le courant de 2023.
Figure A.2 : Les marges brutes devraient s’améliorer en 2023 malgré les risques de recul
Facteur déterminant : des prix records ont entraîné une augmentation des ventes en 2022
En 2022, les ventes ont progressé de 25 % (tableau A.1), en grande partie grâce aux prix records, qui ont augmenté de 23 %. La guerre en Ukraine et la sécheresse de 2021 en Amérique du Nord ont exercé une pression à la hausse sur les prix des céréales et des oléagineux. Une forte demande a permis aux entreprises de transférer les coûts plus élevés aux consommateurs. Les volumes accrus dans le secteur des services alimentaires ont été à l’origine du reste de l’augmentation des ventes.
Tableau A.1 : Les ventes de produits céréaliers et oléagineux ont poursuivi leur forte croissance en 2022
Les volumes d’aliments vendus en épicerie ont diminué en 2022, car un plus grand nombre de personnes ont mangé dans les restaurants comparativement à 2021, année où la pandémie sévissait, et parce que les consommateurs ont réduit leurs achats en épicerie en raison de l’augmentation des prix. Selon les données publiées par Nielsen IQ, les prix des produits céréaliers et oléagineux dans les épiceries ont augmenté de 13 % en glissement annuel en 2022. La margarine a été le produit le plus touché par l’inflation alimentaire, avec un bond de plus de 32 %, une augmentation de 25 % de la valeur de ses ventes et une diminution de 6 % de ses volumes de ventes. La farine est l’une des rares catégories d’aliments à avoir enregistré une croissance positive des volumes de ventes, soit une hausse de 3 %. Les prix des huiles comestibles ont grimpé de 21 %, tandis que les volumes de ventes ont reculé de 5 %.
Même si les salaires versés dans ce secteur en 2022 étaient supérieurs à la moyenne, l’augmentation de la rémunération hebdomadaire des employés était inférieure à la moyenne du secteur de la transformation des aliments dans son ensemble (seulement 1,5 % en glissement annuel). Ces chiffres se comparent avantageusement à ceux de 2020, année où la rémunération des employés du secteur avait grimpé de près de 20 %, car les entreprises avaient haussé les salaires pendant la pandémie.
En résumé
Grâce à la demande élevée de farine et d’huiles comestibles de la part des transformateurs d’aliments et de boissons, du secteur de la vente au détail et des services alimentaires, le secteur de la mouture de céréales et d’oléagineux est en pleine croissance.
L’intérêt des consommateurs pour la commodité et le développement durable (p. ex. l’achat de céréales et d’oléagineux locaux) a été le moteur de l’abondante consommation intérieure cette année.
Les produits sains à base de céréales et d’oléagineux continuent de gagner en popularité au pays et à l’étranger, et le Canada est bien placé pour accroître sa capacité de transformation.
Les consommateurs et les clients du secteur de la transformation des aliments et des boissons obligent tous les acteurs de l’industrie alimentaire à comprendre l’importance du développement durable.