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Trois raisons pour lesquelles les producteurs laitiers ont besoin d’un état des flux de trésorerie

4 min de lecture

La production laitière au Canada est unique. Si les chèques reçus chaque mois pour le lait vendu offrent une certaine prévisibilité des revenus, une gestion rigoureuse des finances et des flux de trésorerie est essentielle pour maximiser sa profitabilité et assurer sa réussite à long terme.

L’analyse des flux de trésorerie et le recours aux états des flux de trésorerie sont deux outils qui permettent de dresser un portrait clair des entrées et des sorties nettes de trésorerie des entreprises.

Voici trois raisons pour lesquelles les producteurs laitiers devraient régulièrement assurer le suivi et la gestion de leurs flux de trésorerie :

1. Suivre ses dépenses

Matt Creechan, partenaire chez KPMG Entreprises privées, explique que même si les revenus tirés de la production laitière sont stables, chaque saison entraîne immanquablement son lot de dépenses.

Ces dépenses variant tout au long de l’année, il est important de les anticiper et de s’y préparer, qu’il s’agisse de dépenses ponctuelles ou de paiements forfaitaires annuels.

Si les chèques reçus chaque mois pour le lait vendu offrent une certaine prévisibilité des revenus, une gestion rigoureuse des flux de trésorerie contribue à maximiser la profitabilité.

Bien que traditionnellement, la structure financière des exploitations laitières ait permis l’obtention de prêts d’envergure, M. Creechan insiste sur l’importance de gérer activement ses flux de trésorerie et de faire la distinction entre les liquidités disponibles et la marge de crédit.

Une gestion proactive des sorties de trésorerie permet également de suivre la croissance des dépenses, dont la hausse des coûts des intrants, en particulier quand on travaille avec plusieurs fournisseurs.

« Si votre facture de 1 000 $ augmente de 100 $, il est possible que vous ne vous inquiétiez pas outre mesure. Mais si les factures de vos cinq ou dix fournisseurs affichent toutes une telle hausse, les conséquences pourraient être plus considérables », affirme M. Creechan.

2. Planifier ses investissements et le transfert de son exploitation

Qu’il s’agisse de moderniser des équipements ou d’entreprendre un projet de plus grande ampleur, comme la reconstruction ou l’agrandissement d’une étable, l’analyse des besoins de trésorerie connexes est primordiale.

« Il est important que vous ne vous serviez pas de vos liquidités ou de votre marge de crédit d’exploitation pour acheter de l’équipement. Cherchez plutôt à assortir votre financement à la durée de vie de l’actif pour mieux protéger vos flux de trésorerie à l’avenir », ajoute M. Creechan.

À long terme, une gestion efficace des flux de trésorerie peut vous permettre de saisir des occasions, comme réinvestir dans des infrastructures ou prendre de l’expansion en faisant l’achat de terres ou de quotas.

Une telle façon de faire facilite également le transfert de l’exploitation à la prochaine génération. En effet, une entreprise agricole dont les flux de trésorerie sont suffisants a les moyens de rémunérer la génération qui part à la retraite. Elle dispose aussi de la flexibilité ou des liquidités nécessaires pour éventuellement céder des actifs aux frères et sœurs qui ne pratiquent pas l’agriculture, un problème de planification souvent constaté par M. Creechan.

3. Instaurer une culture de gestion

Selon M. Creechan, l’instauration d’une culture de gestion responsable de la trésorerie et du recours à l’endettement est indispensable à la réussite d’une exploitation laitière.

Il recommande aux producteurs d’établir un budget de trésorerie réaliste chaque année et de comparer les flux de trésorerie au budget établi tous les trimestres pour voir si les objectifs sont atteints.

Le suivi des flux de trésorerie n’a pas besoin d’être complexe ni sophistiqué. Que vous choisissiez de consigner vos transactions par voie numérique ou à la main dans un carnet, l’essentiel est de mettre en place un système qui vous convient et que vous pourrez utiliser.

Avant de prendre des décisions de gestion, passez en revue vos données de trésorerie. Si les liquidités sont limitées, analysez tous les coûts des intrants de l’exploitation, établissez la différence entre un désir et un besoin et déterminez ce qui vous permettrait d’obtenir le meilleur rendement du capital investi. Enfin, faites part des problèmes de trésorerie aux autres décideurs de votre exploitation afin qu’ils sachent qu’il n’y a pas d’excédents et puissent agir en conséquence.

Article par : Rebecca Hannam