Trois conseils pour apporter de nouvelles idées à la ferme
Aborder d’éventuels changements avec la famille et les partenaires d’affaires, que ce soit par rapport aux animaux, aux stratégies pour les cultures-abris ou aux plans de commercialisation, n’est pas sans difficulté. L’adoption de stratégies de communication proactives et la consignation des idées par écrit peuvent avoir un effet décisif.
1. Faire des réunions une priorité
Pour Andrew Pate, producteur de fruits et de légumes de Brantford, en Ontario, les réunions de travail hebdomadaires sont très utiles en ce sens qu’elles permettent aux membres de sa famille de développer et de concrétiser leurs propres idées pour l’entreprise.
Toute idée devrait clarifier les attentes par rapport aux rôles et aux objectifs.
L’équipe discute généralement des plans plus ambitieux et à long terme en hiver et au début du printemps, période de l’année où il y a plus de temps pour examiner les moyens d’optimiser l’utilisation des ressources, tandis que les mois plus occupés sont consacrés aux activités quotidiennes.
« Nous tenons aussi une réunion de fin d’année où nous passons en revue les points positifs et les points négatifs. Nous apportons ensuite les changements qui s’imposent », explique M. Pate.
Ces réunions sont cruciales pour l’évolution des exploitations agricoles, affirme Annessa Good-Hassard, une conseillère en transfert d’entreprise située en Alberta. Elles permettent d’examiner certains aspects comme la situation financière de l’entreprise – information essentielle à l’élaboration d’un plan d’entreprise viable.
« La gestion des finances peut sembler évidente, mais la dynamique familiale entre toujours en ligne de compte », rappelle Mme Good-Hassard.
Les discussions au sujet des finances et des autres ressources font partie intégrante de la stratégie de communication de la famille Pate. Cependant, l’accent est mis sur la commercialisation directe et l’agrotourisme, ce qui laisse peut-être une plus grande place à la créativité dans l’exploration de nouveaux débouchés. D’ailleurs, une ouverture générale à l’égard des nouvelles idées d’affaires et une volonté d’en discuter contribuent à rentabiliser cette créativité.
2. Définir les rôles et cerner les attentes
Une communication constante aide à clarifier les choses du point de vue organisationnel. De plus, la compréhension du fonctionnement quotidien d’une entreprise permet de définir les rôles et les responsabilités, ainsi que de clarifier les attentes de chacun.
« Les attentes passées sous silence ont mené bien des fermes familiales à leur perte », explique Mme Good-Hassard. Elle ajoute qu’il peut être avantageux de rédiger des descriptions de poste officielles. « Les descriptions de poste permettent de définir ce qu’on attend de chacun selon son rôle, ainsi que les progrès attendus à l’égard de ces responsabilités. »
3. Mettre les idées et les chiffres par écrit
Pour M. Pate et sa famille, les nouvelles idées doivent s’intégrer dans leur vision globale pour la ferme. Des considérations comme le nombre d’employés requis et l’échéancier à prévoir pour planifier et concrétiser ces idées sont au centre de leurs discussions. Ils effectuent ensuite une analyse coûts-avantages avant de prendre leur décision définitive.
Selon Mme Good-Hassard, il est important de bien réfléchir aux nouvelles idées et de les mettre par écrit. Pour ce faire, il peut être utile de solliciter l’avis d’un prêteur, d’examiner différents scénarios fondés sur des données antérieures, de formuler des projections de trésorerie et d’établir un calendrier d’exécution.
« L’objectif principal est d’éviter un arrêt brusque, précise-t-elle. Si l’on consacre autant d’efforts à la proposition, on s’attend à ce qu’autant d’efforts soient consacrés par la génération qui suivra et prendra les choses en main. »
Mme Good-Hassard ajoute qu’une idée, peu importe qui la présente, doit prendre en compte les rôles et les objectifs escomptés de façon à établir un but précis. D’autres intervenants ont ainsi la chance de faire en sorte que les détails reflètent leurs propres attentes.
« Il faut espérer qu’une conversation claire et franche mène à un accord mutuel fructueux », conclut Mme Good-Hassard.
D’après un article de l’AgriSuccès par Matt McIntosh.
Les terres agricoles représentent plus qu’une valeur économique, car les agriculteurs peuvent aussi s’attacher aux terres qu’ils cultivent.