Rapport de FAC : croissance accrue des ventes dans le secteur canadien des aliments et boissons

Les ventes du secteur canadien des aliments et boissons devraient franchir le cap des 164 milliards de dollars, dépassant ainsi de 3,2 % les prévisions initiales, selon le Rapport 2023 sur le secteur des aliments et des boissons : bilan semestriel publié par Financement agricole Canada (FAC). Si les nouvelles sont bonnes, un certain nombre de considérations continuent toutefois de peser sur le secteur.

Les fabricants de produits alimentaires et de boissons ont enregistré une forte croissance des ventes nominales dans la première moitié de l’année 2023, avec une hausse de 8,4 % pour le secteur de la fabrication de produits alimentaires et une augmentation de 7,3 % pour le secteur de la fabrication de boissons. Les secteurs de la mouture de céréales et d’oléagineux et des produits de boulangerie et tortillas ont connu la croissance la plus marquée, avec des hausses de plus de 15 % sur douze mois. Le taux de croissance dans le secteur est toutefois plus modeste lorsqu’on tient compte de l’inflation.

« Plusieurs segments du secteur des aliments et boissons ont vu leurs ventes augmenter de plus de 10 %, toutefois une grande partie de cette croissance est attribuable à la hausse des prix de vente en raison de l’inflation », constate Jean-Philippe Gervais, économiste en chef à FAC, donnant quelques détails sur le bilan semestriel. « Nous nous attendons à un ralentissement dans la deuxième moitié de l’année car les consommateurs surveillent de près leur budget consacré à l’épicerie. »

La diminution des dépenses de consommation en raison de l’inflation pèse sur les marges des fabricants de produits alimentaires et de boissons, qui sont comprimées depuis 2019. Les marges brutes de l’industrie des boissons ont diminué de près de 50 %. Dans le secteur des produits alimentaires, les marges sont en moyenne inférieures de 11 % à leur niveau d’avant la pandémie.

Parallèlement, les fabricants de produits alimentaires et de boissons demeurent confrontés à des pénuries de main-d’œuvre et à une forte croissance des salaires.

« Au cours des deux dernières années, les salaires hebdomadaires moyens ont crû de 4,6 % par année dans le secteur de la fabrication de produits alimentaires comparativement à 0,8 % par année entre 2015 et 2019, explique M. Gervais. Cette croissance accélérée demeure un problème pour les employeurs mais nous prévoyons un ralentissement de cette croissance à mesure que les taux d’emplois vacants pour les grossistes en alimentation, les fabricants de produits alimentaires et les exploitants de services alimentaires diminueront à court terme. La disponibilité à long terme de la main-d’œuvre demeure un enjeu à surveiller pour les fabricants de produits alimentaires et de boissons. »

Pour la première fois plus tôt cette année, les dépenses consacrées aux services alimentaires, rajustées en fonction de l’inflation, se sont rétablies à leurs niveaux d’avant la pandémie avec des ventes de plus de 17 milliards de dollars au deuxième trimestre de 2023. S’il s’agit d’un signe positif pour les exploitants de services alimentaires, les ventes demeurent toutefois inférieures à la tendance antérieure à la pandémie.

« Compte tenu du ralentissement économique, nous prévoyons que les dépenses discrétionnaires auront du mal à croître davantage, poursuit M. Gervais. Il en va de même de nos exportations. Les exportations demeurent vigoureuses en 2023 mais tout ralentissement sur le marché mondial aura une incidence sur les possibilités de vente à l’exportation du Canada. Dans l’ensemble, les tendances à surveiller sont le ralentissement de la croissance économique mondiale, la demande de services alimentaires et l’assouplissement du marché du travail. »

Le Rapport 2023 sur le secteur des aliments et des boissons : bilan semestriel de FAC offre des perspectives et des analyses sur les secteurs de la mouture des céréales et des graines oléagineuses, des produits laitiers, de la viande, du sucre, des confiseries, des produits de boulangerie et tortillas, de la préparation de poissons et de fruits de mer, de la mise en conserve de fruits et de légumes et la fabrication de spécialités alimentaires, des boissons gazeuses, ainsi que des brasseries, des établissements vinicoles et des distilleries.

En diffusant ses prévisions et ses connaissances économiques en agriculture, FAC offre une perspective et une expertise solides afin d’aider les gens qui œuvrent dans l’industrie agricole et agroalimentaire à atteindre leurs objectifs. Pour obtenir plus de renseignements et d’analyses économiques, consultez la page des Services économiques FAC à l’adresse fac.ca/serviceseconomiques.

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